Luke Donald, le capitaine de l’équipe européenne, et Zach Johnson, son homologue américain, vont potentiellement avoir à gérer un sérieux dilemme. Que faire si des joueurs du LIV Golf se qualifiaient aux points pour la Ryder Cup ? L’hypothèse est loin d’être farfelue et pourrait avoir un sérieux impact sur l’esprit d’équipe…
« Mon boulot en tant que capitaine est de créer une culture d’équipe. Quelle que soit l’identité des 12 joueurs de mon équipes, ce sera mon job principal. » Interrogé par le média Golfweek, Luke Donald a donné une réponse sibylline sur la question de la présence d’un joueur du LIV Golf dans son équipe. « Si un joueur du circuit LIV se qualifie et que l’on constate des désaccords entre lui et ses coéquipiers, alors nous devrons traiter le problème avant le début de la Ryder Cup », précise l’Anglais.
Donald ne ferme pas la porte
Le torchon brûle, on le sait, entre Rory McIlroy et les dissidents du circuit saoudien, notamment avec son ancien ami Sergio Garcia. Le Nord-Irlandais milite pour une équipe sans aucun joueur du LIV. L’autre leader potentiel du “Team Europe”, Jon Rahm, est plus nuancé.
Oui, je garde un œil sur les gars du LIV, mais surtout sur ceux qui s’investissent totalement pour essayer de se qualifier
Quel que soit l’avis des ténors du Vieux continent, la possibilité mathématique de voir un joueur du LIV se qualifier aux points est réelle. Même si le “circuit” de Greg Norman n’octroie pas de points mondiaux, même si le PGA Tour les a bannis, les “LIVeurs” vont pouvoir jouer les Majeurs pour certains d’entre eux (Sergio Garcia et Thomas Pieters seront au Masters), quelques WGC (dont le match play fin mars) et plusieurs épreuves lucratives du DP World Tour (pour ceux qui n’ont pas abandonné leur carte comme Garcia), en attendant le jugement de la cour qui pourrait avoir un impact décisif.
« Je préfère ne pas trop me projeter, je suis davantage concentré sur les joueurs qui inscrivent des points semaine après semaine, assure Luke Donald. Oui, je garde un œil sur les gars du LIV, mais surtout sur ceux qui s’investissent totalement pour essayer de se qualifier. »
Certes, le niveau de jeu des anciennes gloires partis vers d’autres cieux (Garcia, mais aussi Ian Poulter, Martin Kaymer, Paul Casey, Lee Westwood) semble rédhibitoire, mais un exploit dans un tournoi richement doté peut se produire et modifier la donne. D’autant que la jeune garde européenne tarde à éclore. Autant sportivement que règlementairement, Luke Donald ne peut donc pas fermer complètement la porte…
Zach Johnson joue la prudence
Du côté des Américains, le “risque” existe aussi mais Zach Johnson a préféré éluder la question pour le moment.
« Pour être franc, je ne me préoccupe pas de ce sujet pour le moment, a assuré l’ancien vainqueur du Masters et de l’Open britannique. Il y a encore beaucoup d’incertitudes autour de ça. »
Au Masters, des joueurs comme Dustin Johnson, Bryson DeChambeau, Harold Varner III, Jason Kokrak ou Kevin Na seront dans le champ et pourrait frapper un grand coup dans le classement en cas d’exploit. Sans oublier les sulfureux Patrick Reed et Phil Mickelson.
Bref, les deux capitaines se seraient bien passés de ce potentiel casse-tête. Tous les chemins mènent à Rome, même si certains sont un peu détournés…
Photo © Ross Kinnaird/Getty Images/AFP