Pur produit de la formation made in USA, domicilié à Fort Worth (Texas), membre en 2021-22 du PGA Tour, Paul Barjon va disputer son premier Open de France. A tout juste 30 ans. Interview.
Propos recueillis par François SCIMECA et Lionel VELLA, au Golf National
Vous allez jouer votre premier Open de France. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Je suis très excité ! Cela fait quatorze ans que je n’avais pas joué le parcours de l’Albatros. Depuis les championnats de France… minimes. Cela fait donc un bon moment que j’espérais jouer. Cela ne s’est jamais bien goupillé entre les calendriers et les différents championnats, que ce soit d’Europe, championnat du monde ou quoi que ce soit d’autre.
Que pouvez-vous nous dire sur le parcours de l’Albatros ?
C’est un parcours fantastique, très bien préparé. Il a été un petit peu modifié depuis la fin des championnats de France minimes (il sourit). Je ne conserve d’ailleurs pas énormément de souvenirs de ce tracé. J’ai donc l’impression que c’est le même à part, le trou n°11, qui change un peu… Mais ça reste un parcours difficile, de niveau mondial, un parcours de Majeur… Cette semaine, il n’y a pas énormément de rough, donc ça va le rendre entre guillemets plus facile.
L’objectif ici sera de rester patient, tout en essayant de jouer intelligemment sur ce parcours qui peut être impitoyable si on est trop agressif
Paul Barjon
Vous êtes-vous fixé un objectif cette semaine ?
Je n’en ai pas vraiment. Mais je suis un compétiteur. On a toujours envie de gagner. L’objectif ici sera aussi de rester patient, tout en essayant de jouer intelligemment sur ce parcours qui peut être impitoyable si on est trop agressif.
Avez-vous digéré cette saison manquée sur le PGA Tour ?
Il y a encore un petit goût amer en termes de sensations mais au final, c’est une bonne expérience. J’en ai tiré quelques conclusions au niveau de mon jeu. Il y a des choses à travailler, à revoir… Les trucs qui manquaient un peu par rapport au niveau des meilleurs, notamment sur les attaques de greens, entre 110 et 160 mètres. Je me suis mis dans des situations difficiles dans ce secteur de jeu. En revanche, sur le driving, je pense avoir fait une bonne saison. On va aussi essayer d’être un peu plus régulier sur les mauvaises semaines.
Repartir sur le Korn Ferry, ce n’est pas non plus la fin du monde. Tout le monde connait dans sa carrière des périodes plus difficiles
Paul Barjon
Quelle est la différence majeure entre le PGA Tour et le Korn Ferry Tour, la deuxième division US ?
C’est d’abord la difficulté des parcours. Il y a plus de rough. Et les greens sont plus fermes. Le champ est aussi évidemment plus dur… Mais bon, repartir sur le Korn Ferry, ce n’est pas non plus la fin du monde. Tout le monde connait dans sa carrière des périodes plus difficiles. On essaie d’apprendre et puis on va tout faire pour rebondir et retrouver le PGA Tour en fin de saison prochaine.
Venir jouer plus souvent en Europe, cela fait-il partie de vos plans pour 2023 ?
Pas vraiment. Sauf si je gagne cette semaine ! Ce serait l’occasion parfaite. Mais bon… Le Korn Ferry a augmenté les dotations. C’est un tour plus facile. Mes parents habitent en Australie. Je suis marié et je vis aux Etats-Unis, ce n’est pas super pratique. L’idéal serait de jouer à la fois sur le PGA Tour et le DP World Tour, un peu à la Rory (McIlroy). Une dizaine de tournois ici, une quinzaine là-bas, ce serait la situation parfaite.
C’est quand même bizarre que les gars du LIV veulent récupérer des points mondiaux sur des événements sur invitation et sur trois tours… C’est un peu le tournoi de Mickey
Paul Barjon
Quel va être votre programme après l’Open de France ?
Je prendrai part à une ou deux qualifications sur le PGA Tour (Monday qualifier)… Je vais ainsi faire la qualification à Las Vegas (Shriners Children’s Open – 6 au 9 octobre) et puis une ou deux en plus avant la fin de l’année calendaire. J’ai vu aussi qu’il y avait une ou deux étapes en Australie sur le DP World Tour 2023. Je ne sais si j’irai là-bas, ce qui me permettrait quelque part d’aller voir mes parents. Mais c’est sur invitation. Rien n’est sûr donc…
Un mot sur le LIV Golf ?
Je ne sais pas si c’est bon pour le golf. Je ne sais pas si pour le PGA Tour le fait de bannir tout le monde est une bonne chose également… Au final, les joueurs du PGA Tour bénéficient de la situation puisque les dotations ont augmenté. En espérant que cela soit aussi le cas en Europe… Cela a fait bouger la partie monétaire du golf dans le bon sens. Après, c’est quand même bizarre que les gars du LIV veulent récupérer des points mondiaux sur des événements sur invitation et sur trois tours… C’est un peu le tournoi de Mickey ! Pour moi, ce n’est pas du vrai golf. Mais je trouve ça bien pour les garçons qui sont en fin de carrière…
Photos : Steve DYKES / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP et Golf Planète