L’année 2024 a encore une fois été riche en cas d’arbitrage compliqué sur les circuits professionnels. Disqualifications, pénalité en tout genre ou geste de fair-play, on vous dresse ici la liste des cinq situations les plus ubuesques ou singulières de la saison. On aurait même pu vous proposer un top 10, voir un top 20. Les règles de golf sont si compliquées qu’elles « nourrissent » facilement le sujet.
Disqualifié pour « faute grave contraire à l’esprit du jeu », quand un joueur refuse d’aller identifier sa propre balle…
Le Mexicain Emilio Gonzalez espérait marquer sa première participation au World Wide Technology Championship, tournoi du PGA Tour disputé dans son pays, d’une toute autre façon. Il a non seulement manqué le cut mais surtout été disqualifié pour une raison rare. Il a refusé d’aller identifier sa balle retrouvée par des spectateurs dans une zone de jeu hostile et a préféré jouer sa balle provisoire. Ce qui est contraire aux lois du jeu.
L’incident est détaillé dans notre article ainsi que les références aux différentes règles qui sont entrées en jeu. Le plus humiliant pour Emilio Gonzalez, qui aurait pu invoquer sa méconnaissance de la règle, c’est le communiqué du tournoi qui a souligné, comme le précise le texte de la règle 1.2a, « une faute grave contraire à l’esprit du jeu.« Dura lex sed lex…
Sept coups de pénalité et il finit 3e !
Anthony Quayle n’a pas gagné le Victorian PGA Championship, mais sa 3e place dans ce tournoi est une performance assez exceptionnelle et surtout très, très frustrante compte tenu de la mésaventure qu’il lui est arrivée. Le joueur australien a en effet été pénalisé de sept coups lors du premier tour pour avoir marqué et placé sa balle sur le fairway à quatre reprises. Il pensait que la règle du « preferred lies » était appliquée… à tort.
Finalement sur le podium, à deux coups du vainqueur, il peut être à la fois fier de sa réaction (franchir le cut avec sept coups de débours était un exploit) et frustré par son incroyable bévue. La victoire lui était promise sans cette erreur qu’il a qualifiée lui-même de « débutant ». Son partenaire de jeu du premier tour, qui avait écouté ses mauvais conseils, a, lui, terminé deuxième du tournoi malgré deux coups de pénalité…
Jordan Spieth, sur un toit perché
Déjà célèbre pour son drop de l’au-delà sur le ‘driving range’ lors de sa victoire à The Open en 2017 au Royal Birkdale, Jordan Spieth a été au centre de deux cas de règles assez inhabituels et même loufoques cette saison. Le premier lui a valu une disqualification… pour une pause pipi. Une envie pressante l’a en effet conduit à signer sa carte un peu trop rapidement lors du Genesis Invitational. Un score d’un trou sur sa carte était incorrecte et à son avantage…
Depuis, la règle a d’ailleurs été modifiée pour donner plus de temps au joueur pour rendre sa carte signée.
Plus dingue encore, et plus « Spiethien » si l’on ose écrire, le Texan a bénéficié d’un free drop lors du Texas Open en ayant joué volontairement sur le toit du club house. Le triple vainqueur en Majeur a vu sa balle finir dans une gouttière sur ce 18e trou… Il a obtenu un drop sans pénalité car le club-house n’était pas considéré hors limite. Il s’était renseigné auprès d’un arbitre juste avant de jouer dans cette direction. Il fallait y penser.
Il n’y a que les pros et peut-être même que Jordan Spieth pour appliquer ce genre de stratégie…
Cinema.
Jordan Spieth hits it onto the ROOF of the clubhouse @ValeroTXOpen. https://t.co/5S5ROxqmmG pic.twitter.com/H0obEXNOju
— PGA TOUR (@PGATOUR) April 6, 2024
Theegala « s’auto-pénalise » pour une infraction invisible
C’est assez fou compte tenu des sommes faramineuses qui sont en jeu dans le golf professionnel : lors du 3e tour du Tour Championship, Sahith Theegala s’est infligé lui-même deux coups de pénalité pour avoir commis une infraction aux règles de golf que personne n’a vu, même avec les ralentis de la télévision…
Voici la scène. Même en plissant les yeux, on a du mal à percevoir que le club du joueur américain touche le sable à la montée.
Sahith Theegala self-reported a two-stroke penalty for touching the sand with his club during his backswing.
He currently moves from -13 to -11, but will have the opportunity to review the penalty with a rules official following his round. pic.twitter.com/rLAgGJGZ5c
— PGA TOUR (@PGATOUR) August 31, 2024
Et pourtant, Theegala s’est sanctionné lui-même et a ajouté deux coups à son score. « J’ai eu une intuition, j’ai eu l’impression de déplacer le sable, a déclaré le 15e mondial. Si j’avais constaté après avoir signé ma carte que j’avais bien commis une infraction, alors j’aurais dû me disqualifier. Je suis donc heureux d’en avoir parlé tout de suite. » Chapeau bas…
« J’accuse » Pepperell gêné par l’abus d’une règle de Schauffele
Attention, pour le 5e cas que l’on a choisi, aucune infraction n’a été commise. C’est plutôt une mise en accusation, bien que le mot soit un peu fort, signée par Eddie Pepperell lors d’un podcast enregistré juste après le sacre de Xander Schauffele à Troon dans l’Open britannique. « Il abuse de la règle », a résumé en substance le joueur anglais.
De quelle règle parle-t-il ? Celle qui permet désormais à tous les joueurs (amateurs et professionnels) de réparer des marques de clous ou toute autre altération du green sur leur ligne de putt. Le double vainqueur sur le DP World Tour juge que celui qui a gagné deux Majeurs en 2024 « répare si souvent sa ligne sur les putts de moins d’un mètre que les marques de clous ne doivent même pas exister parfois. »
Cette attitude de Schauffele avait déjà été pointée par quelques journalistes sur X, vidéo à l’appui.
Et aussi…
Nous aurions également pu faire figurer dans ce top 5 tous les cas de règle suivants. Avec une exception dans tout ça, la règle qui a permis à un joueur… de récupérer un coup !
MacKenzie Hughes en retard en Écosse (2 points)
Gabby Lemieux en panne de réveil (disqualification)
Le drop généreux accordé à Xander Schauffele (0 pénalité)
Le sac de Lydia Ko qui déplace sa balle (0 pénalité)
La clémence des arbitres vis-à-vis de Wyndham Clark (0 pénalité)
Deux poids deux mesures en défaveur de Sami Välimäki (1 point de pénalité)
Le club en trop de Joel Dahmen (4 coups de pénalité)
Le vainqueur de l’Open de France à la limite de l’illégalité avec son putter (0 pénalité)
Justin Leonard se disqualifie pour un télémètre mal réglé (disqualification)
Le free drop décisif de Robert MacIntyre pour remporter l’Open d’Ecosse (0 pénalité)
Trop de temps à retrouver sa balle (disqualification)
Le drop incorrect de Rory McIlroy (deux points de pénalité)
Comment un joueur à récupérer un point sur sa carte (1 point… gagné)