En exclusivité pour Golf Planète, le vice-président de la Fédération Française de Golf Pascal Grizot réagit à l’émergence du projet Premier Golf League soutenu par des investisseurs issus du Moyen-Orient
GP : Bonjour Pascal, vous souvenez-vous quand vous avez entendu parler de la Premier Golf League la première fois ?
Oui c’était il y a au moins 3 ans donc ce projet n’est pas quelque chose de nouveau pour moi. Ça reste toujours à l’état de projet de ce que j’en sais.
GP : Savez-vous par qui il est porté ?
Je ne connais pas ceux qui portent le projet proprement dit en revanche je connais certains investisseurs principalement des gens du Moyen-Orient.
GP : Qu’en pensez-vous ?
Je suis très loyaliste et aujourd’hui il existe un circuit européen et un circuit américain qui vont dans le sens de l’intérêt général et du développement du golf à l’échelle de la planète. Le PGA Tour rempli complètement les objectifs d’une association à but non lucratif. Il représente les joueurs et met en avant les œuvres de charité qu’il finance.
A titre d’exemple le tournoi AT&T Pebble Beach Pro-Am auquel je prends part la semaine prochaine reverse 11 millions de dollars à des œuvres caritatives.
Quand il y a un dysfonctionnement, une faiblesse dans un système et qu’on peut le faire évoluer afin de favoriser l’intérêt général je suis d’accord. Mais là ce n’est pas le cas. Il n’y a pas de faiblesses selon moi. Je crois énormément dans le modèle du PGA Tour et encore plus à un modèle qui rapprocherait les circuits européen et américain.
un rapprochement entre l’European Tour et le PGA Tour
ôterait à ce projet de ligue mondiale la possibilité d’émerger
GP : Donc vous êtes d’accord avec le patron du PGA Tour Jay Monahan qui a mis en garde les joueurs qui souhaiteraient rejoindre ce projet ?
Tout à fait. Jay Monahan est quelqu’un de très compétent et il est entouré d’une équipe très compétente également. Le PGA Tour est une association but non lucratif. Demain si un World Tour comme celui-là voit le jour, les orientations prises seront celles qui iront dans le sens d’un retour sur investissement. Ce n’est pas du tout la même chose.
GP : Keith Pelley n’a pas voulu s’exprimer sur le sujet…
Même si nous avons eu des difficultés je reconnais à Keith Pelley de vraies compétences. Avec le PGA Tour ils sont partenaires et concurrents. Le monde du golf est très codifié autour de plusieurs instances très puissantes. Le R&A, l’USGA, la PGA of America, la PGA européenne. C’est parfois très compliqué mais un rapprochement entre l’European Tour et le PGA Tour ôterait à ce projet de ligue mondiale la possibilité d’émerger.
GP : Vous avez lu la réaction des joueurs, Rory McIlroy, Brooks Koepka ?
Absolument mais eux ce sont des joueurs pros. Leur but est de gagner plus d’argent. Sincèrement je ne pense pas que ce schéma leur permette d’en gagner plus. Pour qu’un tour comme celui-là existe il faut que les joueurs s’engagent. Un contrat s’accompagne de contraintes. Aujourd’hui ils sont assez libres de bâtir leur calendrier comme ils le souhaitent. Ce ne sera pas le cas s’ils quittent les circuits historiques.
avec Keith Pelley nos relations sont apaisées et nous avons une
grande proximité avec l’European Tour
GP : La FFGolf a-t-elle été contactée par cette instance (le World Golf Group) ?
Pas du tout. Nous n’avons jamais été contacté. Je le répète même si on a rencontré des difficultés avec Keith Pelley nos relations se sont apaisées et nous avons une grande proximité avec l’European Tour depuis la Ryder Cup. Il y a eu des difficultés mais ça ne remet pas en cause notre relation. Nous ne ferons jamais rien qui irait contre les intérêts du PGA Tour ou de l’European Tour.
Si cette ligue souhaite faire quelque chose en France sur un parcours privé on ne s’y opposera pas. Mais cela ne se fera jamais avec le soutien de la FFgolf ni sur le parcours du Golf National.