Présents sur les trois parcours du Dunhill Links Championship entre le 3 et le 5 octobre, Jay Monahan, le patron du PGA Tour, et Yasir Al-Rumayyan, le gouverneur du Fonds d’investissement public (PIF) d’Arabie saoudite, pourvoyeur financier du LIV Golf, sont apparus très complices. Ils ont même partagé une partie ensemble lors du premier tour. De bon augure avant d’enterrer la hache de guerre ?
L.V.
Embrassades, gros éclats de rires, regards complices… Jay Monahan et Yasir Al-Rumayyan, respectivement commissaire du PGA Tour et gouverneur du PIF (Fonds d’investissement public saoudien), ont multiplié les gestes d’amitiés durant l’Alfred Dunhil Links Championship 2024. Alors que les pourparlers entre le Circuit US et le LIV Golf, dont le PIF est le pourvoyeur financier sans limite, sont toujours au point mort depuis plus d’un an et demi. Depuis l’accord-cadre signé à la surprise générale le 6 juin 2023.
Signe d’apaisement ou simple coup de com, les deux hommes ont même partagé le premier tour jeudi de ce tournoi en alliance, l’un faisant équipe avec Billy Horschel (Monahan), l’autre avec l’un de ses pensionnaires du LIV Golf, le Sud-Africain Dean Burmester.
McIlroy, favorable à un accord avant la fin de l’année
Cette proximité signifie-t-elle qu’un accord est sur le point d’être enfin conclu entre les deux parties ? Rien n’est moins sûr même si cette relation ô combien très cordiale entre les deux hommes en Ecosse durant ce tournoi à 5 millions de dollars de dotation a pu étonner plus d’un observateur.
En amont du tournoi, Rory McIlroy, qui prône clairement l’apaisement depuis plusieurs mois après avoir été un farouche opposant au LIV Golf, s’était déclaré optimiste quant à une future fin des hostilités entre les deux factions, espérant qu’un accord intervienne avant le 1er janvier 2025. Le Nord-Irlandais a d’ailleurs joué (en compagnie de son père, Gerry) avec Al-Rumayyan sur le Old Course de St Andrews samedi lors du 3e tour du Dunhill Links Championship…
Personnellement, j’ai encore quelques rancunes, je ne vais pas mentir.
Billy Horschel
Mais cela sera-t-il suffisant pour convaincre l’ensemble des golfeurs restés « fidèles » au PGA Tour et au DP World Tour alors que d’autres n’ont pas hésité à rejoindre le Tour dissident pour des sommes frôlant parfois l’indécence (500 millions pour Jon Rahm par exemple) ?
« Personnellement, j’ai encore quelques rancunes, je ne vais pas mentir, a ainsi lâché Billy Horschel, en conférence de presse d’avant tournoi. Mais je comprends que pour que les choses s’améliorent et guérissent, il faut dépasser cela et aller au-delà. En ce qui me concerne, j’ai dépassé ce stade, mais je sais que certains joueurs ont probablement encore de la rancune. Après, je pense que nous devons aller au-delà de cela pour vraiment nous rassembler. »
Pour la petite histoire, Monahan et Al-Rumayyan ne sont pas parvenus à se qualifier pour le dernier tour du tournoi en alliance, terminant respectivement 60e et 70e (seules les 20 premières équipes étaient qualifiées). Les deux hommes étaient, pour le coup ici, sur la même longueur d’onde !
Photo : Warren Little / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP