Au terme d’une saison à deux vitesses, Jeong weon Ko s’est illustré ce dimanche en prenant la quatrième place à la finale du Challenge Tour lui permettant ainsi d’obtenir son ticket pour le DP World Tour.
Propos recueillis par Nathan CARDET, à Majorque
Golf Planète : Vous venez de valider la montée sur le DP World Tour, quels sont vos premiers sentiments ?
Jeong weon Ko : Je suis super heureux d’avoir tenu sous cette pression jusqu’à la fin. Être sur le Tour, ça va être top. Le Challenge Tour, c’est super mais c’est toujours mieux d’être au-dessus (rires). J’ai hâte de jouer notamment avec les autres Français et de prendre part à des gros tournois, ça va être vraiment génial. Quand j’étais petit, je me disais : « j’aimerais bien jouer l’Open de France une fois. » C’était un rêve. Je l’ai fait une fois en tant qu’amateur (Ndlr, en 2019, il avait pris la 57e place finale) mais maintenant, je vais le faire en tant que joueur du DP World Tour, ça va être différent.
G.P. : Comment avez-vous géré ce dernier tour crucial ?
J.w.K. : J’étais dans ma mentalité du début jusqu’au 15, et là je me suis dit : « t’es pas mal en fait ». C’est là où le petit diable est apparu, c’était un peu inévitable sur un gros tournoi comme cela, mais j’ai essayé de ne penser qu’au rythme, faire mon jeu, croire en moi et j’ai enchaîné trois pars. C’était compliqué mais c’était top de pouvoir concrétiser ça.
G.P. : Votre père, dont vous êtes proche, vous caddeyait lors des dernières semaines. Mais vous avez décidé de changer pour cette finale. Pourquoi ?
J.w.K. : Mes parents tiennent beaucoup à moi, et je me suis dit que garder mon père en tant que caddie, ça pouvait être compliqué. Lors des derniers tournois, je sentais toutes ses émotions. Il les exprimait, donc c’est là où c’était compliqué pour moi. Quand je jouais mal, ça se sentait qu’il n’appréciait pas trop le moment. Cette finale est importante, je voulais quelqu’un de neutre et qui a de l’expérience, qui pouvait m’en faire profiter. Et ça a marché.
Le premier jour, j’avais énormément de pression, j’avais du mal à dormir la veille.
G.P. : Comment vous êtes-vous positionnez psychologiquement avant cette finale ?
J.w.K. : Je me suis dit que 20e, c’était plutôt une bonne position, je ne l’ai pas pris dans l’autre sens… Trop de pression si je joue mal. Je me suis dit que c’est mieux que 30e. J’ai un avantage, je suis déjà dedans, j’ai juste à faire une bonne semaine. J’ai travaillé pour ça. Donc, je me disais que j’avais le potentiel et le niveau, sans rien faire d’exceptionnel… De finir là où je veux. Mais pour être franc, le premier jour, j’avais énormément de pression, j’avais du mal à dormir la veille. Les premier et quatrième jours ont été vraiment compliqués.
G.P. : Le début de saison a été très difficile et à partir de juillet, les bons résultats se sont enchaînés. Comment l’expliquez-vous ?
J.w.K. : La première partie de saison, je ne me sentais pas trop loin, mais je ratais les cuts de peu. Et quand je les passais, c’était vraiment de peu, je me situais toujours autour du cut. Il me manquait quelque chose. J’ai continué à bosser avec mon coach (Ndlr, Alain Alberti). Ça se joue à tellement peu de choses… Le putting qui commençait à mieux marcher, on gagne alors en confiance… Et je voyais que les résultats suivaient… Bref, j’ai construit là-dessus !
G.P. : Quels axes de travail et de progression voyez-vous pour la saison prochaine ?
J.w.K. : Je sais que mon grand jeu est vraiment très bien, mon driving est top et j’ai une grosse confiance en ça. Le chipping est bon aussi. En revanche, le putting… Il y a un gros axe de travail… Mais je viens de très loin, c’était très compliqué en début d’année de ce côté. J’ai beaucoup bossé dessus, sous pression. Ce n’est pas encore comme je veux mais sur les deux derniers tours ici, j’étais vraiment satisfait car j’ai réussi à reproduire ce que je faisais au putting green. Je vais beaucoup bosser physiquement aussi pour pouvoir tenir toute une saison qui va être chargée, je pense.
©Nathan Cardet/Golf Planète