Leader incontesté de la Race, Rory McIlroy n’a laissé le soin à personne de prendre dès les dix-huit premiers trous le commandement du tournoi. Avec une très belle carte de 67 (-5), il partage son fauteuil avec l’Anglais Tyrrell Hatton. Meilleur Français du jour, Antoine Rozner, grâce à quatre birdies sur les quatre derniers trous, arrache un très encourageant 70 (-2).
L.V., à Dubaï
Convoqué en dernière partie ce jeudi à Dubaï (en compagnie du Sud-Africain Thriston Lawrence), Rory McIlroy, incontestable leader de la Race, sera de nouveau le dernier à s’élancer vendredi dans les Emirats pour le 2e tour du DP World Tour Championship. Cette fois en binôme avec Tyrrell Hatton, auteur d’un solide 67 (-5).
Retrouvez le classement complet et les tee times du 2e tour
Rory McIlroy, à l’instar du bouillant golfeur anglais, décidément toujours très théâtral sur un parcours, a posté en ouverture du dernier tournoi de la saison 2023-24 du DP World Tour un excellent 67. Une carte qui l’installe en tête du tournoi. En marquant dès les dix-huit premiers trous son « territoire » doubaïote, le Nord-Irlandais confirme ce qu’il avait exaucé d’un vœu pieux en conférence de presse la veille.
« Je suppose que mon objectif cette semaine n’est pas de laisser quelqu’un avec moi sur le green du 18 (lors de la cérémonie de remise des prix), mais d’essayer de remporter les deux titres. » L’actuel n°3 mondial a remporté deux fois le tournoi, en 2012 et en 2015. Il avait alors réalisé à chaque fois le doublé (victoire et sacre à la Race).
48ft birdie making use of all the hole 😉
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— DP World Tour (@DPWorldTour) November 14, 2024
« Je pense que j’ai bien joué, commente-t-il une fois sa carte signée. J’ai plutôt bien frappé la balle. Je me suis donné beaucoup d’occasions, beaucoup de chances. Quand je me suis mis hors de position, j’ai été intelligent et j’ai essayé de me remettre en position ou de me laisser un peu de marge de manœuvre si je manquais les greens. »
« Je veux continuer sur cette lancée et gagner le tournoi, ajoute-t-il. J’ai commencé avec un très bon score mais je dois jouer de la même manière au cours des trois prochains jours, pas seulement pour essayer de gagner le tournoi mais aussi pour essayer de faire le travail et conforter l’avance à la Race… Même si Thriston (Lawrence) a joué 73 (+1), je ne me fais pas d’illusions, c’était probablement sa pire journée. S’il revient et fait trois bons tours, je dois quand même y aller et jouer un golf très solide. »
On n’a jamais eu des roughs comme ça. Si tu vas là-dedans, tu sais que tu es mort.
Romain Langasque
Plus que jamais en route pour un sixième sceptre en douze ans (après ceux de 2014, 2022 et 2023), il devra néanmoins assurer ses arrières car l’écart avec la concurrence risque d’être bien plus disputé que les années précédentes. La faute à un parcours ô combien sélectif, bien plus en tout cas que le Yas Links à Abu Dhabi, véritablement massacré par une très grande majorité du champ.
Là, le par 72 du Earth Course a clairement montré les crocs, notamment ses roughs. Comme l’a signalé Romain Langasque, à la sortie du recording après une carte contrastée de 71 (-1), c’est la zone du tracé qu’il faudra absolument éviter jusqu’à dimanche pour espérer avoir une chance de briller dans ce rendez-vous à 10 millions de dollars de dotation.
« Les roughs sont très pénalisants, souffle l’Azuréen. Et ça fait la différence. On n’a jamais eu des roughs comme ça. Si tu vas là-dedans, tu sais que tu es mort. »
J’avais un peu sous-estimé le parcours. Il est beaucoup plus dur qu’il en a l’air. Dès l’instant que l’on loupe les fairways, c’est la grosse bataille pour sauver le par.
Antoine Rozner
Des six Français engagés (record égalé de 2015 et 2016), c’est Antoine Rozner qui s’en sort pour l’instant le mieux. Le Racingman a posté un bon 70 (-2) grâce à un finish à réaction. Quatre birdies sur les quatre derniers trous (comme Matthieu Pavon l’an passé ici lors du dernier tour). Et ça aurait même pu faire trois birdies et un eagle sur les quatre derniers trous si un ultime putt sur le green du 18 avait été un peu mieux négocié…
« C’est une fin de partie qui sort un peu du chapeau car ça a été dur, surtout au début, tempère le Français, 11e au leaderboard. J’avais un peu sous-estimé le parcours. Il est beaucoup plus dur qu’il en a l’air. Dès l’instant que l’on loupe les fairways, c’est la grosse bataille pour sauver le par. Je n’ai pas pris beaucoup de fairways aujourd’hui (à peine 50 %), c’est le point négatif. Mais avec ce finish incroyable avec quatre birdies, ce -2 fait beaucoup de bien. »
Cinq birdies en sept trous pour Langasque…
Projeté 21e de la Race (+2 places), Antoine Rozner assurerait aussi son ticket pour The Open 2025 à Portrush. Une bonne nouvelle pour quelqu’un qui n’a pris le départ d’aucun Majeur cette saison…
« Je joue bien en ce moment, je me sens bien sur les greens, confirme-t-il. Je produis du bon golf, on fait du bon boulot avec mon caddie. C’est ce qui est important. Mais il reste encore beaucoup de golf et plein de choses à faire. Il ne faut rien lâcher, rester concentré du début à la fin. La journée n’a pas été facile (un double, trois bogeys contre sept birdies). Mais ce finish me sauve la partie, et peut-être même le tournoi. »
Parti en boulet de canon (cinq birdies en sept trous), leader à -5 après neuf trous, Romain Langasque a, hélas, sérieusement dérapé sur le retour, encaissant notamment trois bogeys consécutifs entre les trous 10 et 12 avant un quatrième au 15. A l’arrivée, son 71 du jour à un goût plutôt amer. Même si l’Azuréen tente de relativiser cette entame. Il occupe la 20e place, à quatre coups des leaders.
McKibbin-Langasque, le match dans le match
« -1, ça reste un bon départ, analyse-t-il. Il y a eu beaucoup de bonnes choses malgré tout. C’est une bonne première journée, personne ne s’est envolé devant… C’est un parcours où si on tape des bons coups, on est récompensé. Dans le cas contraire, on peut très vite faire des bogeys. Cet aller en -5, c’est un de mes meilleurs neufs trous de l’année. Sur le retour, le bogey 10-11 me fait mal. On passe d’une très bonne journée à une journée où tout cela devient un combat. Mais un score sous le par reste un bon résultat aujourd’hui. Le parcours se défend plus que je ne le pensais. J’ai très bien joué pendant les recos et je n’ai pas forcément fait attention que les roughs étaient aussi mauvais. Je vais mettre l’accent sur le driving et les mises en jeu, ça va être très important car après on peut faire des birdies si on prend les fairways. »
Les deux meilleurs joueurs tricolores partageront respectivement le deuxième tour avec le Danois Thorbjørn Olesen (à 11h20 locale) et avec le Nord-Irlandais Tom McKibbin (à 10h35 locale). McKibbin qui, comme Romain Langasque, lutte pour accrocher un ticket pour le PGA Tour 2025. Après un tour, le Britannique est ainsi projeté à la 18e place à la Race, juste devant… Romain Langasque. Classé 17e pour l’instant, le Suédois Sebastian Söderberg, auteur d’un lourd 77 (+5) ce jeudi, est le dernier « qualifié » pour franchir l’Atlantique en janvier prochain !
Le leaderboard
Le leaderboard des Français
Photo : Andrew Redington / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP