Quinzième de la Race to Dubaï 2023, Matthieu Pavon s’est offert l’un des dix spots mis en jeu pour évoluer en 2024 sur le PGA Tour. Un rêve d’ado qui est devenu réalité. Le Bordelais, qui a vécu un hiver très chargé, est au départ cette semaine du Sony Open in Hawaï, à Honolulu. L’occasion toute trouvée pour lui demander comment il appréhende cette nouvelle vie made in USA.
A quelques heures d’entamer votre saison sur le PGA Tour, comment s’est articulé ce grand saut vers les Etats-Unis depuis la finale de la Race au mois de novembre ?
Cela a été hyper chargé. Je pensais que j’aurais le temps de bien décompresser, mais en fait, ça ne s’est jamais vraiment arrêté. J’ai passé mes journées sur mon téléphone à gérer les renouvellements de contrat, trouver un golf aux États-Unis où je puisse m’entraîner, mettre en harmonie tout mon staff et le calendrier à venir… Donc, oui, je n’ai pas arrêté ces deux derniers mois.
Où allez-vous vous entraîner durant ces sept premiers mois de l’année ?
Je suis membre au Dye Preserve Golf Club, à West Palm Beach (Floride). Il y a pas mal de pros là-bas, comme Daniel Berger, Alex Noren… Je suis membre depuis décembre. Il reste maintenant à trouver un logement. Le problème, c’est que tant que je n’ai pas mis les pieds, là-bas, en Floride, je ne peux rien visiter pour louer. Je vais essayer de faire ça, majoritairement durant les tournois programmés en Floride (Ndlr, du 29 février au 24 mars).
J’ai juste demandé à Alex (Noren) si je pouvais passer du temps avec lui hors tournoi pendant l’entrainement, partager des parties, tout ça quoi…
Votre femme, Melissa, vous aide-t-elle sur ce point ou est-elle restée avec votre fils ?
Pour l’instant, elle est avec le petit en Andorre. Elle me rejoindra après le Farmers Insurance Open (24-27 janvier). On va passer trois semaines ensemble.
Vous avez récemment pris contact avec Billy Horschel. Robert MacIntyre qui, lui aussi, débarque sur le PGA Tour, a pris conseils auprès de Rory McIlroy et Shane Lowry, afin d’optimiser son adaptation. Avez-vous trouvé une aide de ce genre ?
Pour être franc, je n’ai pas vraiment demandé grand-chose. J’ai juste demandé à Alex (Noren) si je pouvais passer du temps avec lui hors tournoi pendant l’entrainement, partager des parties, tout ça quoi… Il a été super sympa et, bien sûr, il m’a dit qu’il n’y avait aucun problème. Même chose pour Billy. Je lui ai demandé si je pouvais à l’occasion partager des reconnaissances avec lui. J’ai pris un peu les devants. On n’a pas parlé de beaucoup de choses, mais je pense que ça viendra quand on partagera un peu plus de temps ensemble sur un parcours de golf, pour des choses comme ça.
Je découvre des endroits, je découvre des nouveaux joueurs, des nouvelles infrastructures. C’est hyper excitant. Je prends beaucoup de plaisir à être là
Des réunions pour les rookies intitulées “Tour Orientation” ont été organisées à Hawaï par le PGA Tour. De quoi s’agit-il exactement ?
On nous apprend un peu comment fonctionne cette grosse association de joueurs qu’est le PGA Tour. Parce qu’il y a beaucoup de services qui sont mis à notre disposition, et qui sont bien différents du DP World Tour. On nous explique où en est la situation actuelle du Tour. D’où proviennent les fonds, comment ils sont redistribués aux joueurs… Les plans de retraite proposés par le circuit, le media training, la communication, du storytelling… C’est vraiment très, très global.
Comment gérez-vous cette phase d’adaptation qui doit comporter également une phase d’émerveillement ?
Moi, ça va. Cela fait 7 ans que je suis professionnel sur le Tour européen, donc des tournois, j’en ai quand même joué un paquet. J’ai joué aussi les Majeurs, et en jouant les Majeurs, je jouais ce qui se faisait de mieux sur le plan mondial et aux États-Unis. Donc voilà… Après, c’est cool de se retrouver sur des nouveaux parcours. Je découvre des endroits, je découvre des nouveaux joueurs, des nouvelles infrastructures. C’est hyper excitant. Je prends beaucoup de plaisir à être là.
Les États-Unis, j’en rêve depuis que j’ai quinze, seize ans. J’y suis venu presque une année, pour m’entraîner. Donc, je connais très bien l’atmosphère américaine. Je sais que le style de vie me plaît.
En plus, vous ne serez pas seul cette année sur le PGA Tour puisque Paul (Barjon) et Victor (Perez) seront eux aussi avec vous…
Oui ! On a le même âge tous les trois. Je connais Victor depuis qu’on a treize, quatorze ans. Donc c’est très facile avec lui. Paul, je le connaissais un tout petit peu moins. On s’est vus en début de semaine, on a déjeuné ensemble. C’est quelqu’un de très ouvert, de très sympa… Je pense qu’il y aura une vraie bonne entente tous les trois. Il y a d’autres joueurs avec qui je m’entends très bien. Je pense à Sami Välimäki. J’ai aussi rencontré le jeune Belge Adrien Dumont de Chassart, qui vient du Korn Ferry Tour. Il y a un vrai de vrai petit groupe de joueurs que je connais déjà, qui sont vraiment très accessibles et sympathiques.
Parce que le danger, c’est vraiment de ne pas se retrouver seul à parcourir tous les États-Unis… Cela peut être un peu angoissant tout ça, non ?
Je pense que ça peut être le cas. Mais moi, les États-Unis, j’en rêve depuis que j’ai quinze, seize ans. J’y suis venu presque une année, pour m’entraîner. Donc, je connais très bien l’atmosphère américaine. Je sais que le style de vie me plaît. Voilà, après, dans mon calendrier, j’ai fait en sorte de souvent avoir quelqu’un avec moi, que ce soit mon coach Jamie (Gough) qui va arriver après le Farmers, mon kiné Jeremy (Da Silva), mon coach putting (Jon Karlsen) dans les semaines off, ma femme… J’essaie d’articuler vraiment ma saison en essayant d’avoir tout le temps quelqu’un avec moi quasiment toutes les deux semaines.
Avez-vous malgré tout prévu de jouer des tournois du DP World Tour ?
Mes premiers tournois sur le DP World Tour, ce sera l’Open d’Ecosse et The Open… Sinon, ce sera à partir de septembre.
Photo : STUART FRANKLIN / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP