En rentrant un long putt au 54e et dernier trou du Championnat de France professionnel, Julien Guerrier a remporté son premier titre depuis 2017, devant ses enfants.
Propos recueillis par Nathan CARDET, au Pian-Médoc
Golf Planète : Ce titre de Champion de France doit vous rendre heureux…
Julien Guerrier : Je suis très content, très fier de le faire devant mes enfants. Il y a quelques années, j’avais perdu de peu en Angleterre, j’avais eu mon fils au téléphone en pleurs. Ça me tenait à cœur de leur montrer que je pouvais gagner.
G.P. : Ce titre met fin à 7 ans sans victoire …
J.G. : Elle fait du bien ! Maintenant, j’attends ma victoire sur le Tour, c’est un réel objectif.
Honnêtement, je ne me voyais pas forcément avec le trophée
G.P. : Vous pouvez nous parler de ce dernier putt incroyable ?
J.G. : J’ai pensé fort à mes copains qui ont gagné sur le circuit, Victor Perez, Matthieu Pavon… qui avaient gagné avec panache. Je me suis dit “c’est le moment”. On essaye toujours, des fois on réussit, d’autres fois non. J’avais vraiment envie. Là, ça a tourné en ma faveur.
G.P. : Comment s’est passée la journée sur le parcours ?
J.G. : Franchement, je n’ai pas très bien joué aujourd’hui (dimanche). J’ai vraiment très bien joué les deux premiers jours et j’aurais pu être sept ou huit coups de mieux. J’avais un coup de retard avant de partir, mais j’étais un peu moins dedans. J’ai essayé d’être hyper patient, de saisir les opportunités quand elles étaient là, d’être à la bataille. Et puis on ne sait pas ce qui arrive à la fin. Honnêtement, je ne me voyais pas forcément avec le trophée. J’essayais juste d’être patient, de jouer avec mon expérience et de bien finir.
Je sais que j’ai un peu une épée de Damoclès au-dessus de la tête
G.P. : Comment avez-vous géré d’avoir votre famille avec vous cette semaine (ses deux jeunes enfants et sa femme) ?
J.G. : Maintenant, c’est rare qu’ils viennent en tournoi car les enfants ont l’école. Quand je pars pour une longue période, j’essaye de les faire venir au milieu, mais ça reste très rare, deux ou trois fois par an. Là, c’était complètement différent, je dois faire une séance d’abdos chaque jour pour mon dos… Je la faisais au bord de la piscine en surveillant les enfants sinon la journée est très longue (rires).
G.P. : Est-ce que vos douleurs au dos sont derrière vous ?
J.G. : Non, j’ai toujours mal au dos… Entre vendredi et ce dernier tour, ça a été de mieux en mieux chaque jour. Je suis content de ça, j’espère que ça va continuer parce que je sais que j’ai un peu une épée de Damoclès au-dessus de la tête.
G.P. : Qu’avez-vous pensé du tournoi dans son ensemble ?
J.G. : L’ambiance est super, on est avec les copains. Serge Melchiorre (Président de MCA, le sponsor titre) est un ami, ce qu’il a fait pour ces trois années c’est top. Le soir avec les autres joueurs, on discute. Ce n’est pas ce qu’on fait habituellement quand on est sur le Tour. C’est un peu moins, on va dire professionnel, même si je faisais toutes mes routines mais on veillait peut-être un petit peu plus tard que d’habitude.
©Nathan Cardet/Golf Planète