Sept des douze joueurs qui défendront les couleurs de l’Europe à Rome du 29 septembre au 1er octobre ont terminé dans le top 10 du BMW PGA Championship. Les Américains, tenants du titre, sont prévenus. Mais cela sera-t-il suffisant ?
Lionel VELLA
Premier constat positif. Les douze joueurs qui composent l’équipe européenne de Ryder Cup qui affronte les Etats-Unis à la fin du mois à Rome (29 septembre-1er octobre) ont franchi le cut du 4e Rolex Series de la saison sur le DP World Tour.
Mieux encore, sept d’entre eux ont terminé dans le top 10. Certes, c’est un Néo-Zélandais, Ryan Fox, qui s’est imposé avec la manière mais Tyrrell Hatton, deuxième ex aequo à une longueur du vainqueur, a démontré qu’il était en forme avec quatre cartes de 68 (-4), 69 (-3), 68 (-4) et 66 (-6).
Jon Rahm, incisif après trois semaines de repos
Malgré quelques passages à vide, comme ce 36 (+1) à l’aller ce dimanche avec quatre bogeys pour trois birdies, Jon Rahm est lui aussi affûté. Au repos pendant trois semaines, l’Espagnol s’est une fois encore montré incisif durant ces quatre tours à Wentworth. Sa 4e place, seul, à -16 le prouve aisément.
Idem ou presque pour Viktor Hovland et Tommy Fleetwood, respectivement 5e et 6e à trois et quatre coups de Fox. Le Norvégien, vainqueur de la FedEx Cup sur le PGA Tour, sera l’un des atouts de Luke Donald en Italie alors que l’Anglais a laissé planer quelques doutes dans ce dernier tour du BMW PGA Championship bouclé par un petit 72 (par).
Aberg redevient subitement humain
Sur une autre planète pendant 54 trous, leader au départ de ce dernier tour dans le Surrey, Ludvig Aberg a craqué, encaissant un lourd 76 (+4) après notamment deux doubles concédés en trois trous seulement. Mais le jeune suédois, 23 ans seulement, a fait preuve d’une grande maturité et pourrait être l’une des grandes surprises de cette 44e édition de la Ryder Cup.
Semaine très intéressante aussi pour l’Autrichien du PGA Tour, Sepp Straka, dont c’était la première sortie à Wentworth. Sa dixième place finale – comme Aberg – est très encourageante. Bien plus en tout cas que ses débuts en équipe continentale en janvier lors de la Hero Cup où il n’avait pris que deux points en quatre matches.
McIlroy, encore sur courant alternatif
Fer de lance de cette équipe européenne, Rory McIlroy s’est, lui, contenté d’une septième place à -13, alternant comme d’habitude ou presque le bon (65 ce dimanche) et le moins bon (72 puis 71 jeudi et vendredi avant de se sauver sur un ultime birdie au 18). Son esprit revanchard après la déculottée à Whistling Straits devrait faire la différence. Du moins, on l’espère…
Dix-huitièmes à -10, Matthew Fitzpatrick et Shane Lowry n’ont, certes, jamais été battus par le parcours de Wentworth mais ils sont apparus cependant un ton en-dessous des joueurs cités plus haut. Ces deux-là ont en tout cas un besoin urgent de se rassurer en Ryder Cup, l’Anglais notamment qui, en deux Ryder Cup jouées (2016 et 2021), n’a toujours pas débloqué son compteur.
Inquiétude pour MacIntyre et Nicolai Højgaard
Un seul tour dans les 60 (68 samedi) pour Justin Rose qui est passé presque inaperçu dans cette édition 2023 (36e à -5), lui qui avait pourtant fini 2e en 2007 et 2012. Le plus expérimenté de cette équipe européenne (avec Rory McIlroy) doit prouver que Luke Donald a bien fait de le retenir parmi ses six picks.
Robert MacIntyre et Nicolai Højgaard ont en revanche déçu. L’Ecossais prend la 45e place à -4 tandis que le Danois échoue au-delà du top 60 (64e dans le par total). Vainqueur au Marco Simone Golf & Country Club en 2022, MacIntyre a récemment prouvé qu’il avait du tempérament (2e au Scottish Open en juillet dernier) alors que le Scandinave (lui aussi victorieux sur le même parcours en 2021) a clairement manqué sa semaine, sauvant sa peau avec un 67 le vendredi mais en ne jouant que 73 (+1) et 72 durant le week-end. On espère que les quelques jours de repos accordés par Luke Donald avant le grand plongeon romain lui seront d’une aide précieuse…
Photo : Andrew Redington / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP