Créée il y a 5 ans, la St Laurent Golf Team est aujourd’hui un modèle de réussite, avec dans ses rangs Victor Perez et Ben Hébert respectivement n°1 et n°3 Français.
Un succès qu’elle doit au management de Maxime Demory à l’origine du projet et à Jérôme Servat l’industriel qui a cru en lui dès le départ.
Les deux hommes se sont rencontrés lorsque le “mécène“, comme il se qualifie lui-même, et dont la société produit de la menuiserie Alu et PVC, s’est mis au golf dans la région de Montpellier. C’était il y a 6 ans : le courant entre l’ancien joueur du Challenge Tour et cet élève bouillonnant et débordant d’énergie passe immédiatement. De cette amitié naissante et d’un constat commun se dessine très vite l’idée d’avancer ensemble.
« Au départ, c’est parti de ma relation avec Jean-Francois Lucquin qui voulait revenir après sa blessure au poignet et qui avait besoin de moyens pour relancer sa carrière. Jérôme était prêt à l’aider et je lui ai proposé quelque chose de plus ambitieux car selon moi, il était possible d’aller plus loin que de simplement soutenir un joueur. Je sortais du DE et il m’a demandé de lui présenter ma vision. J’ai constitué un dossier de 20 pages dans lequel je détaillais l’idée de structurer l’accompagnement de joueurs pros sous la forme d’une équipe. Une heure après, il m’a rappelé pour me dire “on y va“. » raconte Demory
Un projet inspiré des regroupements de la ffgolf
« Les joueurs pros que je rencontrais grâce à Maxime me donnaient l’impression d’être privés de moyens pour progresser et mener leur projet sportif. J’étais sponsor du MHR (Montpellier Hérault Rugby) et mécène de l’Arena de Montpellier. J’avais conscience de ce qu’il fallait comme structures mais dans le golf, j’étais confronté à de l’amateurisme à 300%. Il fallait faire quelque chose et ce que m’a présenté Max m’a convaincu. » confie Jérôme Servat.
Outre Lucquin, Maxime Demory recrute Julien Foret, Raphaël Eyraud et Edouard Espana pour former l’ossature de sa première Team élite en mai 2015. Le manager est en charge du soutien logistique et financier, d’organiser les entrainements d’équipe, de fournir un encadrement pro : en résumé, de créer un environnement propice à la réalisation de leur projet sportif.
« Je me suis inspiré des regroupements fédéraux de mon époque de joueur du Alps Tour avec Franck Lorenzo-Vera. On bénéficiait d’un encadrement dans tous les domaines, subventionné par la ffgolf et que les joueurs ne peuvent pas s’offrir quand ils débutent chez les pros.
Plusieurs fois par an dans les rendez-vous que j’organise pour la Team, je fais donc intervenir différents experts : Kiné, préparateur physique, ostéopathe..etc »
Team bonding
Ces regroupements sont aussi l’occasion de souder les joueurs, l’encadrement et les 3 mécènes du la Team St Laurent. Jérôme Servat a en effet été rejoint dans l’aventure par son associé Guillaume Vaillant ainsi que par Marc Maisoneuve un autre proche de Maxime Demory qui a parfaitement adhéré à l’esprit convivial qui prime dans le groupe.
« Sans Jérôme, le projet ne voit pas le jour mais avec Guillaume et puis Marc on a créé une ambiance famille autour des joueurs. Et ça joue beaucoup dans la réussite de la Team St Laurent. » explique le manager.
Si avec le temps et l’arrivée de nouveaux joueurs, Benjamin Hébert, Matthieu Pavon, Thomas Linard et Victor Perez, l’équipe a pris un autre visage, l’esprit est resté identique à celui des débuts. Maxime Demory y est très attentif.
« Je veux que les partenaires passent de bons moments avec les joueurs et épargner à ces derniers tout ce qui concerne les discussions, les négociations. Moi je suis le lien. »
« Quand on se voit avec les joueurs, c’est du plaisir, c’est de l’affect. On ne leur impose rien, on s’adapte à eux. C’est pour ça qu’ils nous apprécient. On n’intervient pas sur le sportif. Parfois je donne des conseils d’entrepreneur, de quelqu’un qui est issu du milieu des affaires. Mais pour le reste, c’est le rôle de Maxime. Il est très compétent dans le management avec son passé de joueur pro ; il sait quels peuvent être les besoins de tel ou tel joueur. » confirme Servat
La contribution des joueurs
L’esprit de l’équipe c’est aussi un système contributif fonction des résultats et qui permet chaque année au groupe de se renforcer en prenant un nouveau joueur. Début 2020 c’est Frédéric Lacroix qui a rejoint la Team afin de bénéficier d’un financement pour sa première année sur le Challenge Tour.
« À partir de 500 000 euros de gains, le joueur s’engage à reverser 3% de ce qu’il gagne au-delà de cette somme. Mais jamais plus que le total de l’aide qu’il lui a été attribuée en début de saison. Cela sert à bâtir le budget prévisionnel de l’année suivante et si les joueurs le souhaitent à recruter de nouveaux éléments. » explique Demory.
En effet, le choix des nouvelles recrues est soumis à l’approbation des joueurs de façon à préserver l’unité du groupe. Une recette qui jusque-là fonctionne à merveille.
« Lorsqu’en 2017 Matthieu Pavon réussit une belle année et remporte 863 000 euros de gains (source European Tour) les 3% des 363 000 euros soit 9 000 euros ont permis d’intégrer Victor Perez qui entame alors sa 2e saison sur le Challenge Tour »
Quand Benny perd en play-off, j’ai failli casser la télé
La suite on la connait. Perez termine 3e du circuit de promotion de l’European Tour et l’année suivante se hisse vers les sommets de la hiérarchie mondiale avec à la clé une victoire au Championnat des Links pour sa première saison dans l’élite.
Un exploit que Jérôme Servat et ses amis ont suivi devant leur téléviseur.
« Quand Benny perd en playoff en Écosse, j’ai failli casser la télé, et pareil pour la victoire de Victor à St Andrews. Je n’arrive toujours pas à y croire d’ailleurs. C’est merveilleux. Il m’a offert une grande photo dédicacée qui est dans mon bureau »
Fiers de voir nos couleurs dans des épreuves mythiques
Parfois le trio accompagne les joueurs sur les gros tournois et bénéficie d’accès privilégiés. Une belle récompense pour ces passionnés de golf en quête de partage.
« On se déplace dès qu’on peut. À l’Open Championship ou à la finale de la Race to Dubai. J’avoue que nous sommes fiers de voir nos couleurs si bien représentées dans des épreuves mythiques. »
Pour Maxime Demory, ces 5 ans à faire grandir la Team lui ont permis de s’aguerrir dans le domaine du management sportif et en plus de sa casquette de Manager de la St Laurent Golf Team, il s’occupe désormais de joueurs en direct.
« C’est vraiment une super belle histoire, une aventure humaine et c’est hyper gratifiant. Je suis aux services des joueurs et cette expérience me permet aujourd’hui d’être le manager personnel de Benjamin (Hébert), de Thomas (Linard) de Julien Foret et de Lara Plachetka Pohl. »
Matthieu Pavon : « Un environnement collectif dans un sport individuel »
Comment s’est présentée l’opportunité de faire partie la Team St Laurent ?
Je venais de terminer mon année sur le Challenge Tour. C’est Jeff Lucquin qui a soumis l’idée de m’intégrer. J’avais fait 6 tours aux cartes. J’étais jeune : j’avais donc le profil et Jeff a poussé.
Que recherchais-tu en rejoignant une équipe ?
Avant tout, j’étais en quête de sponsors, d’un soutien financier. Mais très vite, je me suis rendu compte que c’était également une famille avec des regroupements où règnent beaucoup de bienveillance. Dans une saison c’est un moment de décompression très important. Même si l’idée c’est aussi de conserver un cadre compétitif entre nous.
Comment expliquer les bon résultats d’ensemble selon toi ?
Au début il y avait de l’expérience, avec Jeff Lucquin ou Edouard Espana. Aujourd’hui nous sommes un groupe performant. Victor est bien évidemment l’ambassadeur, Benjamin Hébert aussi, Fred Lacroix, Thomas Linard. Quand je vois les performances des autres, ça accroit ma motivation. On profite tous de cette émulation. C’est un partage d’expérience ; on a beaucoup d’échanges. Avec Victor, par exemple, je me souviens d’une conversation d’une heure et demi très instructive à propos de ses notes, son carnet et comment il consigne les informations essentielles. On a créé un environnement collectif dans un sport individuel. Même si nous faisons un sport individuel, tu ne peux pas y arriver tout seul.