La défaillance de Rory McIlroy dans le final de l’US Open est l’occasion de se remémorer quelques autres effondrements célèbres d’un leader dans les derniers trous d’un tournoi du Grand Chelem. Évidemment, en France, on pense à Jean Van de Velde. Mais il n’est pas le seul à avoir cédé sous la pression. Notre top 5 des « craquages » rappelle aux victimes et à leurs fans de bien mauvais souvenirs.
1) Van de Velde, le cauchemar de Carnoustie
Pour nous, même si on aimerait bien oublier cette histoire, la catastrophe du 72e et dernier trou de l’Open britannique 1999 vécue par Jean Van de Velde reste encore, aujourd’hui, la pire défaillance de l’histoire d’un leader de Majeur. Car le Landais comptait trois coups d’avance avant le dernier trou. Trois.
Après un drive resté miraculeusement au sec, le Français a vu son 2e coup, risqué, taper la tribune avant de revenir en arrière, dans du gros rough. Son troisième coup qui finit sa course dans le ruisseau (le fameux Barry Burn), son triple bogey, son premier coup hors limite dès le début du play-off, on connaît la suite. Stratégiquement, VDV a joué à l’envers ce 18e trou de Carnoustie.
Ces minutes sont devenus légendaires dans l’histoire du golf. On a presque oublié le nom du vainqueur cette année-là, l’Écossais Paul Lawrie.
2) Norman, l’explosion à Augusta
Six coups d’avance avant le dernier tour. Six… Et dès le trou n°11, cette avance s’était déjà évaporée. Greg Norman a complètement craqué lors de l’édition 1996 du Masters, concédant cinq bogeys et deux double-bogeys pour scorer un affreux 78 et laisser Nick Faldo, auteur d’un impressionnant 67, empocher la mise à Augusta pour la 3e fois.
Norman n’a pas exactement craqué lors du sprint final, mais dès le début du quatrième tour. Ce fut un lent et inexorable effondrement.
3) Scott, l’agonie au Royal Lytham & St Annes
Adam Scott n’a pas encore triomphé en Majeur (il gagnera le Masters l’année suivante) mais il est l’un des joueurs dominants du circuit mondial quand il se présente avec quatre coups d’avance et quatre trous à jouer au Royal Lytham St Annes lors de l’Open britannique 2012. Le parcours est loin d’être aussi compliqué qu’à Carnoustie en 1999. La victoire semble acquise.
Mais l’Australien va perdre ses nerfs et concéder quatre bogeys sur ses quatre derniers trous, laissant la victoire d’un coup à Ernie Els. Il manque notamment un putt de 1,20 m au 16 et trouve un pot bunker de fairway sur le 72e trou. Douloureux.
4) Mickelson, la bévue de Winged Foot
Phil Mickelson ne gagnera sans doute jamais l’US Open et c’est sûrement l’édition 2006 qui lui laissera le plus de regrets. Avant d’attaquer le 72e et dernier trou à Winged Foot, il compte un point d’avance sur le futur lauréat, l’Australien Geoff Ogilvy.
Colin Montgomerie, lui aussi en tête quelques minutes plus tôt, a concédé un double bogey sur cet ultime trou du tournoi. « Lefty » va faire de même, expédiant son drive complètement à gauche (un slice pour lui). Son deuxième coup va heurter un arbre, son 3e va se plugger dans un bunker… Un désastre.
« I’m such an idiot » (« je suis un idiot ») dira plus tard le triple vainqueur du Masters.
5) McIlroy, le crève-cœur de Pinehurst
Trois bogeys sur les quatre derniers trous, c’est une chose. Mais il y a aussi la manière dont Rory McIlroy a cédé dans ce final du dernier US Open. Après dix ans de souffrance et d’échecs en Majeur, tout semblait lui sourire dans cette dernière journée à Pinehurst. Et puis il y a eu les 76 centimètres manqués au 15. Et encore ce dernier petit putt (plus difficile) qui s’échappe au 18.
Ce fut douloureux à voir. Il est évident que le cerveau du Nord-Irlandais a connecté les échecs du passé quand il est passé en tête. Cette défaillance est un crève-cœur pour tous ceux qui aiment Rory. Et ils sont nombreux.
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