Auteurs d’un premier tour de feu sans la moindre erreur, les Français Julien Guerrier et Matthieu Pavon (photo) occupent à -5 (67) la tête du DP World Tour Championship en compagnie du Danois Nicolai Højgaard, 70e mondial. Un feu d’artifice tricolore confirmé par la quatrième place d’Antoine Rozner, très solide avec son 68 (-4) inaugural. N°1 au ranking européen et déjà assuré de remporter la Race 2023, Rory McIlroy se contente d’un 71 (-1) et d’une 15e place.
L.V.
C’est ce qui s’appelle démarrer en fanfare. Trois des six Français engagés dans cette 15e édition du DP World Tour Championship, finale du DP World Tour 2023, occupent ainsi le top 5 après dix-huit trous. Mieux encore, deux d’entre eux sont co-leaders de ce 5e et dernier Rolex Series de la saison (10 millions de dollars de dotation).
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Convoqué à 9h30 locale (6h30 en France), Julien Guerrier, qui découvre pour la première fois l’événement, a été tout simplement impressionnant en signant une carte de 67 (-5). L’élève de Raphaël Jacquelin s’est même payé le luxe de ne commettre aucune erreur.
J’ai essayé d’être le plus discipliné possible parce que je ne connais pas trop le parcours. Mon caddie m’a aidé à jouer certaines zones. J’avais parfois l’impression de jouer trop défensif par rapport à certains, mais au final ça a payé !
Julien Guerrier
« J’ai très bien tapé la balle aujourd’hui, confirme l’actuel 38e joueur à la Race au micro de nos confrères de Golf+. Il le faut d’ailleurs car sur ce genre de parcours on n’a pas trop le droit à l’erreur… C’était très agréable. J’ai essayé d’être le plus discipliné possible parce que je ne connais pas trop le parcours. Mon caddie (Chris Liley) m’a aidé à jouer certaines zones. J’avais parfois l’impression de jouer trop défensif par rapport à certains, mais au final ça a payé ! »
« J’aime bien les greens ici à Dubaï de façon générale, poursuit-il. Je putte bien. Mais la difficulté pour moi, c’est les fairways où le grain est parfois contre ou avec. Quand il est contre, c’est très compliqué notamment sur les petits coups de sandwedge. J’ai essayé de jouer les zones avec le grain avec mais cela raccourci d’autant les fairways… Signer un tour sans bogey, sans faute, c’est toujours bon de démarrer comme ça. Pour la suite ? Faire une bonne semaine, confirmer mon niveau de jeu de cette année, et être le plus souvent possible répétitif dans mon jeu. »
Je me sens bien dans ma tête, bien dans mon jeu, bien dans ma vie avec ma femme et mon fils… Tout va très bien !
Matthieu Pavon
L’ancien vainqueur du British amateur, premier leader de la journée, a été rejoint tout en haut du leaderboard par Matthieu Pavon, tout près d’un trou en un sur le très délicat par 3 du 17 (voir ci-dessous)… Le Bordelais confirme ici sa très bonne forme actuelle après avoir été un acteur principal du Nedbank Golf Challenge durant 54 trous la semaine passée en Afrique du Sud.
Oh là là!
So close to the first ace of the 2023 @dpwtc, courtesy of @matthieupavon 😮#DPWTC | #RolexSeries pic.twitter.com/EpQe95Y9yN
— DP World Tour (@DPWorldTour) November 16, 2023
« Chaque tournoi que je joue, c’est pour essayer de le gagner, souffle au micro de nos confères de Golf+ celui qui a terminé sa journée par deux birdies au 17 et au 18 et sans concéder de bogey. J’essaie d’avoir une attitude à la fois patiente mais aussi conquérante. J’ai très bien joué aujourd’hui, j’ai fait très peu d’erreur. A partir du 5, j’ai pris quasiment tous les fairways, tous les greens… C’était donc du très bon golf. Au 17, c’est le petit clin d’oeil qui me dit que je suis dans le bon… Je me sens bien dans ma tête, bien dans mon jeu, bien dans ma vie avec ma femme et mon fils… Tout va très bien ! »
J’ai rentré de très bons putts, c’est hyper important sur ce parcours. C’est dur de se mettre proche des drapeaux.
Antoine Rozner
On a longtemps cru que les deux golfeurs français allaient se partager le commandement jusqu’à vendredi matin – ils s’élanceront d’ailleurs en dernière partie à 12h48 locale (09h48 en France) – mais le Danois Nicolai Højgaard en a décidé autrement, signant lui aussi un excellent 67, certes entaché d’une erreur sur le par 3 du trou n°4 du Earth Course du Jumeirah Golf Estates.
Déjà historique pour le golf tricolore, ce premier tour a également vu Antoine Rozner s’immiscer dans le peloton de tête, accrochant une très belle quatrième place à -4 (68) en compagnie du Suédois Jens Dantorp et du Polonais Adrian Meronk. Le 36e joueur de la Race, projeté 24e après dix-huit trous, a fait preuve d’une grande solidité sur les greens, claquant cinq birdies pour un bogey (sur le par 4 du 9).
« Le birdie au 1 m’a fait beaucoup de bien pour lancer cette journée, explique-t-il en zone mixte au micro de nos confrères de Golf+. Cela a été assez solide durant toute la partie. J’ai rentré de très bons putts, c’est hyper important sur ce parcours. C’est dur de se mettre proche des drapeaux. Il faut donc bien putter si on veut faire des birdies à moyennes ou longues distances… Franchement, c’est cool, je me suis rarement mis en difficulté depuis le départ. J’ai su saisir les opportunités quand il le fallait. Je suis très heureux par ce début de tournoi. Encore trois tours comme ça, cela devrait bien se passer ! »
Rory avoids the water but finds the bridge at 18 🤯 #DPWTC | #RolexSeries pic.twitter.com/zldV01WNar
— DP World Tour (@DPWorldTour) November 16, 2023
Respectivement n°1 et n°2 de la Race au départ ce jeudi, Rory McIlroy et Jon Rahm ont connu de leur côté une entame de tournoi pour le moins contrastée. A -3 après seulement sept trous joués, le Nord-Irlandais a alors renoué avec ses vieux démons, alternant le bon et le très mauvais, accumulant quatre bogeys pour deux birdies (entre le 9 et le 16) et en sauvant un par improbable au 18 après deux premiers coups hyper chanceux, le premier touchant un rocher de la rivière coupant en deux le fairway avant de revenir en jeu et le second terminant à quelques millimètres du pont de bois traversant cette même rivière un peu plus haut vers le green.
Le Britannique, déjà assuré de remporter la Race 2023, s’en tire plutôt pas mal avec un 71 (-1) qui le positionne à la 15e place, au même niveau que Romain Langasque…
Le dernier vainqueur du Masters, lui, a dû se contenter d’un 72 (par) par la faute de deux bogeys sur les deux derniers trous du parcours alors qu’il était encore à -2 au départ du 17. Jon Rahm est 24e, tout comme ses compatriotes Pablo Larrazabal et Jorge Campillo.
Le leaderboard
Le leaderboard des autres français
Photo : Andrew Redington / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP