Matthieu Pavon, victorieux avec panache à Torrey Pines, Nelly Korda, incontestable n°1 mondiale sur la LPGA, la folie des Jeux au Golf National, l’année « record » de Scottie Scheffler ou encore le play-off au bout du suspense de Julien Guerrier en Andalousie… La rédaction de Golf Planète revient pour vous sur les moments forts de cette année 2024…
Par G.B., N.C., D.C., D.M., F.S., E.S. et L.V.
Julien Guerrier, jusqu’au bout du suspense…
« Peut-être parce que j’étais désigné pour écrire l’article de ce dernier tour de l’Andalucia Masters, peut-être parce que j’ai passé 5 heures devant mon poste de télévision avec plein de montagnes russes sur le plan émotionnel (il a gagné à son 9e trou de play-off), peut-être aussi parce que je n’avais pas pu suivre le sacre de Matthieu Pavon en direct, mais le succès de Julien Guerrier est la victoire française qui m’a le plus touché en 2024. Peut-être aussi parce que Guerrier avait souvent laissé échapper sa première victoire sur le DP World Tour en cédant dans le final par le passé. J’ai trouvé que sa victoire était une sorte de rédemption, une récompense à la persévérance. Et la pudeur presque gênée avec laquelle Julien a accueilli ce moment si fort pour lui a ajouté à mon émotion. »
Nelly impératrice !
« La saison 2024 de Nelly Korda est historique pour plusieurs raisons. Elle a remporté sept tournois, dont cinq consécutifs et notamment The Chevron Championship, son deuxième titre Majeur, ainsi que son tournoi de reprise (Annika driven by Gainbridge at Pelican) après une blessure au cou. Elle a également établi un record en terminant 63,2 % de ses tours en dessous de 70, le pourcentage le plus élevé dans l’histoire de la LPGA. Enfin, l’incontestable numéro un mondiale a été nommée Rolex Player of the Year 2024, soulignant son influence et son excellence sur et en dehors du parcours. Seul petit bémol : malgré une saison très similaire, elle a remporté six fois moins d’argent que son homologue masculin, Scottie Scheffler ! »
Le PGA Championship, pour une fois c’est lui le premier
« Le très souvent dévalué « 4e Majeur » en termes de prestige, le PGA Championship, se sera avéré être un cru d’exception en 2024. Au-delà du succès record de Xander Schauffele et ce finish exaltant face à Bryson DeChambeau, le 62 (record en Majeur égalé) de Shane Lowry à 3 cm du premier 61 en Grand Chelem, et le passage en prison de Scottie Scheffler, épisode le plus WTF de cette année 2024 à coup sûr. Rien que pour ça, l’USPGA mérite pour une fois la place de numéro 1 cette année. »
Matthieu Pavon, la France qui gagne…
« La victoire de Matthieu Pavon à Torrey Pines en début d’année a lancé la saison 2024 de la plus belle des façons. Premier français de l’ère moderne à s’imposer aux Etats-Unis, le Bordelais est entré par la très grande porte dans une autre dimension, celle des joueurs de classe mondiale que l’on retrouve dans tous les tournois du Grand Chelem et les autres très grands rendez-vous qui rythment une année de golf et dont les Français ont [trop] longtemps été les grands absents. En s’adaptant à vitesse grand V à ce nouveau statut et à sa nouvelle vie outre-Atlantique, Pavon incarne la France qui gagne et entraine dans son sillage toute la France du golf. Pour notre plus grand bonheur. »
Le Golf National en très grande forme olympique
« Pour nous qui avons eu la chance de suivre sur place cette quinzaine olympique à Saint-Quentin-en-Yvelines (78), du triomphe de Scottie Scheffler chez les hommes, au sacre de Lydia Ko quelques jours plus tard pour les dames, l’expérience fut tout simplement extraordinaire. A l’image de tous ces sites accueillant dans une ambiance de kermesse un soir de 14 juillet les disciplines de ces Jeux de Paris 2024 où la ferveur était vraiment indescriptible, celle vécue au Golf National l’a été tout autant. A tel point que l’on se serait cru revenu en 2018, à cette fameuse Ryder Cup organisée sur ce tracé de l’Albatros. Une foule compacte, dès les premiers coups de drivers, acclamant sans retenue les 60 participant(e)s tout au long des quatre tours. Avec, il faut bien le reconnaitre, un supplément d’enthousiasme communicatif pour les quatre représentants tricolores : Matthieu Pavon, Victor Perez, Céline Boutier et Perrine Delacour. Cette Marseillaise s’improvisant à chacune de leur apparition sur le tee du 1 avait de quoi vous faire dresser les poils, sans parler de ce finish de fou de Victor Perez, échouant au pied du podium… Une atmosphère unique que les joueuses et joueurs ont constamment louée, prouvant définitivement ici que le golf avait enfin retrouvé sa place dans le giron olympique ! »
La jeunesse au pouvoir !
« Des tournois universitaires à la première division, il n’y a qu’un pas. Dans les faits, pas vraiment mais c’est le pas de géant qu’ont pourtant réalisé Adela Cernousek et Bastien Amat lors des cartes du LPGA et du DP World Tour. Ce dernier, ancien 16e mondial amateur, a déjà prouvé qu’il était à la hauteur du plus haut niveau en passant le cut du Barracuda Championship 2023 sur le PGA Tour, quelques semaines seulement après avoir disputé l’US Open. Après les Couvra, Vaillant et Roussin-Bouchard, une nouvelle génération prometteuse pointe le bout de son club chez les grands. Et la bonne nouvelle ne s’arrête pas là ! Une relève composée de jeunes talents comme Oscar Couilleau, Hugo Le Goff, Sara Brentcheneff ou Louise Uma Landgraf, pour ne citer qu’eux, est déjà dans les starting-blocks. Une très belle perspective pour le golf français ! »
Millions dollars Scottie…
« Quelle année pour Scottie Scheffler ! Une année 2024 record durant laquelle le Texan a sereinement enfilé les victoires telles des perles sur un collier. Sept grosses perles, à coups de millions de dollars, auxquelles on peut ajouter cette médaille d’or aux Jeux olympiques de Paris et ce « doublé » au Hero World Challenge au tout début du mois de décembre. Avec 30 millions de dollars de gains en 2024 (on se permet d’arrondir généreusement ses 29 228 357 $ de gains officiels), l’Américain explose son précédent record de 21 millions de l’an passé. J’ai aimé sa capacité à gagner. Sept sacres en un an sur le PGA Tour, on n’avait plus vu ça depuis Tiger Woods en 2007. J’ai aimé ses 18 top 10 en 21 tournois. C’est du jamais vu depuis Vijay Singh en 2005… en 31 tournois ! J’aime aussi l’avance qu’il possède sur son dauphin au classement mondial (son compatriote Xander Schauffele) puisqu’il a mis autant d’écart entre lui et Schauffele qu’entre Schauffele… et le 24e au classement. Un gouffre, après une saison record ! »
Photos : Getty Image, Gregory Shamus, Ross Kinnaird, Sean M. Haffey / GETTY IMAGES/AFP, Emmanuel Dunand / AFP, Chris Keane/USGA, Masters Tournament.