À l’heure du très probable redémarrage de la pratique du golf dans les clubs de France le 11 mai , Golf Planète a recueilli l’éclairage économique utile et nécessaire de Laurent Boissonnas, président du GEGF (Groupement des Entrepreneurs de Golf Français).
Outre les aspects sanitaires et ses implications pour la pratique dont on a beaucoup parlé et qui continuent d’alimenter les discussions sur la reprise, il convient de se pencher également sur le volet économique de la filière golf.
Un levier essentiel pour ne pas dire déterminant dans les discussions qui ont mené à l’arbitrage du gouvernement en faveur de la réouverture des golfs dès la 1ère phase de déconfinement. En effet avec 1,5 milliard d’euros de retombées (Source : Rapport EY 2018), le poids économique du golf a compté pour les haut responsables qui nous dirigent.
«Le rapport EY commandé dans la perspective de l’accueil de la Ryder Cup nous a permis d’apporter des éléments sérieux afin de démontrer que nos entreprises ont un poids et qu’elles génèrent des emplois (15 530) et par conséquent des recettes fiscales.» explique Laurent Boissonnas.
«Pour faire simple sur les 1,5 milliards, 759 millions proviennent des 732 entreprises de golf, soit en moyenne un peu plus d’un million d’euros par structure. C’est autant que l’activité hôtelière et ses 17 milliards pour 17 000 hôtels, trois fois plus que les campings par exemple.»
Les golfs participent à la vie et à l’économie des territoires
Celui qui, à la demande de la Fédération française de golf, a défendu les intérêts économiques de la filière n’a négligé aucun détail dans son argumentaire. Pour convaincre l’exécutif, il a notamment insisté sur les plus-values sociales et territoriales.
«Il y a des golfs partout en France, dans tous les départements. 45% sont situés dans des zone rurales loin des grandes villes. 72% des achats des golfs se font auprès de fournisseurs locaux. Ce sont des outils d’animation qui participent à la vie et à l’économie des territoires.»
Ce n’est pas parce qu’ils rouvrent que les golfs sont sauvés
Si la réouverture va permettre de relancer cette dynamique, un autre chantier occupe Laurent Boissonnas. Convaincu que le secteur va souffrir, même si certains golfs de membres seront naturellement moins impactés, il s’attèle à limiter les conséquences dramatiques de 2 mois de cessation d’activité et d’une reprise contrainte par les directives actuelles.
«Pensez aux golfs dont les ressources proviennent au 3/4 de la vente de green-fees et dont les 2/3 de la clientèle est internationale. Ce n’est pas parce qu’ils rouvrent que les golfs sont sauvés. Certains n’échapperont pas au séisme économique national.»
120 millions de pertes et un plan de soutien
Plusieurs plans de soutien prévus par le Ministère de l’Économie ont pour but d’accompagner les entreprises à traverser l’inéluctable crise économique à venir. Sans présager de la grande enquête sur son impact lancée par la ffgolf auprès des clubs et dont les résultats seront connus plus tard, le GEGF, d’après ses propres données, estime à 120 millions d’euros les pertes des golfs au cours des huit semaines écoulées. Pour prétendre à ces aides, deux pistes sont explorées.
«Le golf est légitime pour intégrer le plan de soutien prévu pour le secteur du tourisme qui concerne l’hôtellerie, la restauration, les parcs de loisirs au sens large. Des démarches sont aussi en cours pour bénéficier des fonds alloués à la filière sport sollicitée aussi bien par les clubs de Ligue 1 que par de petits clubs de handball et d’autres structures de sports loisirs.»
Cruciales pour l’avenir de la filière, les prochaines semaines promettent d’être intenses pour le Président du Groupement des Entrepreneurs de Golf Français.
Golf Planète aura l’occasion d’y revenir.