Souvent rentré bredouille du parcours de l’albatros au Golf National, hôte du tournoi olympique de golf, Matthieu Pavon, conscient d’offrir en ce moment l’un des meilleurs golfs de sa carrière, ne désespère pas de réaliser une perf’ cette semaine à Guyancourt (78).
Lionel VELLA
Logé au village olympique entre vendredi et dimanche soir, Matthieu Pavon en a profité pour assister à plusieurs épreuves durant ce laps de temps comme par exemple la natation, le volley-ball et le handball. Convoqué ce mardi 30 juillet pour une conférence de presse prévue à 13h00 au Golf National, l’actuel 23e joueur mondial va petit à petit basculer vers ce tournoi de golf programmé sur 72 trous (sans cut) du 1er au 4 août sur l’un des tracés les plus compliqués du continent européen, hôte chaque année de l’Open de France et qui a accueilli également la Ryder Cup en 2018.
Un parcours qui, il faut bien l’avouer, n’a jamais vraiment souri au Bordelais. En six participations à l’Open de France, il n’a ainsi franchi qu’à deux reprises le cut (en 2019 et 2022) et son meilleur résultat est une 30e place obtenue il y a deux ans avec notamment un premier tour bouclé en 68 (-3). C’est à ce jour son seul et unique tour dans les 60 depuis ses débuts en 2016 sur le redoutable albatros.
Première reconnaissance ce mardi matin…
« Pourquoi je n’y arrive pas ? Si je le savais, souffle-t-il doucement. C’est un parcours difficile. Je n’ai jamais très bien joué ici. On a joué quand il faisait froid, quand c’était humide. Avec un peu de chance, le parcours sera cette fois plus ferme, plus roulant. Je suis dans une des meilleures périodes de ma carrière en termes de jeu. Mentalement aussi. Et puis ce n’est pas parce que tu as joué cinq fois mal sur un parcours que la sixième fois ne peut pas être la bonne… »
« Il est assez étroit par endroit, ajoute-t-il alors qu’il effectuera sa première reconnaissance ce mardi matin. Il y a beaucoup de pièces d’eau. Notamment lors du finish (trous 15, 16 et 18). Il y a vraiment 5-6 trous très difficiles à négocier. Il faut très bien gérer sur toute une semaine pour pouvoir se donner une chance de gagner. »
Les qualifications sont difficiles pour arriver jusque-là. C’est un immense privilège de faire partie des meilleurs athlètes français.
Matthieu Pavon
Au sein d’un champ certainement le plus relevé depuis le retour du golf aux Jeux olympiques après 112 ans d’absence, le Français, 50e à The Open il y a quinze jours à Troon, ne boude en tout cas pas son plaisir de faire partie d’un événement unique au monde, qui plus est organisé dans son pays.
« C’est une grande fierté de représenter son pays, avoue-t-il. On est un nombre restreint d’athlètes. Les qualifications sont difficiles pour arriver jusque-là. C’est un immense privilège de faire partie des meilleurs athlètes français. Et puis cette année, on n’est pas loin de la densité d’un très gros tournoi, avec un champ, certes, plus réduit malgré tout. Mais tous les meilleurs sont quasiment là. Il va y avoir du très beau spectacle… »
Maurice Greene, Ato Boldon, David Douillet…
Né le 2 novembre 1992, ses premiers vrais souvenirs des Jeux d’été remontent à Sydney (en 2000) et à Athènes (en 2004). « Je me souviens des sprinteurs, le 100 mètres, la course reine des Jeux avec Maurice Greene et Ato Boldon… J’ai grandi avec le jeu vidéo d’Athènes à la PlayStation… Je n’oublie pas David Douillet non plus parce que je faisais du judo quand j’étais petit. J’étais ceinture orange-verte. »
A l’instar de Victor Perez, l’autre Tricolore engagé dans cette épreuve de golf, Matthieu Pavon regrette néanmoins le format de jeu proposé pour ces Jeux à Paris.
« J’aurais préféré du Match Play, ou alors du Match Play en équipe, conclut-il. Cela aurait été plus fun, dans un format un peu différent du Stroke Play. On le sait, en Stroke Play, malheureusement, après deux tours, il y aura déjà des athlètes qui n’auront plus aucune chance de gagner une médaille. Le double devrait selon moi voir le jour bientôt, ou bien un double mixte… Apporter ce côté collectif dans un sport qui est très souvent individuel, c’est bien ! »
Photo : ffgolf – P. Millereau / KMSP