Pour son premier Masters, Matthieu Pavon a réussi une performance de premier plan en terminant au 12e rang, le meilleur résultat d’un Français à Augusta. On a tenté de décrypter les principales raisons de cette réussite.
Une stratégie appliquée à la lettre
Matthieu Pavon avait prévenu dans l’interview qu’il nous avait accordée en début du tournoi : sa stratégie pour défier l’Augusta National était écrite à l’avance, trou par trou, et il n’était pas question d’en démordre. La seule aléatoire était le choix d’attaquer ou non les par 5 en fonction de la qualité de son drive. Le Français s’est tenu à son plan de jeu. Il est allé chercher des birdies sur des trous « attaquables » (3 fois birdies sur le trou n°2) et est resté prudent quand les drapeaux étaient dangereux.
Stratégie payante !
Des erreurs réduites au minimum
Une petite poignée de joueurs (3 % du champ) a réussi à boucler les quatre tours sans commettre de double bogey. Matthieu Pavon est de ceux-là. Une seule fois, il a été pénalisé par un obstacle d’eau, au trou n°11 le troisième jour. Un joli approche-putt lui a permis de limiter les dégâts. Au total, il n’a commis que 12 bogeys sur 72 trous, ce qui reste très raisonnable compte tenu des conditions dantesques de cette édition.
Un grand jeu ultra solide
La stratégie, c’est bien, mais pour qu’elle fonctionne, il faut évidemment taper des bons coups. Le désormais 22e mondial a terminé en bonne position dans deux « stats » essentielles pour briller à Augusta : 6e au nombre de fairways touchés (45/56, ce qui est d’autant plus épatant pour un « fadeur » avec de nombreux doglegs gauche) et 7e au nombre de greens atteints en régulation (46/72). Comme il l’a dit au moment de dresser le bilan, le vainqueur du « Farmers » a eu un peu de mal à apprivoiser la vitesse des greens (32e, 118 sur 72 trous).
Son grand jeu a donc été l’une des clés essentielles de cette belle 12e place.
Un super état d’esprit et un entourage idéal
Venu au Masters en famille, cornaqué par son mentor, le toujours positif Thomas Levet, Matthieu Pavon a goûté avec plaisir chacune de ses minutes passées à Augusta. Disponible avec la presse, mais aussi concentré sur son jeu, il a aussi pu s’appuyer sur l’expérience de son caddie, l’Anglais Mark Sherwood, dont il a loué le travail. Son état d’esprit très « think positive » paie semaine après semaine et plus encore dans un tournoi aussi exigeant et fatiguant que le Masters.
Unforgettable week at @TheMasters 🔥
Epic course, fantastic venue! Solid Sunday! First appearance: T12— Very proud of myself, very proud of my team 💪🏼
Thanks everybody for your messages ! more than happy to play it in 2025 💪🏽⛳️
— Matthieu Pavon (@matthieupavon) April 15, 2024
Un physique au top
Cela peut sembler secondaire mais Matthieu Pavon est un athlète accompli grâce au travail accompli toute l’année avec son préparateur physique Ben Shear et son physiothérapeute Jérémy Da Silva. Au Masters, sur un parcours éprouvant, avec d’importants dénivelés, mais aussi avec un agenda perturbé par les intempéries (le Français a notamment dû jouer 22 trous le vendredi) et de nombreuses sollicitations médiatiques, il a parfaitement tenu le choc.
Aucune baisse de régime, aucun coup de fatigue, aucune douleur significative à signaler : à chaque tour, Matthieu a d’ailleurs réussi un très bon finish. Une « stat » le montre : jamais le Français n’a trébuché entre les trous 13 et 18. Aucun bogey sur cette séquence lors des quatre tours, c’est significatif !
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