C’est un printemps résolument texan sur le PGA Tour. Alors que Scottie Scheffler, natif du New Jersey mais Texan d’adoption, vient de reprendre le trône de numéro 1 mondial, deux autres cow-boys des environs de Dallas se sont disputés la victoire dimanche au Valspar Championship. Une fois n’est pas coutume, c’est le moins connu des deux qui l’a emporté…
Le favori logique dimanche au Valspar Championship, c’était Jordan Spieth, vainqueur du Masters et de l’US Open en 2015, l’année où il est devenu numéro 1 mondial, 13 victoires au compteur sur le PGA Tour, revenu au 14e rang mondial après quelques années moins riches en résultats de premier plan. Et qui a choisi de loger toute la saison dans un camping-car…
L’outsider absolu, c’était Taylor Moore, né il y a 29 ans lui aussi, le lendemain (28 juillet 1993) de la naissance de Jordan Spieth (27 juillet de la même année), dans le même Etat du Texas. Il n’était que 103e joueur mondial au début de la semaine et c’était la grosse cote du week-end. Il a gagné, grâce à un 71 jeudi, pour voir, puis trois cartes de haut niveau : 67, 69, 67 pour finir à -10, devant Adam Schenk (-9), Tommy Fleetwood et donc Jordan Spieth (-8), qui ont rendu tous les trois une carte de 70 dimanche.
Words from the winner 🤳@TaylorMooreGolf | @ValsparChamp pic.twitter.com/XOfhSZVCh9
— PGA TOUR (@PGATOUR) March 19, 2023
Moore 49e mondial et qualifié pour le Masters
Ce lundi matin, Moore est 49e joueur mondial, et désormais qualifié pour le prochain Masters d’Augusta (6-9 avril), alors qu’il est pro depuis 2016 et que son profil sur le site officiel du PGA Tour est aussi fin et léger que du papier à cigarettes. Il est né à San Angelo, au Texas, habite à Dallas, comme Jordan Spieth, et il n’avait gagné que deux fois dans sa vie de golfeur professionnel avant ce Valspar.
Une victoire sur le PGA Tour Canada, au Staal Foundation Open en 2016, et un autre sur le Korn Ferry Tour, le Memorial Health Championship en 2020. Encore mieux, depuis son arrivée sur le PGA Tour, il avait participé à 45 tournois mais n’avait franchi le cut que 28 fois, ne finissant que 4 fois dans le Top 10.
What a moment for @TaylorMooreGolf ❤️ pic.twitter.com/jIn0Nsnwtc
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Le Snake Pit décisif
C’est donc une grosse surprise que cette victoire au Valspar, en jouant parfaitement le Snake Pit (le repaire du serpent) dans lequel l’illustre Spieth a gâché sa fin de journée : bogey au 16, re-bogey au 18, et deux coups de retard au final pour le Texan connu sur le Texan inconnu. Ce Moore qui avait envisagé de devenir joueur de base-ball avant de choisir le golf, alors qu’il terminait ses études de management sportif à l’université de l’Arkansas.
Ça, c’était avant d’être victime d’un problème de santé rarissime au poumon, il y a quatre ans, qui l’a obligé à subir une intervention chirurgicale en urgence, puis l’a incité à voir la vie autrement, de manière plus positive, avec d’autres perspectives.
4 years ago, @TaylorMooreGolf nearly lost his life due to a collapsed lung.
Luckily, he made it to the hospital just in time.
Today he is a winner on the PGA TOUR. pic.twitter.com/AktCtthJdO
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C’est vraiment un joueur solide, il tapait à la porte depuis un moment
Jordan Spieth
La parole à Spieth, après ce dernier tour « pas évident à jouer », où il n’a « raté que deux coups, dont un sur le 16 », a-t-il regretté. Quant à Moore, il l’a « déjà rencontré dans des tournois de jeunes, et parfois à l’entraînement » dans les environs de Dallas, mais il « ne le connaît pas très bien ». « C’est vraiment un joueur solide, il tapait à la porte depuis un moment. Il a joué -4 aujourd’hui, n’est-ce pas ? C’est sûrement l’une des meilleures cartes du jour et la réussir en fin de journée c’est vraiment pas mal ».
1,5 million de dollars sur son compte
Au rayon finances, Moore a bien terminé son week-end : près de 1,5 million de dollars sur son compte, après les 335 000 dollars du Phoenix Open, le mois dernier, où il avait pris la 14e place. Lui qui n’avait gagné “que” 3 millions de dollars depuis 2016, en tant que pro, avec comme principal fait d’armes une carte de 64 au 3e tour du Wyndham Championship en 2022, va pouvoir commencer à étoffer son CV… et son palmarès. Il faudra le suivre de près au prochain Masters, car en ce moment les Texans ont la cote…
Photo : Douglas P. DeFelice/Getty Images/AFP
