Drôle de début d’année pour deux champions français qui étaient jusqu’alors sur le circuit européen, qui ont gagné des tournois internationaux, qui ont côtoyé les plus grands joueurs mondiaux, et qui se retrouvent aujourd’hui en division inférieure, le Challenge Tour, à la recherche d’un rebond professionnel ! Grégory Havret, 42 ans, et Grégory Bourdy, 37 ans, ont relevé le défi : passion et envie les poussent à ne pas lâcher et à placer de l’espérance là où certains auraient rangé les clubs au fond du garage.
Il faut un savant mélange de passion et d’humilité pour agir ainsi.
Pour en savoir plus, Golf Planète a rencontré Grégory Havret en Espagne pour connaitre son état d’esprit aujourd’hui.
Golf Planète : Où va-t-on chercher cette énergie pour décider de se relancer sur le Challenge Tour à 42 ans quand on a connu les étapes supérieures du golf international ?
Grégory Havret : C’est vraiment un challenge comme le nom du Tour l’indique ! C’est un choix que j’ai fait après les cartes l’année dernière. Pour plusieurs raisons.
La première, c’est que j’ai envie de jouer au golf et de performer. La deuxième, c’est que je me sens capable de rebondir. La troisième, c’est que mon entourage me pousse à le faire : ma femme, la première qui est formidable dans ce choix de vie.
Et puis, à 42 ans, je ne me sens pas très vieux quand je vois ce que font des joueurs comme Sticker ou Jiménez qui ont d’ailleurs surtout bien joué sur le tard. Il y a donc aussi peut-être une place pour Greg Havret sur le circuit.
Je ne sais pas ce qui se passera : on fera le bilan dans quelques mois. Mais c’est clair : l’envie et la sensation que je peux y arriver sont là !
Après les deux premiers tournois du Challenge Tour 2019, est-ce que quelque chose vous a surpris sur ce circuit ?
Oh oui, j’ai trouvé un très haut niveau sur ce Challenge Tour. Je m’y attendais un peu mais je confirme ! Ça joue bien et il y a des scores très bas. Le niveau de vie a fortement augmenté depuis l’année 2 000 où j’avais terminé 35esur ce circuit sans avoir eu l’impression d’avoir fait une grande saison. Maintenant, je me dis qu’un joueur qui termine dans les 45 a bien joué. Quand être dans le top 15 à la fin de la saison, c’est une vraie performance !
Votre environnement personnel a changé depuis vos premières années sur ce circuit, quelle importance accordez-vous à ce changement ?
C’est vrai que mon environnement a changé depuis 19 ans ! J’ai trois enfants et une femme merveilleuse qui m’aide sur beaucoup de plans. Ils sont là heureusement et me poussent à continuer. Ça tombe bien car j’ai envie de jouer et de performer. J’aime tellement ce sport et le haut niveau que je mesure la chance d’être toujours là.
Il faut dire que l’équilibre se fait assez bien car le bon côté du Challenge vient du fait de la longue coupure de l’hiver que je peux passer tranquillement en famille. Je n’avais jamais eu 4 mois de break : quel pied ! L’European Tour est très court-termiste : il faut tout le temps être vite le meilleur et courir toujours sans s’arrêter. D’ailleurs, la période actuelle me sert de leçon et si je devais retrouver le Tour Européen, je m’organiserai différemment : je commence à croire que c’est peut-être une clé du succès de jouer assez peu pour être prêt le moment venu. Mes derniers tournois à Arcachon ou en Turquie me l’ont prouvé.