20e de la Race avant l’ultime rendez-vous de la saison 2023-24 du DP World Tour, Romain Langasque est en mesure de décrocher l’un des dix spots mis en jeu cette semaine à Dubaï pour évoluer en 2025 sur le très convoité PGA Tour. L’an passé, il avait échoué dans cette quête malgré une solide 11e place au DP World Tour Championship.
L.V., à Dubaï
« Je me sens bien, lâche d’emblée Romain Langasque à la sortie des vestiaires du Jumeirah Golf Estates. Il y a de gros enjeux cette semaine mais j’essaie néanmoins d’être détaché de tout cela. Forcément, ces dix spots sur le PGA Tour, c’est comme quand tu es sur le Challenge Tour et que tu es 22e à la veille de la finale. »
Aucun signe d’inquiétude ne transpire sur le visage de l’Azuréen, 29 ans, conscient de délivrer certainement la meilleure saison de sa carrière chez les professionnels. En 29 tournois joués jusque-là pour 17 cuts franchis, il a, à deux reprises, tutoyé la victoire, finissant deuxième au Soudal Open (26 mai) puis au Danish Golf Championship (25 août). Il s’est surtout offert une sublime 3e place au Scottish Open, co-sanctionné avec le PGA Tour, à trois longueurs de l’Ecossais Robert MacIntyre.
J’arrive ici avec beaucoup de confiance, après une semaine très solide à Abu Dhabi. Bref, je suis armé !
Romain Langasque
« C’est la meilleure saison de ma carrière, confirme-t-il. C’est mon meilleur classement (mondial) sur l’année depuis le début de ma carrière (83e). J’arrive ici avec beaucoup de confiance, après une semaine très solide à Abu Dhabi (32e avec quatre cartes sous le par). Bref, je suis armé pour faire une bonne semaine. »
20e de la Race, il ne compte que 113,23 points de retard sur l’Anglais Jordan Smith, 10e et dernier « qualifié » pour le PGA Tour 2025. Un top 5 dimanche en fin de journée lui assurerait le ticket pour les Etats-Unis. Scénario identique à l’an passé, déjà. Il s’était, hélas, contenté de la 11e place (sa meilleure performance après une 20e place en 2022 et une 40e en 2019) et avait bouclé son année à la 28e place de la Race…
Il va falloir jouer un peu plus long avec des fairways un peu plus souples. Le parcours sera plus long que les autres années.
Romain Langasque
« J’ai souvent joué correctement ici (sur le Earth Course du Jumeirah Golf Estates). L’an passé, il y avait eu de bonnes choses, sous pression aussi car il me fallait un top 5 pour aller aux States. Visuellement, je me sens bien dessus. Les greens sont souples cette année. Il va falloir jouer un peu plus long avec des fairways un peu plus souples. Le parcours sera plus long que les autres années. Ce n’est pas plus mal car j’ai un jeu de fer qui est très bon en ce moment. »
Chez Matthieu Pavon…
Il est évident que cette semaine, certainement la plus importante de sa vie de golfeur pro, peut le faire basculer dans une autre dimension. Il en est conscient. Et contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, pas superstitieux pour un sou, il n’hésite pas à évoquer ce grand saut de l’autre côté de l’Atlantique.
« Ce serait un nouveau chapitre, une nouvelle aventure, souffle-t-il. J’ai l’avantage que Matt Pavon soit installé là-bas, ce qui me permettrait dans cette première année de découverte d’avoir un point d’attache sans que ce soit chez moi, et sans avoir à déménager. Est-ce que ça va me plaire ? Est-ce que je vais vouloir rentrer à la maison plus souvent ? C’est une inconnue. Certains ont beaucoup aimé, d’autres ont détesté (la vie aux Etats-Unis). Je m’adapte assez bien à toutes les situations mais j’aime beaucoup ma famille, mes amis et mon chez moi. Vivre aux Etats-Unis, ce n’est pas ma tasse de thé. Après, si je vois que c’est un gros avantage, pourquoi pas faire un gros sacrifice pendant cinq ans… Mais je n’ai pas la réponse précise pour le moment. On verra bien… »
En Afrique du Sud, quoi qu’il arrive, pour boucler 2024
Quoiqu’il arrive juste après son dernier coup de golf dimanche, Romain Langasque a déjà élaboré son programme de fin d’année calendaire. Si, et on le souhaite vraiment pour lui, par bonheur, il parvenait à empocher ce sésame tant convoité, il irait malgré tout jouer deux semaines en Afrique du Sud, d’abord au Nedbank Golf Challenge (6 millions de dollars en jeu à Sun City du 5 au 8 décembre), puis à Leopard Creek, sur ce site magique jouxtant le parc Kruger et sa faune sauvage pour l’Alfred Dunhill Championship (12-15 décembre). Il sera temps ensuite pour lui de rejoindre l’air frais d’Andorre. Avant, qui sait, le grand saut !
Photo : ROSS KINNAIRD / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP