Pour son 25e et dernier Cazoo Open de France, Raphaël Jacquelin a été fêté par ses pairs mardi soir, avant de démarrer le tournoi jeudi avec l’objectif de passer le cut pour profiter des quatre jours de compétition. Déjà entraîneur reconnu, le Lyonnais de 49 ans vise rapidement une nouvelle carrière de joueur sur les circuits séniors des deux côtés de l’Atlantique.
David CHARPENET au Golf National,
Raphaël Jacquelin est un grand monsieur du golf français. Un des meilleurs joueurs tricolores de ses vingt dernières années. Quadruple vainqueur sur le DP World Tour entre 2005 et 2013, le Lyonnais va mettre un terme à sa carrière sur le circuit européen après son 25e et dernier Cazoo Open de France (21-24 septembre). Une émotion qui sera palpable jeudi matin à 8h0 au départ du trou numéro 10.
« C’est une émotion particulière de jouer mon dernier Open de France, avoue-t-il. Depuis le début de la semaine, je croise un peu tout le petit monde du golf français. Mardi soir, j’ai eu droit à une belle surprise. Ce ne sera pas évident de taper le premier coup jeudi. Je pars du trou numéro 10, donc c’est déjà moins compliqué que de partir du 1 qui est beaucoup plus compliqué. Mais il y aura forcément de l’émotion. Cette semaine, c’est le plaisir avant tout. Mais jouer le week-end me permettrai de profiter au maximum des quatre jours. Franchement, je ne tape pas si mal. J’espère donc jouer ce week-end. Mais je me fixe pas beaucoup plus d’objectifs. Jouer à chaque fois le meilleur coup possible.»
Une Académie de coaching avec Alain Alberti
Alors qu’il n’est pas encore « retraité » du DP World Tour, l’artiste au swing si esthétique de 49 ans a déjà débuté une carrière de coach, notamment avec Julien Guerrier, un autre Lyonnais… d’adoption cette fois.
«Avec Alain Alberti (Ndlr : son entraîneur de toujours), on a lancé AJ Coaching pour s’occuper notamment de pas mal de jeunes de l’Alps Tour qui vont passer les PQ1 cette année (Ndlr : le premier tour des cartes pour tenter de rejoindre le DP World Tour). Je travaille aussi avec Julien Guerrier qui fait une de ses meilleures saisons et qui devrait se qualifier pour la finale de Dubaï. Avec Alexander Levy, en collaboration avec Jérôme Theunis. Et Jeong weon Ko avec Alain Alberti.»
Objectif PGA Champions Tour
Mais Raphaël Jacquelin se sent encore compétiteur dans l’âme ! Le DP World Tour est devenu trop difficile pour ses articulations (encore bien souples pour un sportif de presque 50 ans !), mais les circuits séniors européen du Legends Tour et surtout américain du PGA Tour Champions restent ses objectifs pour 2024.
«Je vais aller aux cartes du Champions Tour fin novembre. J’ai une catégorie pour le Legends Tour. Je vais donc quoi qu’il arrive prendre mon membership. Je devrais pouvoir intégrer le champ de quelques Majeurs chez les seniors. Ça fait de belles perspectives. Je me sens encore joueur de golf. Mais sur le DP World Tour, il est temps de laisser la place aux jeunes.»
Pour rester compétitif, il s’entraîne avec son coach de toujours Alain Alberti. Et avec Richard Gillot, basé plus près de chez lui au Golf de Maison Blanche, près de Genève.
Un homme, une famille
La famille Jacquelin sera là au grand complet cette semaine pour saluer celui qui a lancé avec sa femme, Fanny, le circuit pour les jeunes, Born For Golf.
« C’est mon fils Hugo qui va me caddeyer cette semaine. Et le reste de la famille arrive jeudi soir, avec les grands-parents ! Born for Golf continue, mais uniquement en Île-de-France. Les parents et les enfants sont ravis. Mais c’était devenu trop compliqué à mettre en place dans le reste de la France. »
Laisser la place aux jeunes
Raphaël Jacquelin
Loin d’être amer, Jacquelin a l’honneur de pouvoir tirer sa révérence devant son public. Vendredi ou dimanche en fonction de ses résultats, mais forcément avec le sourire.
«Après 681 tournois, il est temps de s’arrêter. Dans mes meilleures semaines ces dernières saisons, j’ai dû faire top 15. C’est la preuve que le DP World Tour est devenu trop difficile pour moi. Tout a évolué, que ce soit le matériel ou la puissance des joueurs. Les scores ont considérablement baissé sur les mêmes parcours que je joue depuis 25 ans. Mais j’ai évolué aussi. Je frappe encore bien la balle. Mais je n’ai plus aucune chance de pouvoir gagner. Et en tant que compétiteur, je n’ai pas envie de sentir que je m’engage dans un tournoi que je ne peux pas gagner ! Jouer mon dernier tournoi du DP World Tour à l’Open de France, c’est encore plus beau. »
Photo : Golf Planète