Entourée de tout son staff technique cette semaine à Evian, Perrine Delacour aborde sereinement son 5e Evian Championship personnel. L’épisode terrible de son dernier tour bouclé en 79 (+8) en 2022 n’est plus qu’un mauvais souvenir…
Lionel VELLA, à Evian
Après une journée olympique riche et intense organisée le samedi 6 juillet au Golf National en compagnie des trois autres golfeurs français qualifiés pour les Jeux de Paris (Céline Boutier, Matthieu Pavon, Victor Perez), Perrine Delacour est arrivée dimanche en fin de journée sur Evian avant d’être dès le lundi au travail sur un parcours et un site qui ne lui ont pas toujours souri. On se souvient encore de ce cauchemardesque 79 (+8) concédé le dimanche en 2022 alors qu’elle pointait dans le top 15 après 54 trous. Un épisode qui a forcément marqué la Picarde, qui avait fini en pleurs en 54e position… Avant de traverser un terrible burn-out les mois suivants.
« Cela a laissé quelques traces, avoue-t-elle sous la tente des VIP au plein cœur de la zone vie du Evian Resort Golf Club. C’était une période hyper difficile de ma vie. J’étais en surentraînement, j’avais eu aussi des petits soucis familiaux (Ndlr, son père avait été victime d’un accident de voiture)… Sous pression, ça s’est donc ressenti. Après, j’ai eu la chance d’en parler longuement avec ma prépa mentale (Amélie Cazé), ma psy (Elise Anckaert) – qui n’est pas présente cette semaine – et mon coach (Grégory Buisson). C’est pour cela qu’ils sont revenus à Evian l’an dernier et qu’ils sont là encore cette année. C’est un tournoi où j’ai besoin d’avoir un soutien autour de moi. Sans oublier ma famille, qui sera là aussi. »
Quatre cuts franchis en 2024 sur le LPGA…
La Picarde dispute cette semaine son 24e Majeur, son 5e Evian Championship. Sa saison sur le LPGA est pour l’instant tout sauf une promenade de santé. En 13 départs, elle n’a franchi que quatre fois le cut (en plus du Honda LPGA Thailand et du HSBC World Championship, deux tournois à champ réduit et sans cut). Ses récentes sorties en Majeur se sont soldées par deux échecs au Chevron et au KPMG Women’s PGA Championship. Heureusement que cette victoire le 2 juin en Suède au Dormy Open Helsingborg sur le Ladies European Tour (LET) a ramené un peu de soleil dans ce décor plutôt morose.
« Je n’ai pas très bien démarré ma saison, résume-t-elle doucement. J’ai eu quelques blessures physiques en début d’année. J’ai mis du temps à rentrer dans la saison. J’avais été opérée du poignet il y a plusieurs saisons et ça s’est de nouveau enflammé, cet hiver. Cela a été un peu compliqué durant les entraînements. Mais j’ai beaucoup travaillé depuis fin avril. Les résultats ne le prouvent pas encore mais j’ai quand même décroché une victoire sur le LET… Je l’ai pris comme une sorte de déclic. N’étant pas qualifiée pour l’US Open, on avait pris la décision avec mon équipe de partir en Suède. J’avais joué sans caddie. Cela avait été hyper productif. Cela m’avait fait du bien au niveau de la confiance… Là, ici à Evian, j’aurais mon caddie (Thomas Boulanger). Et mon coach. »
C’est un parcours où il faut être hyper stratégique. C’est le genre de parcours qui peut vous détruire. Il faut donc être patiente.
Perrine Delacour
A la fin du mois de mai, Perrine Delacour a disputé le Jabra Ladies Open ici, sur le Champions Course de l’Evian Resort Golf Club. Elle y a pris la 12e place finale. Une répétition idéale alors que le tracé a connu quelques modifications, notamment avec ces pièces d’eau élargies aux trous 5 et 18.
« Le parcours, plus on le joue, mieux on l’aborde, analyse-t-elle. J’ai la chance d’avoir mon équipe autour de moi cette semaine, c’est vraiment positif. On a déjà fait deux bonnes journées de travail (lundi et mardi). C’est un parcours où il faut être hyper stratégique. C’est le genre de parcours qui peut vous détruire. Il faut donc être patiente. C’est un parcours de Majeur, il est très exigeant au niveau du jeu. »
Cette 11e place au KPMG Women’s PGA Championship en 2023 constitue encore aujourd’hui son meilleur résultat en Majeur. Mais de cette semaine en terre française, elle ne s’est fixée aucun objectif.
« Ce sera surtout un objectif de moyen, pas un objectif de résultat, conclut-elle. Dimanche soir, à partir du moment où j’aurai donné le maximum, je serai contente. Je ne veux pas avoir le moindre regret. Il y aura bien sûr de l’attente de la part du public français mais la pression, c’est d’abord nous qui nous la mettons. »
Photo : Philippe Millereau / KMSP