Après deux tentatives, non couronnées de succès, Jérémy Gandon est parvenu à se qualifier pour la finale des cartes du Korn Ferry Tour qu’il jouera la première semaine de novembre. À quinze jours de la grande échéance, le joueur originaire de Valence (26) s’est confié à Golf Planète et en a profité pour évoquer ses deux saisons en Amérique du Sud.
Propos recueillis par Nathan Cardet
Golf Planète : On vous imagine très satisfait d’avoir atteint le stade de la finale et de désormais bénéficier du statut de membre du Korn ferry Tour ? Lire ici
Jérémy Gandon : C’est la première fois que j’arrive à accéder à la Finale de ces QSchool après deux échecs. Je suis donc très content d’avoir enfin franchi cette étape. Aller à la finale donne le membership du Korn Ferry Tour mais ne vous garantit pas d’un droit de jeu. L’intérêt d’être membre, c’est de pouvoir marquer des points au classement général, si je prends part à un tournoi soit en me qualifiant, soit en décrochant une invitation. Et, bien sûr, si je fais un résultat, tout peut aller très vite, notamment avec les re-ranking. Donc l’idée en finale, c’est d’aller chercher au moins le top 40, il assure les huit premiers tournois de la saison avant ce qu’ils appellent le « reshuffle » (re-ranking). L’objectif, c’est évidemment toujours de jouer le mieux possible mais le premier cap à franchir, c’est finir dans le top 40.
J’aurai le petit avantage d’avoir à peu près les mêmes conditions
G.P. : Comment vous sentez-vous avant cette échéance ? Comment allez-vous la préparer ?
J.G. : Je sors d’une semaine où j’ai bien “performé”, donc le jeu est là. J’ai deux semaines pour ajuster deux ou trois trucs, pour être sûr que le jeu soit toujours bien en place pour la finale. Celle-ci se dispute aussi en Géorgie (comme le Stage II), donc j’aurai le petit avantage d’avoir à peu près les mêmes conditions et la même herbe. La semaine qui vient de se terminer, j’ai fait surtout du fond de jeu, de la répétition, une semaine un peu typique d’entraînement. Je vais me concentrer un peu plus sur le jeu, sur le parcours et la performance cette semaine.
G.P. Prenez-vous Paul Barjon comme modèle ?
J.G. : J’ai fait la saison 2019 sur le PGA Tour Canada avec lui. Ses résultats lui avaient permis de monter. On s’est toujours bien entendu et c’est sûr que c’est un modèle d’autant que c’est le seul qui a réussi à se hisser sur le PGA Tour de cette manière. C’est un exemple, ça accroit le désir d’emprunter la même voie. Celle que j’ai envie de suivre pour réussir dans le golf.
G.P. : Votre objectif est donc de jouer sur le PGA Tour ?
J.G. : Je m’étais également aligné au départ des cartes européennes cet été, mais je ne pourrai pas être à la deuxième étape (Ndlr, les PQ2, du 3 eu 6 novembre en Espagne, en même temps que la finale des cartes du Korn Ferry Tour). Je m’étais d’abord concentré sur les circuits satellites américains, mais j’arrive à un stade de ma carrière où je suis ouvert à saisir toutes les opportunités. La priorité reste le PGA Tour à terme, mais aujourd’hui je suis aussi ouvert. Si j’ai une carte sur le DP World Tour, j’irai jouer.
Jouer à 3 000 mètres, ça fait bizarre la première fois
G.P. : Que pouvez-vous nous dire du PGA Tour Latinoamerica ?
J.G. : J’ai fait deux saisons sur ce circuit. La première en 2020/2021, c’était avec la crise sanitaire liée au Covid, le calendrier était particulier, ce n’était pas représentatif. Cette saison était beaucoup plus classique avec douze tournois. Pour avoir joué aussi sur le PGA Tour Canada, j’ai préféré le Latino car les parcours étaient souvent mieux. On joue vraiment des tournois sympas. Ce sont la plupart du temps des “Open” nationaux ; ils sont bien organisés sur de bons parcours. C’est peut-être un peu moins compétitif mais ça laisse aussi plus de chance de faire des bonnes performances. Donc plutôt content de cette expérience… Après, si je peux éviter de le refaire c’est pas mal (rires).
G.P. : Cela reste-t-il une très belle expérience de vie ?
J.G. : C’est beaucoup de nouvelles choses, chaque pays est vraiment différent, les cultures sont différentes, les gastronomies également. Il y a beaucoup de locaux sur le circuit qui nous conseillent quoi faire ; il faut essayer d’être prudent aussi parfois. C’est assez fatigant en revanche avec des enchaînements de trois semaines… Et les semaines paraissent parfois très longues car tout est différent, il faut s’adapter : ça demande de l’énergie. Mais ça fait partie de ce circuit, il faut bien s’organiser, arriver à mettre tout de côté sur le parcours. On joue par exemple à Quito ou Bogota qui sont situées en très haute altitude. Jouer à 3 000 mètres, ça fait bizarre la première fois : le vol de balle est vraiment différent. Non, c’est très sympa, les semaines sont très variées, il y a aussi pas mal de tournois en bord de mer. Il n’y a que douze tournois, donc la saison est assez courte, tout peut se passer assez vite. Sachant que c’est assez difficile de gagner sa vie sur ce circuit, le fait qu’il n’y ait que douze tournois, ça permet de réduire un peu les dépenses.
©Valerio Pennicino / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP