Absent sur le Tour européen depuis la mi-juillet, Mike Lorenzo-Vera va reprendre ce jeudi à l’occasion du Hero Dubai Desert Classic. Il revient sur ces derniers mois difficiles et le golf tricolore, à l’affiche le week-end dernier à la Team Cup.
Sous exemption médicale car victime de crises de panique, sous antidépresseurs pendant six mois, Mike Lorenzo-Vera reprend le collier cette semaine au Hero Dubai Desert Classic, premier Rolex Series de la saison. « Je suis très heureux de redémarrer sur un tournoi aussi important, ça va être sympa », a-t-il confié à Bernie McGuire et Fatiha Betscher à Dubaï, juste après une Team Cup qui ne l’a pas laissé insensible en raison de la présence de quatre de ses compatriotes.
« Les gars sont bons. La Fédération fait un travail formidable avec les nouvelles générations, estime-t-il. Si vous prenez les 10 dernières années, un gars comme Victor Dubuisson a beaucoup aidé à voir que vous pouvez performer à haut niveau. Et bien sûr, il y a tous ces gars comme Alex Levy et tout le reste qui ont continué à gagner, mais c’était des choses qui avaient déjà été faites par Raphaël Jacquelin, Grégory Havret, Thomas Levet. Et puis je pense que lorsque Victor Perez est arrivé, il a prouvé que les Français n’avaient pas besoin de se battre pour gagner. Ses qualités de bosseur et son état d’esprit, encore une fois, c’est très impressionnant. Et puis bien sûr, il y a Matt Pavon ! »
Pavon, source d’inspiration
Le Basque est dithyrambique au sujet de son voisin Bordelais : « Il a enfoncé la porte, poursuit-il. Encore une fois, l’état d’esprit, l’éthique du travail, la confiance en soi ! Personne, personne ne croyait que Matt serait aussi bon aussi rapidement. Ça a surpris tout le monde mais quand on regarde en arrière, on se dit, oh merde. Oui, il a fait tout ce qu’il a pu dans son travail. (…) C’est donc une source d’inspiration pour tout le monde. »
Selon lui, ce qu’il fait au plus haut niveau mondial est très important pour le golf français. « On peut voir les conséquences. Frédéric Lacroix a gagné. Rozner a encore gagné cette année. Cela a un impact sur les joueurs. C’est positif. Positif. »
Une saison particulière abordée d’une façon particulière
Mike Lorenzo-Vera sait devoir aborder la saison d’une façon particulière car son exemption ne lui permet de jouer que neuf tournois. « J’ai neuf tournois pour faire la moitié des points de l’année dernière, donc je vais jouer les quatre prochains tournois. Après, je fais une pause jusqu’à l’Europe et je jouerai cinq tournois d’affilée à partir de la Belgique. Donc, si j’obtiens les points, je terminerai la saison complète. »
Il ne se fixe pas pour autant d’objectif et ne veut se focaliser que sur le plaisir : « L’état d’esprit : m’amuser, juste m’amuser. J’en ai assez d’essayer d’en faire trop. Oui, c’est ça. Juste m’amuser. »
On dirait que lorsque le cerveau est reposé un peu, le jeu est là
Un état d’esprit qu’il dit avoir perdu il y a longtemps et qu’il essaie de retrouver avec son équipe. « Il y a un acteur célèbre en France qui s’appelle Alexandre Astier qui a dit, je ne travaillerai plus jamais avec quelqu’un avec qui je n’ai pas envie de partager une table. C’est vrai. Donc en gros, c’est ce que je vais faire. »
Quant à son jeu, Mike Lorenzo-Vera le trouve plutôt en place. « Le jeu est plutôt bon, en fait. On dirait que lorsque le cerveau est reposé un peu, le jeu est là. Je ne l’ai pas perdu. Et maintenant, c’est juste le fait d’être sûr que j’ai une bonne trajectoire pour jouer ici et enquiller quelques putts… »
Photo Alex Burstow / Getty Images via AFP