Le Polonais Adrian Meronk, vainqueur de 3 tournois au cours des 16 derniers mois, est incontestablement le grand absent de la liste des joueurs retenus en sélection européenne de Ryder Cup par Luke Donald.
Quelques instants après l’annonce des 6 joueurs sélectionnés par le capitaine anglais pour compléter son équipe en prévision de la Ryder Cup dans 3 semaines à Rome, plusieurs grandes personnalités du golf se sont interrogées sur l’absence du Polonais Adrian Meronk.
Comme Keegan Bradley pour les Américains la semaine passée, le vainqueur de l’Italian Open sur le parcours Marco Simone en mai dernier est pour beaucoup le grand oublié de l’équipe européenne.
Paul Goydos, y voit carrément un crime, Hunter Mahan ne comprend pas, et Ian Woosnam est dubitatif.
@AdrianMeronk not making the European Ryder Cup is a crime. He’s 3rd on the race to Dubai and he won on the course that hosting.
— Paul Goydos (@PaulGoydosPGA) September 4, 2023
Même son de cloche pour Matthieu Pavon. Le Girondin ne s’explique pas le choix de laisser sur le bord de la route le géant d’1m97.
Comment ne pas prendre un joueur comme @AdrianMeronk 🤷🏻♂️🤯 https://t.co/6yJcl1B79U
— Matthieu Pavon (@matthieupavon) September 4, 2023
En effet la sélection de Nicolai Højgaard, Shane Lowry, fantomatique depuis plusieurs mois, ou du novice Ludvig Aberg en a surpris plus d’un.
De son côté, certainement abasourdi, Meronk, vainqueur à 3 reprises sur le DP World Tour (Irish Open 2022, Australian Open 2022 et Italian Open), et qui pensait sans doute lui aussi avoir davantage mérité sa place que certains, est resté beau joueur.
Fair-play, il s’est contenté d’un “bonne chance” adressé à l’équipe de Ryder Cup, quelques heures après l’annonce.
Good luck @RyderCupEurope
— Adrian Meronk (@AdrianMeronk) September 4, 2023
Une absence qui coûte cher
Alors qu’a-t-il manqué au Polonais, 3e de la Race to Dubaï à l’issue de l’Omega European Masters, pour faire partie de l’équipe ?
Meronk a fini 5e de la liste des points européens derrière Rory McIlroy, Jon Rahm, l’Écossais Robert MacIntyre et l’Allemand Yannik Paul, premier non qualifié.
Son choix d’aller jouer aux Etats-Unis après la tournée dans les Emirats plutôt que de mettre le cap sur les trois épreuves du DP World Tour en Asie (Singapour, Thaïlande et Inde) lui a sans doute valu sa qualification automatique.
Mais outre cette décision discutable, le natif d’Hambourg est surtout victime du système de sélection actuel.
MacIntyre l’arbre qui cache la forêt
Selon ses détracteurs, avec seulement 6 qualifiés automatiques, celui-ci favorise les joueurs basés sur le PGA Tour. Un seul véritable membre du DP World Tour, Robert MacIntyre, est parvenu à décrocher aux points sa place dans l’équipe.
Les 5 autres (McIlroy, Rahm, Hovland, Fitzpatrick et Hatton) doivent principalement leur sélection à leurs performances outre-Atlantique.
Mais si la « Team Europe » avait été bâtie selon les systèmes de sélection en vigueur entre 2004 et 2012, jugés plus justes, Adrian Meronk aurait fait partie de l’équipe de Luke Donald.
Perez dans l’équipe jusqu’en 2010
En effet entre 2004 et 2008 le capitaine ne disposait que de deux choix et l’équipe était constituée des 5 premiers joueurs du classement mondial puis des 5 premiers joueurs issus du classement européen. Adrian Meronk mais également Yannik Paul, Victor Perez et Rasmus Højgaard auraient figuré aux côtés de McIlroy, Rahm, Hovland, Hatton, Fleetwood et MacIntyre.
Luke Donald aurait eu alors à choisir deux joueurs. Certainement entre Sepp Straka, Matthew Fitzpatrick, Justin Rose et Shane Lowry.
En 2010 avec 4 qualifiés automatiques aux points mondiaux et 5 aux points européens, l’équipe aurait été quasi identique avec juste le jumeau danois en moins. Cinquième des points mondiaux, Tommy Fleetwood aurait été repêché par les points européens au dépens de Rasmus Højgaard. Donald aurait bénéficié de 3 choix pour compléter sa sélection. Adrian Meronk, Yannik Paul et Victor Perez auraient eux gagner leur place sur le parcours !
En 2012 le retour à 10 qualifiés automatiques inclut aussi une changement qui aurait en revanche couté sa place à Victor Perez. En effet, depuis cette date, la priorité est donnée aux 5 premiers du classement par points européens un classement dans lequel Perez a fini 6e, derrière Meronk.
Dans ce cas de figure, le Polonais est le dernier qualifié derrière McIlroy, Rahm, MacIntyre et Paul. Aux points mondiaux c’est Hovland, Hatton, Fleetwood, Fitzpatrick et Straka qui intègrent l’équipe.
Shane Lowry et Justin Rose auraient été en balance avec Højgaard, Perez et donc peut-être Aberg.
Les “Européens” en infériorité
Si l’Europe avait conservé le système en vigueur à partir de 2014 jusqu’à la dernière édition en 2021, il n’y avait plus que 4 places pour les “Européens” et Meronk disparaissait à son tour de la sélection. Le capitaine disposait de 3 choix.
Avec l’introduction des 6 “picks”, l’Europe espère proposer cette année une équipe mieux armée pour défier l’armada américaine.
Une chose est sûre, cette sélection très “typée” PGA Tour donne raison à ceux qui misent tout sur un départ l’an prochain sur le grand circuit américain.
La bonne nouvelle c’est que, classés respectivement 3e et 4e de la Race, Adrian Meronk et Victor Perez ne devraient pas manquer ce train-là…
Photo © STUART FRANKLIN / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP