En Afrique du Sud, au Leopard Creek près du parc Kruger – ah, les images de la faune et de la flore qui pourraient servir de décor à un paradis perdu ! – , le dernier tour de l’Alfred Dunhill Championship a tenu ses promesses : quel suspense, que de retournements de situation que seul le sport de haut niveau, et le golf en particulier, peut offrir !
À la lecture des résultats, la victoire de Pablo Larrazábal pourrait n’avoir rien de surprenant. Tellement il a mené vendredi et samedi. Et pourtant !
Mais écoutez plutôt : ce dimanche matin, perclus de douleurs et d’ampoules au pied, l’Espagnol de 36 ans, ne sait pas s’il va jouer : « Je n’arrivais pas à marcher. J’ai eu du mal à aller au practice et au putting green. Impossible de swinguer ». Le mal s’est vite vu sur le parcours : il accumule les bogeys et la victoire s’envole d’autant que les sud-afs ont mis le turbo et que d’autres le dépassent sans s’émouvoir.
“Si Tiger peut gagner un US Open
avec une jambe cassée
je dois pouvoir le faire”
Et pourtant, Pablo va gagner et battre, un record : S’imposer avec une dernière carte sur laquelle figurent 6 bogeys et un double. Heureusement compenser en partie par trois birdies aux 15, 16 et 18 pour « mettre fin à quatre ans de galères. Je dois remercier ma femme, mon frère, ma famille, mon team. D’autant que gagner ici, c’est gagner au paradis. Je me suis battu et ça a payé ! ».
L’expérimenté espagnol aux 338 tournois a bien géré la fin du parcours concluant par un birdie école au 18 pour enfin retrouver le parfum de la victoire.
Larrazábal avait déjà gagné à quatre reprises sur l’European Tour dont la première fois à l’Open de France en 2008 pour sa première année dans l’élite et la dernière fois au BMW Open en 2015.
Malgré la consonance basque de son nom, Pablo est catalan, fils d’un père vénézuélien et d’un mère catalane, bons golfeurs, et frère d’Alejandro qui fut champion du monde amateur. Le golf est la culture familiale.
Il vit à Barcelone et est très apprécié sur le tour par sa bonne humeur et sa cordialité.
Les précédentes victoires de Pablo Larrazabal :
Pablo termine un coup devant le « El Toro » suédois, Joel Sjöholm, qui attendra encore son premier titre européen après ses performances acquises à l’université américaine. Lui qui n’a fait qu’un bogey ce dimanche regrettera l’occasion manquée en contemplant la carte de Larrazábal.
Le Néerlandais Wi Besseling devra aussi patienter, lui qui, sérieux et appliqué tout au long de la semaine, aurait mérité certainement mieux. Un mauvais choix au 18 l’en aura privé. Une attaque de green inconsidérée et sanctionnée par un bogey. Besseling termine toutefois à égalité avec deux sud-afs, Brendon Grace et le vainqueur du Masters 2011 Charl Schwartzel dont c’était le retour après avoir été tenu éloigné des fairways par une blessure pendant 8 mois.
Sans vouloir minimiser la performance de Larrazábal, notons toutefois que dans les dix premiers, seuls deux sont dans le top 200 mondial.
Et les Français ? Grégory Havret s’est effondré le dernier jour (81) et termine à la 49e place. La meilleure performance revient à Robin Roussel qui a joué dans le par total et termine à une belle 14e place pour son premier tournoi ET. Sordet, Saddier, Rozner et Pavon finissent dans cet ordre.
Voici leur classement :
Et maintenant direction, l’ile Maurice !
Le coup de la victoire :
What a comeback!@plarrazabal wins the #DunhillChamps 🏆 pic.twitter.com/Q8A5NQp5DC
— The European Tour (@EuropeanTour) December 1, 2019