Vainqueur pour la première fois de sa carrière sur le DP World Tour il y a deux semaines, David Ravetto a vu ses perspectives de fin de saison s’éclaircir. Le joueur du Racing ne se met aucune pression pour les prochaines semaines.
Propos recueillis par Nathan Cardet, à Crans-Montana
Golf Planète : Comment vous sentez-vous à l’aube de cet Omega European Masters ?
David Ravetto : C’est vraiment une semaine particulière ici. Je me sens quand même un peu fatigué même si je n’ai pas joué la semaine dernière, peut-être à cause de la décompression de ma victoire. Mais j’aime beaucoup cette semaine. Le parcours est un peu tricky, on peut bien jouer sans bien scorer. Je vais essayer de prendre du plaisir et bien faire les choses.
G.P. Le directeur du tournoi Yves Mittaz parle presque de vacances. Vous rejoignez l’idée d’autant que vous êtes accompagné par votre copine et votre chien ?
D.R. Déjà, l’endroit est juste magnifique. Le golf est en pleine ville. C’est très pratique alors que souvent, on est à 30 minutes voire très loin de la ville. Tout le monde vient en famille, c’est vraiment le tournoi pour le faire. Après ça reste un tournoi, il y a quand même de la pression. Semaine vacances je ne sais pas pas, mais semaine plaisir, ça c’est sûr.
G.P. Cette semaine de pause était nécessaire pour décompresser ?
D.R. Par rapport à mon calendrier initial, c’était prévu de faire une pause car je ne voulais pas arriver à Wentworth (19 au 22 septembre) après quatre semaines consécutives. J’avais besoin de faire un break car j’étais vraiment fatigué, je le suis toujours d’ailleurs. Et puis, j’avais besoin aussi de fêter la victoire, de marquer le coup, je pense que c’était la bonne semaine pour le faire et j’ai bien profité.
G.P. Avez-vous l’impression d’avoir digéré votre victoire en République tchèque ?
D.R. Oui, je me suis rendu compte de ce qui s’est passé et de ce que j’ai accompli. C’est un changement de catégorie, c’est un changement d’état d’esprit total. C’est un peu le début d’une nouvelle carrière si je peux me permettre. Je ne joue plus pour garder ma carte, je joue pour performer, c’est bien plus agréable. Je me suis ouvert les portes de tous les gros tournois, j’ai la meilleure catégorie de jeu pendant deux ans. Ça fait du bien au moral pour tout le travail qui a été effectué.
Il y a eu un bon changement d’état d’esprit avant la République tchèque qui m’a permis de performer
G.P. Pensez-vous que votre victoire en Afrique du Sud sur le Challenge Tour en février vous a aidé à gagner ensuite sur le DP World Tour ?
D.R. C’était ma première victoire chez les pros, surtout dans un des plus gros tournois du Challenge Tour avec beaucoup de Sud-Africains du Tour. Ça m’a prouvé que je pouvais gagner chez les pros, d’autant plus dans un beau tournoi. C’est sûr que ça m’a aidé, j’ai fait 3e sur le DP World Tour deux semaines après, en étant en position de gagner. À Prague ça a été un peu la même situation, donc ça m’a aidé.
G.P. Avez-vous redéfini vos objectifs de fin de saison ?
D.R. Il y a plein d’objectifs qui se sont ouverts que je n’aurais pas imaginé cette année. Il y a eu un bon changement d’état d’esprit avant la République tchèque qui m’a permis de performer : ne pas être focus sur le résultat mais plutôt sur ce que je mets en place. Bien me concentrer, bien faire les reconnaissances, bien m’entraîner et après, malheureusement en golf, le résultat on ne peut pas le contrôler. Je vais essayer de ne pas trop dévier de cet état d’esprit. Mais c’est sûr qu’il y a plein de mini-objectifs maintenant. On peut rêver de faire la finale, du top 30 pour se qualifier pour The Open, voire le top 15 ou 20 pour accéder au PGA Tour.
G.P. Vous ne vous mettez pas une pression sur un objectif précis ?
D.R. Ça ne marchait pas quand je devais garder ma carte et c’est pour cela que j’ai eu un passage plus compliqué en juin et juillet. C’est sûr qu’il y a plein d’objectifs à aller chercher, bien sûr qu’on y pense mais je veux rester dans mon état d’esprit de bien faire ce que je peux contrôler.
©Nathan Cardet/Golf Planète