Totalement hors sujet ce vendredi avec un jeu indigne de son statut et un horrible 77 (+5) lesté par sept bogeys contre seulement deux birdies, Rory McIlroy a quitté par la petite porte ce 87e Masters de l’histoire. Pour le Grand Chelem, il faudra donc attendre encore un an. Au moins…
Lionel VELLA, envoyé spécial à Augusta
La mine déconfite, le regard dans le vide, Rory McIlroy vient de quitter le green du 18 de l’Augusta National Golf Club avec un nouveau bogey dans la musette. Le septième très exactement après les trous 2, 3, 6, 7, 11 et 16.
Trop. Beaucoup trop pour espérer poursuivre ce week-end dans ce 87e Masters de l’histoire.
Si certains voyaient dans son 72 du premier jour, son meilleur score après dix-huit trous depuis 2018, un signe positif, son entame de deuxième tour l’a très vite condamné à plier bagages prématurément.
Un vendredi à oublier pour l’actuel n°2 mondial qui quitte Augusta avec un score total de 149 (+5) et un dernier tour bouclé en 77 (+5) après son 72 inaugural version Montagnes Russes (un double, trois bogeys, cinq birdies). En fait, rien n’a fonctionné durant ces deux tours pour le Nord-Irlandais.
Troisième cut manqué en quinze participations
Ses stats entre jeudi et vendredi ne sont guère brillantes. 11 greens sur 18 pris en régulation lors du premier tour (9 sur 18 au second), 9 fairways sur 14 touchés jeudi (11 sur 14 le lendemain) et une moyenne de putt par trou très faible (1,67 puis 1,78). Largement insuffisant pour rivaliser avec les meilleurs cette semaine.
C’est la cinquième fois en 15 Masters disputés que le Britannique signe une carte de 77, la troisième fois qu’il l’obtient durant un deuxième tour après 2010 et 2021. S’il n’avait pas franchi le cut il y a treize ans, il avait réussi à finir 8e l’année où le Japonais Hideki Matsuyama s’était imposé.
Rory McIlroy shoots 77, his worst score in a Masters round since 2016.
2024 will be Rory’s 10th Masters start needing it to complete the career grand slam. The five men to win the grand slam each got the last leg in three starts or fewer.
— Justin Ray (@JustinRayGolf) April 7, 2023
C’est aussi son 3e cut manqué après 2010 et 2021 où il avait joué respectivement 74 et 77 puis 76 et 74. C’est surtout un nouvel échec dans sa quête d’un Grand Chelem en carrière après ses victoires – déjà lointaines – à l’US Open 2011, au PGA Championship 2012 et 2014 et à The Open 2014.
Gene Sarazen, Ben Hogan, Jack Nicklaus, Gary Player et Tiger Woods attendront encore avant de l’accueillir peut-être un jour dans leur très exclusive congrégation.
Invité à évoquer cette éventualité mardi en conférence de presse, Rory McIlroy n’avait pas balayé la question d’un revers de mains. Pas franchement son style. On le sentait même plutôt optimiste après avoir pris la 3e place du WGC-Match Play à Austin (Texas) en battant Scottie Scheffler durant la « Consolante ».
J’ai l’impression d’être aussi bon, sinon meilleur que je ne l’étais la dernière fois que j’ai remporté un tournoi du Grand Chelem. Donc oui, je me sens plutôt bien ici à Augusta.
« J’ai remporté quatre Majeurs, soufflait celui qui aura 34 ans le 4 mai prochain. Je frappe à la porte pour ce cinquième depuis un moment maintenant. J’ai l’impression d’être aussi bon, sinon meilleur que je ne l’étais la dernière fois que j’ai remporté un tournoi du Grand Chelem. Donc oui, je me sens plutôt bien ici à Augusta. »
Trois jours plus tard, c’est un golfeur groggy qui a pris congé d’Augusta sans s’arrêter devant les médias. Les silences, parfois, ont plus d’impact que certains longs discours. So long Rors !
Photo : Masters Images