Absent du calendrier européen pendant deux longues saisons en raison de la pandémie, le plus vieux tournoi d’Europe continentale renoue avec la compétition. 29 Français tenteront entre jeudi et dimanche de succéder à Thomas Levet, dernier tricolore à s’être imposé en 2011 sur le redoutable parcours de l’Albatros, hôte de la Ryder Cup 2018.
Lionel VELLA, au Golf National
Après deux éditions – 2020 et 2021 – annulées en raison de la pandémie liée au Covid-19, le plus vieux tournoi d’Europe continentale (né en 1906) retrouve la lumière. Et la vie. La 104e édition de l’Open de France, pourtant forte d’une dotation de 3 millions d’euros, ne propose certes pas le champ de l’Italian Open disputé la semaine passée en banlieue de Rome sur le Marco Simone Golf Club, qui accueillera dans un an la 44e Ryder Cup de l’histoire.
Pas de Matthew Fitzpatrick donc, ni de Rory McIlroy, encore moins de Viktor Hovland ou de Tyrrell Hatton au départ cette semaine sur le pourtant redoutable par 71 de l’Albatros, hôte de la Ryder Cup 2018 remportée par l’équipe européenne du capitaine Thomas Björn. Ce quatuor était surtout venu se mesurer sur un parcours qu’ils espèrent tous jouer lors de la prochaine confrontation face aux Etats-Unis.
MacIntyre sur sa lancée de l’Italian Open ?
Malgré ces « défections », le Cazoo Open de France 2022 a quelques arguments à faire valoir. 36e joueur au classement mondial, le Belge Thomas Pieters, vainqueur à Abu Dhabi en janvier, essaiera ainsi de faire mieux qu’une 13e place obtenue ici dans les Yvelines en 2017. 48e mondial, le Néo-Zélandais Ryan Fox, qui n’a pas été retenu dans l’équipe internationale qui affronte entre jeudi et dimanche les USA en Presidents Cup, cherchera de son côté à trouver un second souffle (aucun top 20 lors de ses cinq dernières sorties) après une première moitié de saison éblouissante : 1 victoire, 3 deuxièmes places, 1 troisième place !
Plusieurs récents lauréats sur le DP World Tour sont également engagés. Citons évidemment l’Ecossais Robert MacIntyre, 68e mondial, victorieux ce 18 septembre en Italie, le Sud-Africain Thriston Lawrence, vainqueur lui aussi en play-off fin août en Suisse à l’Omega European Masters, l’Allemand Maximilian Kieffer (Czech Masters), l’Américain Sean Crocker (Hero Open) et le 60e mondial, le Polonais Adrian Meronk (Irish Open).
Ma mission première est de reprendre du plaisir dans un endroit qui m’en a donné beaucoup au fur et à mesure des années, particulièrement en 2019
Nicolas Colsaerts
Tenant du titre depuis maintenant trois ans, Nicolas Colsaerts va enfin remettre en jeu son trophée. Et le plus français des golfeurs belges, qui revient petit à petit dans le coup après de graves soucis de santé, a hâte de passer à l’action.
« Je suis ravi d’être là, s’exclame-t-il. Ma mission première est de reprendre du plaisir dans un endroit qui m’en a donné beaucoup au fur et à mesure des années, particulièrement en 2019. Cela va faire drôle de déambuler sur les fairways du National après trois ans. »
« L’Open de France a toujours été un tournoi particulier pour moi, enchaîne-t-il. Venant de Belgique, on n’avait plus d’Open national entre 2001 et 2017. De part la langue, j’ai souvent dû me contenter d’un Open National qui n’était pas vraiment chez moi. J’ai toujours eu de bonnes relations avec les médias français, même chose avec le public français… C’est une histoire qui a commencé au Trophée Lancôme en 2003… Cela dure depuis longtemps. J’ai toujours considéré l’Open de France comme un tournoi à part pour moi. L’avoir gagné en 2019, c’est la cerise sur le gâteau… »
Thomas Levet, 11 ans plus tard…
Membre à vie depuis 2019 sur le Tour européen, Patrick Reed, 50e mondial, est lui aussi de la partie. Une présence en région parisienne pour le moins clivante de l’Américain, détenteur de la veste verte depuis son triomphe au Masters 2018 mais aujourd’hui « exilé » sur le très contesté LIV Golf et ses pétro-dollars saoudiens. Avec lui, six autres « dissidents » ont effectué le déplacement en France : Hennie Du Plessis, Sam Horsfield, Laurie Canter, Adrian Otaegui, Oliver Bekker et Oliver Fisher.
29 Français sont en lice pour tenter de rejoindre Thomas Levet, dernier tricolore à s’être imposé ici au Golf National en 2011. Le Racingman, 54 ans depuis le 5 septembre et désormais sur le Legends Tour, sera d’ailleurs au départ ce jeudi puisqu’il bénéficie d’une invitation.
Il faudra surtout suivre de près les performances de Victor Perez, 90e mondial et seul troisième en Italie dimanche dernier, actuellement 16e au ranking européen (ex-Race). Dans son sillage, citons Antoine Rozner, 4e à Crans-sur-Sierre et qui demeure sur trois cuts franchis d’affilée, le « Texan » Paul Barjon, qui joue son premier Open de France, ou encore l’équipe de France amateur au grand complet qui vient de prendre la sixième place finale aux Mondiaux organisées début septembre en France : Martin Couvra, Tom Vaillant et Julien Sale. L’avenir leur appartient !
Photo : Golf Planète