Malgré une entame de 3e tour catastrophique avec notamment un terrible +5 sur le par 3 du 2 de l’Albatros, Rasmus Højgaard (photo) a su limiter la casse avec un 74 (+3). Le Danois demeure en tête mais ne compte plus qu’un point d’avance sur le Sud-Africain George Coetzee et deux sur le Belge Thomas Pieters et le Français Paul Barjon. Auteur d’un 69 (-2) sans bogey, Antoine Rozner est lui aussi dans coup pour la gagne. Le Racingman est 5e (avec l’Allemand Yannik Paul) à -9…
Lionel VELLA, au Golf National (avec Nathan CARDET)
Même s’il ne l’emporte pas ce dimanche, Rasmus Højgaard aura fait preuve ce samedi sur le par 71 de l’Albatros d’une force de caractère assez incroyable. Leader confortable avec six points d’avance sur ses premiers poursuivants, le Danois seulement âgé de 21 ans a ainsi connu un début de partie catastrophique encaissant notamment un terrible +5 sur le par 3 du 2 avec trois balles dans l’obstacle d’eau.
Un bogey sur le trou suivant après une mise en jeu dans l’eau sur la droite du fairway aurait pu définitivement anéantir le mental du golfeur scandinave, celui-ci voyant alors le Français Paul Barjon, birdie au même endroit, passer en tête avec un point d’avance.
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Mais il est écrit que ce Rasmus Højgaard, déjà trois succès sur le Tour européen, est fait d’un autre métal que la majeure partie de ses collègues. Il a ainsi su rester patient et remonter la pente avec trois birdies entre les trous 6 et 11. Certes abandonné par ses mises en jeu, qui n’ont que très rarement touché les fairways, l’actuel 61e au ranking du DP World Tour a réussi à jouer -1 sur le retour et signer une carte inespérée de 74 (+3) qui le maintient à flot avant le dernier tour.
Ce n’est évidemment pas le genre de samedi que j’espérais mais je suis assez fier d’avoir tenu le choc
Rasmus Højgaard
« Pour être honnête, j’étais assez loin mentalement après ce départ, avoue-t-il au micro du Tour européen. C’était dur mais je devais essayer de me dire que j’avais bien joué ces derniers jours et que cela ne devait pas trop me déranger. Je devais rester positif et essayer de frapper mes meilleurs coups. »
« Alors oui, ce n’est évidemment pas le genre de samedi que j’espérais, poursuit-il, mais je suis assez fier d’avoir tenu le choc, d’avoir signé quelques birdies en cours de route et d’être surtout toujours en tête. J’espère juste que je prendrai un meilleur départ demain (dimanche) et qu’il y aura la victoire au bout. Chaque succès dans une carrière est incroyable mais j’adorerais ajouter celui-ci à mon palmarès… »
+6 after 2 holes.
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Il partira en dernière partie à 13h00 en compagnie du Belge Thomas Pieters, co-auteur d’un très solide 66 (-5) aujourd’hui, et du Sud-Africain George Coetzee, seul deuxième à -11. Troisième à l’issue du dernier Open de France en octobre 2019, il avait été dans le coup jusqu’à la fin pour la victoire finale. Méfiance donc !
Meilleur français jeudi après dix-huit trous avec un excellent 65 (-6), Paul Barjon l’est de nouveau après trois tours. Son 70 (-1) du jour lui permet en effet de prendre la troisième place à -10 (avec Pieters) et de ne compter que deux longueurs de retard sur le leader.
Il faudra mettre trois-quatre putts de plus, signer un score assez bas et mettre la pression sur le dernier groupe
Paul Barjon
« La journée a été un peu plus compliquée sur les greens avec très peu de putts qui sont rentrés, regrette celui qui vient de perdre son droit de jeu sur le PGA Tour. Le grand jeu a été assez correct… Mais être en position de gagner le dimanche, c’est un peu l’objectif qu’on se fixe le jeudi matin… Pour cela, il faudra mettre trois-quatre putts de plus, signer un score assez bas et mettre la pression sur le dernier groupe (Ndlr, Barjon sera en avant-dernière partie avec l’Allemand Yannik Paul et Antoine Rozner). »
Rozner, justement, auteur d’un très bon 69 (-2) sans bogey et donc lui aussi en position de jouer la gagne ce dimanche au Golf National. Le double vainqueur sur le DP World Tour est 5e à -9 (avec Paul).
J’ai envie de faire une bonne 4e journée complète et on fera les calculs à la fin mais c’est vrai que j’ai envie d’aller chercher cette victoire
Antoine Rozner
« J’aurais préféré avoir un meilleur score mais je suis en position de chasseur, annonce-t-il à la sortie du recording. Est-ce que cela va suffire ? Je ne sais pas. Cela ne va pas dépendre que de moi. J’ai en tout cas envie de faire une bonne 4e journée complète et on fera les calculs à la fin mais c’est vrai que j’ai envie d’aller chercher cette victoire. »
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« Il peut encore tout se passer ici, prévient-il. J’en discutais avec Mathieu (Decottignies-Lafon avec qui il a partagé ce Moving day). On préfère avoir 5 coups d’avance sur n’importe quel tournoi du monde plutôt que 5 coups d’avance sur l’Albatros. C’est vraiment un parcours très dur à gérer. Tout peut aller très vite. »
Si on m’avait dit que Rasmus (Højgaard) allait remettre tout le monde dans le coup, j’aurais vraiment signé direct
Victor Perez
Neuvième à -7 et donc à cinq coups de la tête, Victor Perez peut encore y croire. Mais il faudra évidemment jouer plus bas que son 68 (-3) du jour pour espérer succéder à Thomas Levet, dernier français à avoir soulever le trophée ici en 2011.
« Si ce matin on m’avait dit que je ferai -3, j’aurais signé direct, s’amuse le Tarbais. Et surtout si on m’avait dit que Rasmus (Højgaard) allait remettre tout le monde dans le coup, j’aurais vraiment signé direct. Il ne faut pas négliger qu’on est au Golf National, et que même si les conditions sont clémentes, faire -3 ou -4, ça reste une bonne partie. Si Rasmus ne met pas ses trois balles dans l’eau au 2, le tournoi est plié et on n’est pas là pour parler… Il faut toujours trouver du positif et faire encore mieux demain. »
« J’ai eu dans le passé ce trait de caractère de monter en puissance au fil du tournoi, enchaine-t-il encore. Si les conditions (météo) sont les mêmes, on ne réfléchit plus trop sur les coups car on les a déjà répétés depuis le début de la semaine. Mais c’est très dur de se mettre près des drapeaux sur un tel parcours. On a quelques occasions où il faut prendre les points. Après, c’est de rentrer quelques putts. Il faudra en mettre un peu plus demain pour soulever la coupe. »
Un Tom Vaillant sans complexe
Douzième à -6 avec trois cartes de 68, 71 et de nouveau 68, Tom Vaillant, le meilleur amateur pour l’instant dans ce 104e Open de France de l’histoire, est, quant à lui, peut-être un peu court pour l’emporter. Mais sa mission est d’ores et déjà remplie. Le jeune joueur de Cannes-Mougins, 20 ans et présent début septembre avec l’équipe de France aux Mondiaux au Golf National et à St Nom-la-Bretèche, a démontré qu’il pouvait largement rivaliser avec le champ d’un tournoi du Tour européen.
« C’est bien, il faut continuer, lâche-t-il calmement. Avec la pluie (dans la matinée), les roughs étaient un peu plus durs et les drapeaux l’étaient aussi. Nous (les amateurs) n’avons pas forcément l’habitude de jouer des drapeaux aussi difficiles, donc c’est un bon test, il faut être encore plus fort et j’essaye de faire du mieux possible. »
Le leaderboard
Le leaderboard des autres français
Photo : DP World Tour