Avec une carte identique de 65 (-7), Jon Rahm, seul leader à -15, et Rory McIlroy (photo), 4e à -12, vont se livrer à distance ce dimanche une lutte féroce pour la victoire de cette édition 2022 du DP World Tour Championship. Trois points séparent ces deux champions. Un écart dans lequel se sont glissés l’Anglais Matthew Fitzpatrick (2e à -14) et le Suédois Alex Noren (3e à -13). 16e à -4, Romain Langasque va tenter d’accrocher le top 10 final…
Lionel VELLA, à Dubaï
C’est très sûrement à cela que l’on reconnait des joueurs d’exception. Capable de hausser leur niveau de jeu au moment opportun, malgré des conditions de jeu difficiles, en l’occurrence une chaleur intense (plus de 30 degrés) et un parcours rendu encore plus redoutable avec ce vent naissant en début d’après-midi ici à Dubaï. A l’heure justement où ils se sont élancés.
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11h55 locale (8h55 en France) pour Rory McIlroy. 12h25 (9h25 en France) pour Jon Rahm. Ces deux champions hors norme ont signé la même carte. Un impressionnant 65 (-7), avec notamment un sans-faute pour l’Espagnol. Un exploit majuscule compte tenu de la météo éprouvante qui lui permet de prendre les commandes à -15 d’un tournoi qu’il apprécie clairement. Vainqueur en 2017, il avait terminé 4e en 2018 avant de gagner de nouveau en 2019, s’offrant cette année-là un doublé DP World Tour Championship-Race.
« 65, je ne pense pas que j’aurais pu tirer plus bas aujourd’hui, souffle le Basque. J’ai réussi à signer quelques birdies dans des situations qui n’étaient pas toujours favorables. Je n’ai pas touché le moindre fairway sur les pars 5 mais je suis quand même parvenu à jouer -3. »
Closing birdie for @JonRahmpga 🙌
A bogey-free 65 moves him into the lead on Saturday.#DPWTC | #RolexSeries pic.twitter.com/EJvfetCxlH
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« J’aime bien ce parcours, poursuit-il. Il est exigeant. Les prévisions météorologiques de demain semblent être similaires à celles d’aujourd’hui. J’ai eu de bons dimanches ici par le passé. J’espère juste que je pourrais gommer mes erreurs d’aujourd’hui depuis le tee et réussir un tour aussi fluide que vendredi (66). »
Dans le dur pendant 33 trous avant une fin de 2e tour complètement dingue (birdie 16 et 17, eagle 18 pour un 68 venu d’ailleurs), Rory McIlroy a lui aussi démontré qu’il était l’un des tous meilleurs golfeurs de sa génération. Sinon le meilleur. Malgré un départ encore poussif (bogey 1 et 3, eagle au 2), le Nord-Irlandais a ensuite enclenché le booster, claquant sept birdies entre les trous 5 et 18. Du travail d’orfèvre. 4e à -12, ex-aequo avec l’Anglais Tyrrell Hatton, la victime du jour avec son 72 (par), l’actuel n°1 mondial peut viser évidemment la victoire ici sur le Earth Course (comme en 2012 et 2015) et remporter sa 4e Race (désormais DPWT Ranking) après 2012, 2014 et 2015.
What a par save from @McIlroyRory! 🙌#DPWTC | #RolexSeries pic.twitter.com/Uygj5A6zbN
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« Une journée comme ça, ça fait du bien, reconnait le Britannique. Je pensais que les trois derniers trous d’hier pouvaient me donner un nouvel élan. Et j’ai intégré cela aujourd’hui. Si j’ai souvent bien joué ici (Ndlr, 7 tops 10 entre 2009 et 2021 en plus de ses victoires en ayant fait l’impasse en 2017 et 2020), c’est que je sais comment sortir des scores bas. A moi de continuer de toucher les fairways et me donner des occasions sur les greens. »
N°1 du DP World Tour au jeu des projections avant un dernier tour qui s’annonce grandiose, McIlroy peut aussi rejoindre dans la légende le Suédois Henrik Stenson, auteur en 2013 d’un doublé inédit PGA Tour-European Tour.
« Ce serait merveilleux, confirme-t-il. J’ai joué du très, très bon golf tout au long de l’année. Si je suis capable d’aller au bout demain et de tirer encore un bon score, ce serait une très belle façon de mettre un terme à cette excellente saison… »
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Entre ces deux locomotives du golf européen, stars également aux Etats-Unis, Matthew Fitzpatrick et Alex Noren vont tenter de résister ce dimanche à Dubaï. Seul deuxième à -14 grâce à une carte de 70 (-2), l’Anglais, leader depuis jeudi et déjà deux fois vainqueur de cette finale en 2016 et 2020, est toujours en course pour finir premier du ranking européen.
Il partagera la dernière partie (à 12h00 locale) avec Jon Rahm tandis que Noren, 68 aujourd’hui, sera associé à McIlroy à partir de 11h50. Vainqueur de la Ryder Cup 2018 au Golf National, le Scandinave, 40 ans, exilé sur le PGA Tour et qui n’a plus gagné depuis quatre ans, reste sur deux deuxièmes places sur le DP World Tour : Barracuda Championship le 17 juillet et le Dunhill Links Championship le 2 octobre. Attention, outsider en puissance !
C’est un parcours qui pompe beaucoup d’énergie. Il est dur à scorer. Mais je vais prendre ma chance ce dimanche !
Romain Langasque
Si les Français ne sont plus concernés, hélas, par la victoire, ils peuvent s’offrir un bon dernier tour, histoire d’achever cet exercice 2021-22 sur une bonne note. C’est le cas de Romain Langasque, 72 (par) ce samedi et 16e à -4 (212).
« Je suis à l’attaque depuis le début de la semaine mais mon meilleur score, c’est un -3, j’aimerais donc que ce soit un peu mieux, souffle-t-il. C’est un parcours qui pompe beaucoup d’énergie. Il est dur à scorer. Mais je vais prendre ma chance ce dimanche ! »
Antoine Rozner a souffert de la chaleur
Même discours ou presque pour Victor Perez, qui a posté un second 73 (+1) en deux jours. Le Tarbais est 26e à -1 (215). Il sera associé au Norvégien Viktor Hovland (9h30 locale). « Je vais essayer de finir sur une bonne note même si l’ensemble reste positif pour moi », prévient le meilleur français au ranking (24e).
Pour Antoine Rozner, 73 lui aussi et qui a souffert de la chaleur dans ce Moving day – il a fait appel à un médecin durant sa partie – l’objectif sera d’accomplir enfin un tour sans la moindre frustration et d’accrocher ce fameux top 30 qui le qualifierait pour The Open en juillet 2023 au Royal Liverpool. 34e à +1, il pointe ainsi à la 36e place du ranking.
« J’ai pris beaucoup de retard, regrette-t-il. Il faudra une très grosse journée demain. Ce ne sera pas une fin en soi car je sais que j’aurais beaucoup d’autres occasions de me qualifier mais avec une bonne partie, on ne sait jamais. »
Pavon : battre enfin le parcours !
Quant à Matthieu Pavon, qui a accroché le par ce samedi en s’étant élancé en première partie (à 8h30 avec le Chinois Haotong Li), la mission principale sera de battre au moins une fois le parcours.
« Dès que je manque un coup, je fais un bogey, se lamente le Bordelais, 49e à +7. J’ai du mal à sauver mon par. Donc, voilà, je tourne un peu en rond autour du par et je n’arrive pas à jouer plus bas. J’espère juste battre le parcours demain. Je sais que j’ai le jeu pour. »
Le leaderboard
Le leaderboard des Français
Photo : ROSS KINNAIRD / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP