Pour son premier Open de France, Paul Barjon, le plus américain des golfeurs français, s’offre à la mi-journée la tête du tournoi avec un splendide 65 (-6). Matthieu Pavon, Mathieu Decottignies-Lafon et l’amateur Tom Vaillant, 20 ans seulement, sont dans le top 10, juste devant Victor Perez, l’un des grands favoris à la victoire finale.
Lionel VELLA, au Golf National (avec Nathan CARDET)
Il n’avait plus joué en tournoi officiel sur l’Albatros depuis ses… 14 ans, lors des Championnats de France minimes. Installé depuis plusieurs années maintenant au Texas, encore sur le PGA Tour il y a quelques semaines avant de se voir reléguer sur le Korn Ferry Tour, Paul Barjon s’est un peu « vengé » ce jeudi au Golf National en claquant un superbe 65 (-6) qui lui permet de prendre à la mi-journée les commandes de son Open national.
Parti du 10, c’est sur les neuf trous de l’aller que l’ancien étudiant à TCU (Texas Christian University) a fait l’essentiel en réussissant cinq birdies entre les trous 12 et 17. Malgré une seule erreur au 1 avec un green overdrivé et un bogey à la sortie, il a par la suite confirmé son entame idéale avec deux nouveaux birdies les deux pars 5 du 3 et du 9.
« C’est un bon départ, souligne-t-il, serein, à la sortie du recording. La frappe de balle a été super, un peu comme lors de la journée de reconnaissance de mercredi après-midi… Les coups partent tous comme on veut, un peu comme sur la PlayStation. C’est sympa. Au putting, la vitesse est plutôt correcte et certains putts sont rentrés. Le tournoi est long, il faut encore faire trois bonnes journées pour lever le trophée mais l’objectif est le même. Je n’ai pas beaucoup de pression par rapport aux autres qui doivent conserver leur carte sur le DP World Tour. Il faut que je gagne. »
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Quelques minutes auparavant, Matthieu Pavon et Mathieu Decottignies-Lafon avaient également signé deux très bonnes cartes de 68 (-3) leur permettant d’intégrer – encore provisoirement – le top 10 en 7e position.
« C’est un bon premier tour, je suis un peu dans la continuité de Wentworth où j’avais bien tapé la balle les deux derniers tours, analyse Pavon qui a récemment terminé 9e au BMW PGA Championship. Il y a eu des passages très solides, avec beaucoup d’intensité. Je crois que c’est ma meilleure carte ici dans un Open de France et même quand je viens m’entraîner ici (Ndlr, il n’avait jamais fait mieux que 70, au 2e tour en 2017 et au 3e tour en 2019). »
J’adore le parcours, j’adore l’ambiance, c’est quelque chose qui me motive
Mathieu Decottignies-Lafon
Pensionnaire sur le Challenge Tour 2022, Mathieu Decottignies-Lafon, 29 ans, n’a pas réfléchi longtemps pour se présenter au départ du 104e Open de France de l’histoire alors qu’il aurait très bien pu s’aligner au Swiss Challenge au même moment. Il faut dire que le Nordiste, désormais domicilié au Portugal, a un faible pour ce tracé de l’Albatros où il avait réussi l’exploit de finir 16e en 2016, signant la meilleure performance tricolore (avec Julien Quesne).
« J’adore le parcours, j’adore l’ambiance, c’est quelque chose qui me motive, lâche-t-il, enthousiaste. J’ai raté deux petits putts aujourd’hui avec un double débile au 9 mais j’ai réussi à faire mon jeu et ça s’est bien passé à l’arrivée. »
Tom Vaillant caddeyé par son coach, Jeff Lucquin
La belle surprise nous vient de l’amateur de Cannes-Mougins, Tom Vaillant, 20 ans seulement. Sixième au début du mois avec l’équipe de France aux Championnats du monde, il n’a pas tremblé avec les « grands », bien caddeyé par son coach, Jean-François Lucquin… Il poste lui aussi un excellent 68 (-3) !
« C’était une partie solide, j’ai pris beaucoup de greens, j’ai putté plutôt à la bonne vitesse donc je ne me suis jamais mis en difficulté, souffle-t-il. Jeff ? Il connaît le parcours, il l’a joué, il a déjà bien performé ici, donc ça m’aide beaucoup. Je le côtoie au quotidien, même inconsciemment si on n’avait jamais imaginé qu’il me caddeyerait un jour, là on a les petits réflexes comme quand on va sur le parcours tous les deux, c’est rigolo. »
Quand on sort d’une performance la semaine précédente, on est un peu plus confiant, on sent qu’on en a sous la pédale
Victor Perez
Victor Perez, l’un des grands favoris à la victoire finale (avec l’Ecossais Robert MacIntyre et le Belge Thomas Pieters), lance son 3e Open de France personnel avec un bon 69 (-2) – tout comme le vétéran Jean-Baptiste Gonnet – qui le place d’ores et déjà en embuscade. Le Tarbais, malgré un bogey sur son premier trou (au 10), confirme sa bonne forme actuelle après avoir fini seul troisième à l’Italian Open la semaine passée.
« Les conditions étaient assez clémentes avec pas trop de vent, commente l’actuel 90e joueur mondial. Dans l’ensemble, je suis plutôt content. Ce n’est jamais évident de se mettre près des trous. Quand on sort d’une performance la semaine précédente, on est un peu plus confiant, on sent qu’on en a sous la pédale. Alors après le bogey du 10 (son premier trou), je ne me suis pas affolé… »
Ce premier tour s’est en revanche beaucoup moins bien goupillé pour certains français qu’on espérait bien plus en haut au leaderboard. C’est le cas notamment de Victor Dubuisson, 76 (+5), et de Romain Langasque, 153e à +8 (79). C’est tout simplement sa plus mauvaise carte de la saison !
Photo : MILLEREAU Philippe / KMSP / KMSP via AFP