Depuis son retour au calendrier européen en 1986, l’Open d’Ecosse réussit très bien aux Français. Imaginez : 2 victoires, 7 podiums et 6 top 10 ! Retour sur les plus grands exploits des Tricolores au pays du Chardon.
Il faut se frotter les yeux pour y croire : l’Open d’Ecosse n’est pas un tournoi si ancien. Après deux essais infructueux dans les années 1930 puis 1970, il n’est installé durablement au calendrier du tour européen que depuis 1986 !
Il faut continuer à se les frotter en découvrant que cette prestigieuse compétition est aussi l’apanage des Français. Nulle part ailleurs qu’en France et en Espagne sans doute, les Tricolores ont autant brillé. Pensez-donc : 2 victoires, 7 podiums et 6 top 10 à la clé !
Les Français présents auront fort à faire
Aujourd’hui co-sanctionné par le DP World Tour et le PGA Tour et étape des Rolex Series, le Genesis Scottish Open accueille cette année les meilleurs joueurs mondiaux. Autant dire que la tâche sera difficile pour Victor Perez, Antoine Rozner, Matthieu Pavon (3e en 2017) et peut-être Julien Guerrier (3e réserve ce mardi) de perpétuer la réussite française.
Les trois derniers golfeurs ayant montré leur aisance sur les links de Renaissance – Victor Dubuisson (9e en 2020), Benjamin Hebert (2e en 2019) et Romain Langasque (3e en 2019) – ne sont malheureusement pas qualifiés. Idem pour Raphaël Jacquelin, à coup sûr le plus régulier de tous en terre écossaise, sans avoir néanmoins pu enlever le moindre titre.
Raphaël Jacquelin, le meilleur car le plus régulier
Les prestations du Lyonnais sont pourtant remarquables au regard de sa régularité au plus haut niveau et ce sur trois parcours différents : 2e en 2009, 3e en 2010, 8e en 2013 et encore 2e en 2015 ! Ce dernier constitue son dernier gros résultat autant sportif que financier (le plus gros de toute sa carrière d’ailleurs avec un peu moins de 400 000 €). Devancé d’un coup par l’Américain Rickie Fowler, il a pu consentir quelque regrets après un dernier tour dans le par 70 alors que Victor Dubuisson accrochait son premier top 10 en Ecosse avec un 66.
Une préférence pour Loch Lomond qui n’est pas… un links
Au regard des résultats obtenus, les Français ont été plus performants sur le parkland de Loch Lomond qui n’a rien d’un links. C’est la raison pour laquelle le tournoi a déménagé en 2011 pour proposer aux participants un parcours plus conforme à ce qui les attend à The Open la semaine suivante.
Outre les podiums de Jacquelin en 2009 et 2010, on retrouve une belle 6e place de Jeff Remesy en 2002. Reste trois autres exploits. Les plus mémorables.
Jean Van de Velde ouvre (comme souvent) la voie en 1996
En terminant à la 2e place du Loch Lomond World Invitational, le 22 septembre 1996, le Montois ne savait pas encore qu’il participait à l’Open d’Ecosse ! Et pour cause, il avait déjà eu lieu en juillet… L’année suivante, faute de sponsors, le tournoi risquait de disparaître. C’est alors que le Loch Lomond WI le remplaça au pied levé, intégrant de fait le palmarès. C’est ainsi que le Scottish Open accepte deux vainqueurs en 1996 ! Outre le Gallois Ian Woosnam qui s’était imposé à Carnoustie, on y découvre pour la première fois de l’histoire, un Danois. Au prix d’une belle remontée, Thomas Bjorn avait en effet coiffé Van de Velde sur le poteau d’un petit coup… Non, non ça ne nous rappelle rien.
Thomas Levet accroche une première victoire en 2004
Au matin du dernier tour, le favori est un autre tricolore : Grégory Havret, très en forme. Malheureusement après 5 bogeys et un double, le Rochelais doit se contenter de la 10e place.
C’est sans compter sur la remontée fantastique du Racingman Thomas Levet, pourtant 14e seulement le samedi. Au prix d’un retour phénoménal en -8, il remporte à 35 ans son 3e titre sur le tour et une qualification pour The Open. En pleurs, il déclare « Cette victoire est fantastique, superbe et tout, mais jouer l’Open, c’est autre chose ». Il finira 5e à Troon après avoir été en position de gagner… En 2012, il termine à la même place pour son dernier grand résultat au Scottish.
Grégory Havret s’impose en play-off contre Mickelson en 2007
Sur les rives du lac Lomond, personne n’attendait Greg Havret. Même au dernier tour quand tous les observateurs commentaient la bataille haletante que menaient Phil Mickelson, Luke Donald et Ernie Els. Pourtant Havret tient la forme de sa vie après une 15e place à l’Open de France et une 3e à l’European Open. Il bénéficie surtout d’un nouveau préparateur mental.
Au prix d’un final solide exempt de toute erreur, Havret pousse en play-off (en mort subite sur le 18) le gaucher n°3 mondial. Mickelson drive le premier et envoie sa balle dans le terrible rough de gauche. Havret ne se désunit pas en touchant le milieu du fairway et malgré un 2e coup mal maîtrisé, il parvient à enquiller son putt pour le par alors que Mickelson rate de peu son chip-in… Son polo encore trempé par le champagne, le Français déclare : « Je dois dire que l’Open de France est évidemment très important pour moi et pour nous, mais après cela, gagner un tournoi en Écosse, c’est tout simplement autre chose ».
Une belle page de l’histoire du golf français était écrite, trois avant celle qui le marquera à jamais, lors d’un certain US Open 2010 où il frôla la victoire en compagnie d’un certain Tiger Woods.
Photo Warren Little/Getty Images