C’est un peu un conte de fées comme seul le golf peut en réserver. Via des épreuves de qualifications, le PGA Championship, on le sait, offre une vingtaine de places aux pros enseignants de la PGA of America. L’an passé, Michael Block avait fait l’actualité en jouant le feu (15e place). Cette fois, avant même que les premiers drives soient tapés à Valhalla, la belle histoire concerne un pro de 61 ans venu d’Oklahoma, Tracy Phillips.
Considéré dans sa jeunesse comme l’un des meilleurs juniors américains, Tracy Philipps n’a pourtant pas fait carrière sur les circuits professionnels. La faute à quelques blessures mais surtout à un souci que certains pros ont eu le malheur de connaître : des yips. A l’image du Breton François Delamontagne, ce sont des yips au driving qui ont écarté des tournois Tracy Philipps.
Pendant plus de 20 ans, il a carrément arrêté de jouer au golf en compétition. « J’étais complètement dégoûté par mon jeu, avait-il expliqué dans une confession à Golf Digest en 2020. J’ai tenté de jouer quelques tournois régionaux. J’ai même essayé l’Asian Tour. Mais j’en mettais absolument partout. J’ai décidé de ne plus toucher un club de golf pendant 20 ans en tournoi. »
Aux côtés de Michael Block à Valhalla
Après avoir épousé rapidement plusieurs professions (pêcheur, caddie), Tracy Philipps est devenu enseignant de golf. Après 20 ans de pause donc, il s’est doucement remis à la compétition dans des épreuves seniors où son talent lui a permis d’obtenir très vite de bons résultats. Les yips avaient disparu.
Et le conte de fées est arrivé. Dans l’épreuve de qualification pour le PGA Championship de San Francisco, Phillips a empoché la mise en terminant à la 8e et dernière place qualificative. L’enseignant de Tulsa va donc disputer son tout premier Majeur… à 61 ans. Il sera à Valhalla du 16 au 19 mai sera aux côtés de Michael Block, un autre enseignant qui avait enflammé le tournoi en terminant au 15e rang l’an passé, avec notamment un trou en un sous les yeux de son partenaire Rory McIlroy.
Le golf est décidément un sport de toute une vie, où tous les rêves sont permis, même après 60 ans…
©Kenny Smith / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP