Homme de l’ombre du PGA Tour, Jimmy Dunne (photo), le Directeur indépendant du Conseil d’administration, a apporté de nombreux éclairages sur la fusion entre le circuit US, le DP World Tour et le Fonds d’investissement public (PIF) d’Arabie saoudite.
L.V.
Son nom était jusque-là quasiment inconnu du grand public. Et pourtant, Jimmy Dunne, le Directeur indépendant du Conseil d’administration du PGA Tour, a joué un rôle clé dans la fusion du plus relevé des Tours professionnels avec le Fonds d’investissement public (PIF) d’Arabie saoudite. Il a ainsi été la courroie de transmission entre les deux parties avant que celles-ci ne trouvent un accord historique.
Qui mieux que lui pouvait alors apporter les éclairages nécessaires sur ce même accord intervenu le mardi 6 juin 2023 et qui redistribue totalement les cartes au niveau mondial ? Jay Monahan, le patron du PGA Tour, demeure ainsi l’homme fort alors que le PIF arrive en tant qu’investisseur minoritaire. Confirmant les propos du gouverneur du PIF, le Saoudien Yasir Al-Rumayyan, Dunne indique à Sports Illustrated que « Jay Monahan demeure le PDG et que le Tour gardera toujours le contrôle. A 100 % ! »
Nous n’allons pas céder le contrôle à qui que ce soit car il ne s’agit pas seulement de finances mais aussi du jeu de golf
Jimmy Dunne
« Le PIF l’a parfaitement compris et cela ne lui pose aucun problème, enchaîne Dunne. Abandonner le contrôle du PGA Tour, ça n’arrivera jamais. Le PIF a d’énormes ressources et s’ils n’avaient pas été d’accord avec ça, ils avaient tout le loisir de se retirer. Nous n’allons pas céder le contrôle à qui que ce soit car il ne s’agit pas seulement de finances mais aussi du jeu de golf. »
Autre sujet sensible, celui de la pérennité du LIV Golf, créé en juin 2022 et soutenu depuis à coups de millions de dollars par le PIF. Là encore, Dunne précise que Monahan décidera de l’avenir de ce Tour, du mécanisme permettant aux joueurs du LIV de revenir (sur le PGA Tour), y compris des éventuelles sanctions infligées aux rebelles. Les joueurs restés fidèles au PGA Tour auront d’ailleurs leur mot à dire sur cette dernière question.
Si Monahan veut dissoudre le LIV, il le peut
Jimmy Dunne
« Si Monahan veut dissoudre le LIV, il le peut, confirme encore Jimmy Dunne à Sports Illustrated. Si les golfeurs du LIV veulent jouer sur le Tour, Monahan et les dirigeants actuels du PGA Tour doivent approuver les conditions. »
Les amendes pourraient donc être ici très importantes. Pas sûr dans ce cas que des garçons comme Phil Mickelson ou Bryson DeChambeau ne les acceptent. Pas sûr non plus que Greg Norman, le Directeur général du LIV Golf, soit encore aux manettes en 2024. L’Australien, bien qu’il ait assuré en milieu de semaine à son staff que le Tour continuerait l’an prochain, pourrait être le grand perdant de cette fusion, sacrifié sur l’autel du sport business qu’il a pourtant si bien représenté pendant un an…
Photo : Cliff Hawkins/Getty Images