Après avoir été très proches jusqu’à il y a quelques mois, Tiger Woods et Rory McIlroy auraient désormais des points de vue si différents pour l’avenir du golf que les deux hommes n’entretiendraient plus qu’une relation cordiale.
Diviser pour mieux régner.
Le retour avorté de Rory McIlroy au Comité des Joueurs du PGA Tour dévoile une nouvelle facette de la guerre des circuits avec des dissensions en interne apparues au sein même du PGA Tour.
Et pas avec n’importe qui.
Guerre des clans
Outre Patrick Cantlay, avec qui la relation n’a fait qu’empirer depuis l’épisode houleux de la Ryder Cup à Rome, et Jordan Spieth, qui ne partage pas les points de vue de Rory sur la façon dont le rapprochement avec le LIV Golf doit se faire, Tiger Woods se serait également opposé au retour du Nord-Irlandais au sein du groupe de joueurs en charge de voter les décisions concernant la destinée du circuit américain.
Tiger et Rory, amis et associés (au sein de la TGL), ne seraient plus sur la même longueur d’onde à propos de l’avenir du golf.
Les deux hommes, qui ont été les plus farouches opposants à l’émergence du LIV en faisant front commun depuis deux ans, ont désormais des visions différentes quand il s’agit de trouver un consensus.
Woods seul aux manettes
Tiger Woods sera d’ailleurs seul aux côtés de Jay Monahan et de trois autres membres du board du PGA Tour lors des prochaines discussions avec les Saoudiens du PIF (Fonds d’investissement public) pour trouver un hypothétique accord.
Le PGA Tour a indiqué que Woods fera partie du « sous-comité des transactions » du conseil d’administration de PGA Tour Enterprises qui gérera les négociations quotidiennes, alors que le PIF tente de prendre des parts dans la nouvelle entité.
Une histoire de gros sous donc.
Open Nationaux et Tour Global
Mais pour McIlroy, la fusion du PGA Tour et du DP World Tour avec le LIV, c’est avant tout la promesse d’un circuit mondial, plus global.
Une vision qui impliquerait surtout un changement de mentalité des joueurs américains comme il l’a expliqué en marge du Wells Fargo Championship mercredi.
« Pour un calendrier plus global, il serait souhaitable que les joueurs américains, qui jouent toute l’année aux USA, acceptent de voyager pour disputer douze tournois par an en dehors des États-Unis. C’est une option à considérer. »
Le quintuple vainqueur de la Race to Dubai milite notamment pour une revalorisation des Opens nationaux historiques, comme l’Open d’Irlande bien sûr mais aussi l’Open de France, l’Australian Open et le South African Open.
Mais les Américains Cantlay, Spieth et Woods ne l’entendent visiblement pas de cette oreille et veulent préserver un circuit avec une forte identité US.
Quelles conséquences pour l’avenir de Rory ?
Une forme de protectionnisme typiquement américain auquel se heurte Rory McIlroy et qui pourrait avoir des conséquences inattendues sur l’avenir du Nord-Irlandais dans les prochains mois.
Au-delà de la rivalité sportive en Ryder Cup, il semble que le fossé se creuse chaque jour un peu plus entre Européens et Américains dans les coulisses de la guerre des circuits.
Au point de convaincre McIlroy de rejoindre Jon Rahm et ses anciens partenaires de Ryder Cup sur le circuit dissident ?
©Christian Petersen/Getty Images/AFP