Quadruple vainqueur en Majeurs entre 2017 et 2019, Brooks Koepka, parti sur le LIV Golf l’an passé, semble avoir retrouvé toutes ses sensations après de nombreux mois de doutes en raison de plusieurs blessures. Leader avec une carte de 67 (-5) sans bogey et un score total de -12 (132) après 36 trous, l’Américain se place en grand favori avant un week-end fortement perturbé par le vent, la pluie et les orages…
Lionel VELLA, envoyé spécial à Augusta
La prophétie de Greg Norman va-t-elle se réaliser ? Celle de réunir ce dimanche autour du green du 18 de l’Augusta National Golf Club les 17 autres joueurs du LIV Golf présents cette semaine à Augusta et ovationner le 18e, vainqueur de cette 87e édition. Il se pourrait bien que Brooks Koepka soit celui-là.
Co-leader jeudi soir (avec Viktor Hovland et Jon Rahm) à -7 (65), le Floridien, parti à 8h18 locale (14h18 en France), s’est ainsi offert un deuxième tour de rêve, ne concédant aucun bogey et en prenant surtout le large au leaderboard avec une magnifique carte de 67 (-5) et un score total de -12 (132).
A tap-in birdie on No. 15 extends the lead for Brooks Koepka. #themasters pic.twitter.com/Nn7TCRyNFV
— The Masters (@TheMasters) April 7, 2023
« Cela a été vraiment solide aujourd’hui, confirme-t-il. Je n’ai pas vraiment fait beaucoup d’erreurs. J’ai très bien frappé la balle et je me suis mis à chaque fois aux bons endroits. Je me sens vraiment bien. Pas très loin d’ailleurs de cette période (Ndlr, où il a gagné entre 2017 et 2019 deux US Open et deux PGA Championship). Le sentiment est probablement assez similaire. J’aime la façon dont je balance le club de golf, comment je chippe, comment je drive… Le jeu de fer est solide. Non, c’est pas loin d’être similaire. »
Bénéficiant de conditions de jeu idéales alors que la tempête est attendue à partir de 15h00 (21h00 en France) au moment où Hovland et Rahm seront justement sur le parcours, Koepka a proposé un jeu de golf de très haut niveau, ne commettant aucune erreur entre le tee et le green. Il a notamment construit son succès du jour sur les quatre pars 5 du tracé géorgien avec trois birdies (au 2, 13 et 15) et un eagle (au 8). Depuis jeudi, il affiche d’ailleurs un très solide -7 cumulé sur les pars 5.
Plus de soucis physiques…
En le voyant déambuler avec sérénité sur les fairways d’Augusta, on a du mal à croire que c’est le même homme qui partageait son spleen en 2022 devant les caméras de Netflix, quelques semaines seulement avant de rejoindre le Tour dissident dirigé par ce même Greg Norman et soutenu à coups de millions de dollars par le Fonds d’investissement public d’Arabie saoudite.
« L’année dernière a été assez difficile, confirme-t-il. Avec beaucoup de frustration. Des choses se sont produites en dehors du parcours, et cela ne vous met tout simplement pas de bonne humeur. Il est difficile de se réveiller tous les jours et de mettre au moins 20 minutes pour enfin sortir du lit… »
Aujourd’hui, j’ai un genou complètement différent. Et puis surtout la confiance est là. Cette confiance que j’avais perdue à cause de ce genou. C’est aussi simple que ça.
« Aujourd’hui, j’ai un genou complètement différent, poursuit-il. Côté swing, c’est toujours la même chose. Je suis capable de faire ce dont j’ai besoin pour performer. Et puis surtout la confiance est là. Cette confiance que j’avais perdue à cause de ce genou. C’est aussi simple que ça. »
Ses deux derniers cuts manqués ici en 2022 et 2021 semblent aujourd’hui de l’histoire ancienne. Idem pour ses multiples soucis physiques. Le voilà d’ores et déjà bien au chaud avec une avance confortable (le très étonnant Sam Bennett pointe à -8, à quatre longueurs derrière au moment où nous écrivions ces lignes) et il pourrait vraisemblablement tirer les marrons du feu d’une météo qui ne devrait pas épargner, on l’a dit plus haut, ses principaux adversaires !
Photo : Masters Images