En marge d’un événement caritatif sur le parcours où il a appris à jouer, Jordan Spieth a répondu aux questions de nos confrères de Golfweek sur son opération et son retour au jeu.
Jordan Spieth n’a pas connu sa meilleure saison en 2024. Sans connaître les joies de la victoire, le golfeur âgé de 31 ans a été éliminé dès le premier tour des playoffs de la FedEx Cup. S’en est suivi une opération au poignet gauche. Cette blessure était apparue quelques jours avant le PGA Championship 2023, le poussant à se retirer de l’AT&T Byron Nelson disputé dans sa ville natale pour mieux se préserver pour le 2e Majeur de la saison.
À quel point cette blessure vous a impacté pendant un an ?
C’était difficile à mesurer, c’est pourquoi je ne me suis pas fait opérer avant. Le problème apparaissait ici et là, on ne savait pas ce qui provoquait la douleur et ça ne me faisait pas mal pendant le swing. Donc, c’était plus une question de savoir dans quelle mesure mon subconscient faisait des ajustements qui n’allaient pas dans le sens du jeu. Je me suis surtout fait opérer parce que cela affectait mon quotidien, mon poignet se déboîtait quand je sortais ma fille du bain ou quand je mettais un sweat-shirt ou de manière tellement aléatoire sans que je puisse le remettre. Et cela n’allait pas se guérir tout seul d’après les médecins. Je serai plus confiant dans ce que je fais sur le parcours, c’est sûr, parce que je saurai que mon poignet est en bon état.
Est-ce que le fait de manquer la Presidents Cup vous affecte ?
Je l’ai manqué déjà en 2019 en Australie. Ça avait été vraiment difficile, mais j’étais en difficulté dans mon jeu à l’époque, donc je n’avais pas l’impression de mériter d’y être. Cette année, je n’aurais évidemment aucune raison d’y participer vu mon état actuel. C’est un peu différent, mais ça fait toujours mal, c’est tellement difficile de faire partie de ces équipes. Il faut être bon d’année en année pour être considéré comme l’un des 12 meilleurs Américains. Jim Furyk, avec qui j’ai beaucoup discuté, m’a demandé si je pouvais m’impliquer de différentes manières mais c’était incompatible avec ma thérapie.
Il y a forcément un peu d’inquiétude de ne pas avoir les mêmes sensations
Avez-vous l’impression qu’un peu de repos mental puisse vous permettre de revenir là où vous voulez être ?
Oui, je pense que c’est une bonne pause pour moi. Je vais le voir comme ça, mais en même temps, je me demande ce que je peux faire pour rester affûté au milieu de tout ça. À mon retour, je serai en quelque sorte dans le béton mouillé, ce qui me permettra de modeler les choses dans lesquelles j’ai peut-être eu des difficultés sur le plan mécanique pour repartir sur des bases saines. J’ai suffisamment de temps à attendre pour que mon poignet soit très solide avant de revenir et d’être à 100 %. Je dois d’abord retrouver la mobilité complète avant de retrouver de la force.
Que faites-vous de ce temps libre ?
J’ai été opéré au Colorado, nous sommes restés là-bas quelques semaines et je suis revenu au Texas il y a une semaine. J’ai trois enfants dont un d’un an, donc je m’en occupe. J’adore être père, c’est cool d’avoir ce temps pendant la journée avec mes enfants même si je ne peux faire que la moitié de ce que je fais normalement. Mais c’est une opportunité unique en ce moment, et j’apprécie le fait d’être à la maison. J’ai toujours été très impliqué et ma famille a voyagé avec moi presque chaque semaine sur le Tour. J’ai un respect accru pour les mères, les parents célibataires, c’est le travail le plus gratifiant qui soit.
Quand pensez-vous être prêt à revenir à la compétition ?
Je pense être opérationnel le 1er janvier, mon objectif est d’être prêt pour disputer un tournoi. Pas seulement pouvoir jouer mais m’attendre à être au maximum de mes capacités. Je vais avoir l’occasion de travailler très dur sur mon petit jeu avant de reprendre le long jeu. Je ne sais pas combien de temps cela prendra, cela dépend de la vitesse à laquelle la mobilité et la force reviennent, mais étant donné mon âge et la façon dont cela a progressé jusqu’à présent, ça va dans la bonne direction. Je connais pas mal de sportifs qui ont eu la même opération, ils sont très bien revenus. Il y a forcément un peu d’inquiétude de ne pas avoir les mêmes sensations mais j’attendrai de ressentir les mêmes choses qu’avant pour revenir jouer.
©SpiethAtAndT Kevin C. Cox/Getty Images/AFP