Squatté par les meilleurs golfeurs du monde, le haut du leaderboard de ce tournoi olympique est digne d’un Majeur. Rahm, Schauffele, Fleetwood, Nicolai Højgaard, Matsuyama, McIlroy, Scheffler, Tom Kim vont ainsi se disputer la médaille d’or. Treizième à -8, Victor Perez reste dans le coup pour le bronze !
Lionel VELLA, au Golf National
C’est clairement la première fois que le tournoi olympique de golf nous propose un emballage final aussi grandiose, avec des stars à tous les étages. Si le podium de Rio avait, il faut bien le reconnaître, de la gueule (Justin Rose en or, Henrik Stenson en argent, Matt Kuchar en bronze), celui de Paris devrait pour sa part entrer directement dans la légende d’un sport absent pendant 112 ans de la famille olympique.
Retrouvez le classement complet
Quand on consulte ce haut de leaderboard, il faut presque se pincer pour y croire. Jon Rahm, double vainqueur en Majeur, côtoie à -14 Xander Schauffele, qui vient en l’espace de trois mois seulement de s’offrir le PGA Championship et The Open. L’Espagnol, transféré pour 500 millions de dollars en décembre sur le LIV Golf, retrouve presque comme par enchantement son niveau de l’an passé, quand il s’était offert la veste verte au Masters.
« J’ai bien joué toute l’année, mais je n’ai pas réussi à me donner les meilleures chances, tempère cependant le Basque. Ce dernier mois, j’ai mieux joué et je me suis amélioré petit à petit. La victoire de la semaine dernière (en Angleterre sur le LIV) et être en position cette semaine, c’est très gratifiant. »
Quand on finit deuxième ou troisième, on n’est pas content, là, il y a cette opportunité d’être récompensé si on monte sur le podium. C’est toujours très spécial comme sentiment…
Xander Schauffele
Certainement le meilleur joueur de golf du moment, Xander Schauffele, l’actuel n°2 mondial, vainqueur de cette même médaille d’or à Tokyo il y a trois ans, ne lorgne que sur cette première place. Même si deux autres breloques, au métal moins prestigieux, certes, representent également un enjeu au tableau des médailles.
« Tout le monde vise la première place, souffle l’Américain. Mais contrairement à tous les tournois auxquels nous participons, où quand on finit deuxième ou troisième, on n’est pas content, là, il y a cette opportunité d’être récompensé si on monte sur le podium. C’est toujours très spécial comme sentiment… »
Si vous regardez le classement, il est incroyable. C’est le classement auquel on s’attend aux Jeux olympiques et c’est probablement ce que le sport mérite. Je suis heureux d’en faire partie
Tommy Fleetwood
Héros de la dernière Ryder Cup, l’homme qui avait assuré la victoire de l’Europe en battant Rickie Fowler le dimanche en simple à Rome, est impatient d’en découdre. Même si Tommy Fleetwood est l’un des rares parmi tous ces champions (une petite dizaine) qui se tiennent en quatre coups seulement à ne pas avoir goûté ne serait-ce qu’une fois à un succès en Grand Chelem. Alors pourquoi par l’or olympique ?
« Je suis très, très impatient de jouer, lâche le Britannique, seul troisième à -13. Si vous regardez le classement, il est incroyable. C’est le classement auquel on s’attend aux Jeux olympiques et c’est probablement ce que le sport mérite. Je suis heureux d’en faire partie et, vous savez, je m’en sors très bien jusqu’à présent. On verra. J’attends avec impatience demain. Le public ici est différent de celui auquel nous sommes habitués. C’est vraiment un public olympique et l’ambiance y été incroyable. »
Le 62 référence de Nicolai Højgaard
Sentiment partagé par Rory McIlroy, 6e à -10, indéniablement le chouchou du public (avec les Français), et qui avait, on s’en souvient peut-être, perdu en play-off pour le bronze à Tokyo. Ils étaient sept pour une place. Remportée par le Taïwanais C.T. Pan.
« C’est incroyable pour le jeu de voir tous ces joueurs se classer parmi les meilleurs, s’exclame l’Irlandais. Il y a évidemment Xander qui a connu une année incroyable, Scottie, le meilleur joueur du monde, Jon Rahm, des joueurs plus jeunes, Nicolai qui a joué 62 (-9) aujourd’hui. Oui, c’est un classement incroyable et la journée de demain devrait être passionnante. »
Victor Perez, comme Migliozzi à l’Open de France 2022 ?
Si Matthieu Pavon a depuis la fin du 2e tour dit adieu à l’idée de décrocher une médaille pour la France, un peu plus encore ce samedi avec un très lourd 77 (+6), Victor Perez, lui, est toujours « en vie ». Son 68 (-3) lui permet encore d’y croire. Il est à cinq longueurs de Fleetwood, troisième et synonyme de médaille de bronze.
Pour y parvenir, le Tarbais devra hausser un peu plus encore son niveau de jeu, pourtant déjà très solide. Peut-être imitera-t-il Nicolai Højgaard, auteur d’un magistral 62 (-9), record du parcours de l’Albatros égalé. Le Danois qui rejoint d’ailleurs ici son frère jumeau, Rasmus, propriétaire de cette marque à l’Open de France 2022. Une édition qui avait vu l’Italien Guido Migliozzi l’emporter sur le fil face au golfeur scandinave grâce à un dernier coup d’anthologie sur le green du 18 et une carte finale de… 62 ! A bon entendeur…
Le leaderboard
Photo : John MACDOUGALL / AFP