Ancien joueur, le Président d’Augusta, Fred S. Ridley, a été le témoin privilégié de l’évolution du jeu au cours des dernières décennies et accueille d’un bon œil la décision des instances d’introduire une nouvelle balle en 2026.
Outre son annonce concernant les futurs critères de sélection du Masters d’Augusta l’an prochain, le Président de l’Augusta National Golf Club, Fred S. Ridley, a livré les raisons pour lesquelles il n’avait pas invité Greg Norman cette année. Ce qui n’a pas manqué d’irriter le sulfureux patron du LIV Golf.
« En tant qu’ancien vainqueur de Majeur, j’avais toujours été invité par le passé mais l’an dernier, je n’ai reçu que des places standards. Cette année, je n’ai rien reçu », a déploré l’Australien.
Greg Norman persona non grata
Pour justifier sa décision de tenir à l’écart le “Requin Blanc”, Ridley a expliqué qu’en raison des tensions qui agitent le monde du golf depuis l’émergence du circuit financé par le Fonds d’investissement public d’Arabie saoudite et que dirige Norman, sa présence n’aurait pas manqué de détourner l’attention du tournoi proprement dit. Une situation qu’a voulu éviter Ridley.
« Notre principale préoccupation concerne la compétition ici au Masters et nous voulons que l’attention se porte uniquement sur les grands champions qui prennent part au tournoi. J’ajoute qu’au cours des dix dernières années, Greg Norman n’est venu à Augusta qu’à deux reprises, dont une fois pour commenter sur la Radio Sirius. »
On se demande bien comment aurait dû composer les organisateurs si Norman avait remporté le Masters. Une occasion qui s’est notamment présentée en 1996 quand il s’est élancé avec six coups d’avance et mais a laissé échapper la victoire…
Encore que, nul doute que ses rapports avec le PGA Tour auraient certainement été tout autre.
La nouvelle balle attendue en 2026
Moins anecdotique l’avis de Ridley sur l’introduction de la nouvelle règle concernant la possibilité d’imposer une balle “bridée” au Masters a également été très écouté.
Régulièrement, lors de sa conférence de presse annuelle, le Président d’Augusta adresse la question de la distance et souvent afin de faire pression sur les instances dirigeantes.
On se doutait donc que Fred S. Ridley, qui a joué le Masters pour la première fois en 1976 en tant que vainqueur de l’US Amateur, puis fut souvent marqueur-non compétiteur, les années où le nombre de joueurs qualifiés pour le week-end était impair, accueillerait avec satisfaction la décision de l’USGA et du Royal and Ancient.
Lorsque Tiger Woods s’est imposé en 1997 pour la première fois, la distance était encore à peu près identique. Ce n’est que quelques années plus tard que celle-ci a augmenté
Fred S. Ridley
« Le débat étant encore ouvert, nous respecterons le processus le temps que l’USGA et le R&A poursuivent l’examen de cette question importante, a commencé Ridley. Nous avons été constants dans notre soutien aux instances dirigeantes, et nous réaffirmons notre volonté de voir les questions concernant la distance adressées. »
Ainsi, si le “Modèle de Règle Locale” entre en vigueur en janvier 2026, le Masters sera certainement le premier tournoi Majeur à la mettre en application à l’occasion de la 90e édition du tournoi trois mois plus tard.
Matériel, physique, technique des progrès à tous les étages
« Un certain nombre de joueurs ont exprimé leur opposition. Je suis sûr qu’ils ont de bonnes raisons à cela mais je dirais également que d’autres joueurs notables ont estimé que c’était la bonne chose à faire », a tenu à rappeler Ridley, faisant référence aux propos tenus la veille par Tiger Woods dans cette même salle.
« Pour ma part, voilà ce que j’ai pu constater au Masters depuis plusieurs décennies. Quand j’ai joué dans le tournoi en 1976, 77 et 78, le parcours mesurait environ 6 300 mètres (contre 6 900 mètres en 2023) et lorsque Tiger Woods s’est imposé en 1997 pour la première fois, la distance était encore à peu près identique. Ce n’est que quelques années plus tard que celle-ci a augmenté. »
Pour le Président d’Augusta, cette tendance s’est fortement accélérée ces dernières années avec les importants progrès de la technologie et les efforts des équipementiers, mais aussi parce que les joueurs sont de plus en plus athlétiques et dotés de swings plus efficaces que par le passé.