Après sept échecs consécutifs, Joël Stalter franchit de nouveau un cut sur le Tour européen. Une véritable aubaine pour le Lorrain en manque de points à la Race mais aussi en manque flagrant de confiance depuis deux ans. Ce week-end validé sur l’un des parcours les plus difficiles de la saison lui redonne un sérieux tonus…
L.V., au Golf National
68 (-3) jeudi sous une météo clémente, Joël Stalter n’a pu faire mieux qu’un 72 (+1) dans ce 2e tour du Cazoo Open de France 2023. Une fin de journée difficile bouclée avec deux bogeys sur les trous 17 et 18… Mais au-delà de la déception de ne pas avoir su éviter ces deux derniers accrocs, le Lorrain réalise l’essentiel : valider un week-end chez lui dans son open national. En six participations, ce n’est que la seconde fois qu’il franchit le cut sur l’Albatros.
« Les conditions de jeu ont été horribles, souffle l’actuel 193e joueur à la Race, parti à 9h20 du tee n°1, sous la pluie et dans le vent. J’avais hâte que ça se termine. C’est surtout sur les six premiers trous que ça a été le plus dur… La pluie était froide, mais froide… J’étais trempé… Je pense d’ailleurs que j’ai pris un coup de froid. Pour être honnête, je ne me sens pas très bien. Je vais aller me reposer… »
J’ai tellement galéré dans les tournois, je ne prenais plus aucun plaisir, je n’étais pas compétitif…
Joël Stalter
Ce score total de -2 (140) représente une sacrée bouffée d’oxygène, lui qui n’avait plus passé le moindre cut sur le DP World Tour depuis le KLM Open le 28 mai dernier. Un bail ! Mais sa situation à la Race demeure toujours aussi précaire et rien n’indique qu’il pourra prendre part aux derniers tournois de la saison régulière.
« Je ne suis en effet pas certain d’entrer dans les tournois qui arrivent, confirme celui qui vient de reprendre une collaboration avec Kenny Le Sager, entraîneur au Centre de Performance du Golf National. Le Dunhill Links, ça va être limite. J’ai une petite chance… Madrid (Open d’Espagne), je suis 15e réserve. Bref, je ne vais pas trop me stresser avec ça. J’ai tellement galéré dans les tournois, je ne prenais plus aucun plaisir, je n’étais pas compétitif… Là, je suis content de faire un week-end et je suis content de voir que je suis frustré d’être 30e sur un tel parcours. C’est très positif comme approche. »
Il y a trois semaines, j’ai pris des décisions radicales. J’étais un peu isolé auparavant. J’ai demandé de l’aide à Kenny, qui me connait par cœur. J’ai essayé de me coacher tout seul mais ça a été une erreur.
Joël Stalter
« Je ne me sentais plus du tout compétitif depuis six mois, poursuit-il. Même depuis deux ans, ce n’est pas bon. Je m’accroche, je me bats. Il y a trois semaines, j’ai pris des décisions radicales. J’étais un peu isolé auparavant. J’ai demandé de l’aide à Kenny, qui me connait par cœur. J’ai essayé de me coacher tout seul mais ça a été une erreur. J’essaie donc de bien m’entourer. En fait, c’est comme si je cassais un système pour en mettre un autre en place, plus solide. Ces deux journées au National sont très positives même si je reste un peu frustré par cette fin de partie. Le jeu produit me rappelle celui que j’avais à la sortie de la fac (Berkeley). C’était les belles années. Tout ça me fait dire qu’il y a de belles choses à venir… »
Et pourquoi pas dès ce week-end, même si les hommes de tête ont pris le large (Ndlr, Tom Kim et Jordan Smith étaient à -10 au moment où nous écrivions ces lignes) ?
« L’objectif est toujours de gagner même si je suis un peu loin au leaderboard, conclut-il. Il va falloir faire deux gros tours. Malgré la météo qui n’a pas été simple aujourd’hui, j’ai pris un plaisir fou à jouer, sur un parcours très dur et dans des conditions vraiment mauvaises. Mais je vois que mon jeu tient. Je sens que je suis sur la bonne voie… »
Photo : ANGEL MARTINEZ / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP