Les grosses pluies prévues en milieu d’après-midi ce samedi ont eu raison du 3e tour du Masters 2023. Stoppé à 15h17 locale (21h17 en France), le jeu ne reprendra en effet que dimanche matin à partir de 8h30 (14h30 en France). Avant un dernier tour (à partir de 12h30 locale) qui devrait être bien plus calme en termes de météo…
Lionel VELLA, envoyé spécial à Augusta
Ce que tout le monde redoutait ici à Augusta est, hélas, arrivé. Le 3e tour du 87e Masters de l’histoire a été suspendu pour le reste de la journée. A 15h17 (21h17 en France) très exactement. Les pluies, très fortes en milieu d’après-midi, ont eu ici raison du parcours, et notamment des greens qui ne sont pas parvenus à absorber le flux incessant. Et ce malgré le système SubAir enclenché depuis l’aube…
Résultat des courses, il faudra se lever très tôt dimanche pour achever à partir de 8h30 (14h30 en France) ce Moving Day à rallonge – aucune partie pourtant dispatchées en threesome et depuis les tees 1 et 10 n’est allée à son terme – avant d’enchaîner avec un 4e et dernier round à partir de 12h30, toujours depuis les tees 1 et 10 et en parties de deux.
Peu importe le nombre de trous qu’il me reste à jouer. C’est le Masters. Personne n’aura le moindre problème par rapport à ça.
Brooks Koepka
Convoqués au 1 à 13h06 locale (19h06 en France), Brooks Koepka (-12), Jon Rahm (-10) et l’amateur Sam Bennett (-8) n’ont pu avaler que six trous. Un laps de temps néanmoins suffisant pour que l’Américain s’offre un écart de quatre points sur son adversaire espagnol avant que ne retentisse la corne de brume. Auteur d’un nouveau birdie sur le premier par 5 de l’Augusta National Golf Club (le 2 en l’occurrence), Koepka a vu Rahm (birdie lui aussi au 2) partir à la faute sur le par 3 du 4 puis au trou suivant.
« Tout ça devenait super difficile, reconnait le Floridien. La balle ne va nulle part, vous avez cette pluie à gérer et il fait un froid glacial. Tout ça ne facilite pas les choses. On savait que ça allait être une journée compliquée. L’objectif était de sauver ce qui était possible d’être sauvé… »
Jouer 30 trous (les 12 du 3e tour et les 18 du 4e) ne semble en tout cas pas franchement tracasser le quadruple vainqueur en Majeurs entre 2017 et 2019. « Je ne suis pas trop préoccupé par ça, avoue-t-il. Peu importe le nombre de trous qu’il me reste à jouer. C’est le Masters. Personne n’aura le moindre problème par rapport à ça. »
Rahm y croit toujours…
Le son de cloche est quasi identique chez le n°3 mondial qui, lui, s’était déjà coltiné neuf trous ce matin pour terminer son 2e tour.
« Lorsque nous nous sommes dirigés vers le green du 7, il était clair que celui-ci était injouable, complètement gorgé d’eau depuis un moment, explique le Basque. Les gars tentaient d’évacuer tout ça mais il était évident que ce ne serait pas suffisant. Les éléments sont ce qu’ils sont. Il faisait très froid ce matin, on a apprécié de jouer quelques trous sans la pluie mais bon, c’est comme ça. Demain ? Je suis confiant. Je joue bien au golf et il reste encore beaucoup de trous à négocier… »
Cantlay et Fitzpatrick en mode chasseurs
Une interruption de jeu qui arrange clairement les affaires de Sam Bennett, seul troisième à -6 mais déjà deux bogeys précoces dans l’escarcelle. Aux trous 1 et 2 plus précisément. Du coup, le jeune amateur de 23 ans voit revenir comme une balle dans son rétroviseur un Patrick Cantlay déchainé (-3 après 13 trous et -5 total) tout comme Matthew Fitzpatrick qui adore ces conditions qui fleurent bon la grisaille anglaise un matin de décembre (-3 après 11 trous).
En revanche, Collin Morikawa et Viktor Hovland ont eu un peu plus de mal à maitriser ces paramètres extrêmes, même s’ils occupent également la 4e place à -5 (+1 après 7 trous tous les deux).
🚨🐅 A rough scene for 5x Masters Champion Tiger Woods. This after making his 23rd consecutive cut. #TheMasters
— NUCLR GOLF (@NUCLRGOLF) April 8, 2023
Tiger Woods, 54e et dernier à +9, n’en voudra pas non plus aux organisateurs de ce premier Majeur de la saison d’avoir ajourné ce parcours du combattant. Ses derniers trous (parti du 10) avant l’interruption ont été clairement un chemin de croix : bogey au 14, double au 15 et encore double au 16.
Les images le montrant à peine capable de rejoindre son sac sous la pluie battante faisaient peine à voir. A la vue de ce spectacle pathétique, la solution d’abandonner (comme au PGA Championship l’an passé après 54 trous) semble être la meilleure issue alors qu’il lui reste encore… 29 trous à jouer. Et ce même si les prévisions météo pour ce dimanche de Pâques sont bien plus clémentes…
Le leaderboard au moment de l’interruption de jeu
Photo : Masters Images