La quinzième édition de la traditionnelle compétition de doubles de l’Océan Indien démarre vendredi pour couronner une semaine de fête du golf à La Réunion. Avec Sébastien Vandooren à la place du numéro un français Matthieu Pavon, Julien Quesne sera un des favoris à sa succession. Presque tous les grands noms du golf réunionnais seront au départ pour tenter de remporter cette édition 2024 au Golf de Bassin Bleu frappé par la sécheresse.
David CHARPENET, envoyé spécial à La Réunion
Comme tous les deux ans en alternance avec le Golf de Bourbon, le Golf du Bassin Bleu accueille le grand rendez-vous en double à La Réunion, sur les hauteurs de la station balnéaire de Saint-Gilles-les-Bains, pour trois jours de compétition intense (6-8 décembre). Les quatre balles meilleures balles du vendredi lanceront les hostilités de ce Mercedes Golf Open, suivies du redouté foursome, avant un nouveau fourballs dimanche.
Un parcours du Bassin Bleu particulièrement sec
La sécheresse a frappé l’île de La Réunion cette année et l’été austral complique le travail des équipes de Stéphane André qui doivent se démener pour proposer un parcours à la hauteur de cet événement. « Le parcours est très sec. Il n’a pas vraiment plu depuis quatre mois et on n’a reçu que quelques gouttes la semaine dernière et mercredi, regrettait le directeur du Golf du Bassin Bleu. Il suffirait de pas grand chose pour que ça reverdisse, mais là? c’est compliqué pour les greenkeepers. Les greens du 3 et du 4 notamment risquent d’être un peu abîmés.»
Joël Bouchara, greenkeeper au Bassin Bleu depuis 25 ans, a subi les conséquences d’une grève du fournisseur d’électricité local qui a fait sauter les installations d’arrosage. « Les grévistes ont fait des délestages sur le réseau et le tableau de synchronisation des pompes n’a pas résisté, déplorait-il. On a donc été obligé de réguler comme on a pu avec le matériel disponible. Mais le plus dramatique, c’est qu’il ne tombe pas une goutte. On a eu 3 mm en sept mois ! »
Il va forcément y avoir des rebonds qui vont nous faire péter les plombs
Stanislas Caturla
Les greens n’ont finalement pas tant souffert que ça. Mais les fairways vont clairement proposer des rebonds aléatoires qui pourraient faire basculer le résultat final. « Il va forcément y avoir des rebonds qui vont nous faire péter les plombs, résumait Stanislas Caturla, le grand gourou du Win Tour. Il faudra rester zen, notamment lors des foursomes de samedi. »
(Stan Caturla, un grand pro qui ne laisse rien au hasard sur les greens)
Une dotation de 50 000 euros
Après un dixième anniversaire des IFPD fêté au Golf de Bourbon l’an passé, cette quinzième édition Du Mercedes Golf Open de La Réunion a été concoctée par une nouvelle équipe autour de Jean-Marie Hoarau, indéboulonnable président de la Ligue de Golf de La Réunion.
« Cette année, c’est un tournoi sur invitation. On a encore une belle dotation avec 50 000 euros, dont 10 000 euros pour la paire gagnante, avec une majorité de joueurs de l’Alps Tour. Au niveau du comité d’organisation, il y a eu beaucoup de changements autour de moi cette année et il a donc fallu que tout le monde comprenne bien ce qu’il devait faire. Mais les inquiétudes ont vite été levées parce que la nouvelle équipe est formidable. Ils ont vraiment effectué un travail exceptionnel pour que tout se passe au mieux. »
(Un golf avec des vues sur l’océan bluffantes et des scènes parfois bucoliques…)
Julien Quesne défend son titre, avec Sébastien Vandooren
Invitée de dernière minute, la seizième et dernière paire composée de Jérôme Lando-Casanova et Clément Berardo, seul duo réunissant des joueurs ayant déjà évolué sur le DP World Tour, est certainement la plus redoutable sur le papier.
Mais même orphelin de Matthieu Pavon avec qui il avait remporté le titre l’an passé, Julien Quesne est forcément lui aussi à classer parmi les favoris. Le double vainqueur sur le DP World Tour vient d’ailleurs de gagner à Hossegor pour empocher l’ordre du mérite de la Road to Arkea, l’ordre du mérite du French Golf Tour. Cette fois, c’est Sébastien Vandooren qui évoluera à ses côtés, un ami d’enfance de la Touraine, pro enseignant en Île de France au Golf de Fourqueux.
Celui qui avait représenté la France aux Jeux olympiques de Rio en 2016 (avec Grégory Bourdy) sera donc encore un des favoris de l’épreuve, avec de nombreux grands noms du golf hexagonal et réunionnais comme challengers.
Riu et Caturla seule paire déjà sacrée
Il y aura d’autres nombreux anciens lauréats au départ de cette 15e édition, mais seuls Victor Riu et Stanislas Caturla ont déjà gagné ensemble, en 2022 sur ce parcours du Golf de Bassin Bleu.
Vainqueur avec son jeune frère retraité des fairways Thomas sur ce même tracé de Bassin Bleu en 2020, Paul Elissalde sera cette semaine associé à Nicolas Calvet. David Antonelli a, lui aussi, déjà été champion de France de double avec Joël Stalter sur ce parcours en 2016. Cette semaine, il jouera avec le spectaculaire Romain Béchu. Les expérimentés Maxime Radureau et Anthony Grenier tenteront pour leur part de faire parler leur talent, qui reste intact.
On est très fier de réunir beaucoup de joueurs de La Réunion de haut niveau
Jean-Marie Hoarau
Comme tous les ans, les joueurs réunionnais seront particulièrement suivis par le public. Il y aura huit joueurs locaux au départ, dont trois équipes 100 % péi (Romain Lanteri et Alexandre Daydou, Titouan Berny et Christian Verrougstrate ainsi que les attachants Bruno Sagansan et Jean-Philippe Welter, diminué physiquement et qui remplace courageusement au pied levé Franck Michel). Vainqueur chez lui au Golf de Bourbon en 2021, Benjamin Kedochim sera pour sa part associé à Louis Bellan, alors que Galaad Hoarau évoluera avec Aubin Lacaze.
« On est très fier de réunir beaucoup de joueurs de la Réunion de haut niveau, rappelait Jean-Marie Hoarau. Il ne manque que Julien Sale qui aurait adoré venir, mais il passe les cartes de l’Asian Tour. »
Tout est réuni pour une belle semaine de golf débutée avec la journée marmailles consacrée aux enfants dans les toutes nouvelles splendides installations du Golf de Bourbon, avant une série de pro-am et trois jours de compétition sur le très scénique parcours du Golf de Bassin Bleu.
Photos : David Charpenet / Golf Planète