Tout est possible dans le golf. Une rencontre au sommet a eu lieu dimanche, pendant le dernier tour de The Open, entre l’ancien banquier Martin Slumbers, directeur général du Royal & Ancient de St Andrews, et Yasir Al-Rumayyan, le gouverneur du Fonds d’investissement public (PIF) saoudien (à droite de Donald Trump sur la photo). Sans qu’on sache encore ce qui a été discuté précisément.
C’est le quotidien britannique The Telegraph qui a lâché l’info : dimanche, pendant le dernier tour de The Open remporté par l’Américain Brian Harman, le directeur général du R&A, Martin Slumbers, gardien officiel des lois du jeu de golf, a discuté dans une loge avec Yasir Al-Rumayyan, le gouverneur du Fonds d’investissement public (PIF) saoudien qui finance le circuit LIV Golf.
C’est la première fois qu’un membre éminent et influent du PIF ou du LIV est officiellement invité lors d’un Majeur, souligne le Telegraph, signe du rapprochement toujours en cours entre le clan des conservateurs, autour du PGA Tour, et celui des innovateurs aux poches sans fond, financés par l’Arabie saoudite. Beaucoup d’obstacles subsistent sur le parcours de la « fusion » annoncée début juin, un terme jugé trop optimiste depuis, mais les négociations continuent…
Grandes manoeuvres en coulisses ?
Les deux hommes n’étaient pas seuls, pendant qu’Harman en terminait avec le premier Majeur de son palmarès. Il y avait aussi Amanda Staveley, la femme d’affaires britannique qui avait organisé le rachat du prestigieux club de football de Newcastle United par les Saoudiens. A la veille de l’annonce que Kylian Mbappé, la star du Paris Saint Germain, pourrait toucher 700 millions d’euros en un an s’il acceptait de jouer la saison prochaine dans le club saoudien d’Al-Hilal.
Je suis très ouvert, nous sommes et continuons d’être en contact avec divers sponsors potentiels
Martin Slumbers (R&A)
Cette rencontre semble d’autant plus pertinente, en termes de timing, que Martin Slumbers n’avait pas exclu la semaine dernière, en conférence de presse, que le PIF devienne un jour partenaire de The Open. « Je suis très ouvert, nous sommes et continuons d’être en contact avec divers sponsors potentiels », avait-il résumé, après avoir salué l’annonce d’un accord de paix, en juin, entre le PGA Tour, le DP World Tour et LIV Golf. Tout en précisant que le R&A n’était pas partie prenante dans cet accord. Et qu’il siégeait toujours au conseil d’administration de l’OWGR, l’instance qui doit décider un jour, ou pas, si les joueurs du LIV peuvent à nouveau marquer des points au classement mondial et être invités dans les Majeurs.
Le ton a changé…
Il y a un an, au coeur de la tourmente, Slumbers critiquait ouvertement LIV Golf, estimant que le circuit dirigé par Greg Norman n’oeuvrait « pas dans l’intérêt du golf » et qu’il était « entièrement guidé par l’argent ». Douze mois ont passé et le ton de l’ancien banquier a bien évolué : « Le monde du sport a changé de manière spectaculaire l’année dernière. Ce n’est pas seulement le golf. On le voit dans le football, en F1, au cricket. Je suis sûr que le tennis ne sera pas loin derrière ».
« Il n’est pas possible pour le R&A ou le golf d’ignorer ce qui est un changement sociétal à l’échelle mondiale. Nous examinerons toutes les options qui s’offrent à nous en tenant compte de tous les paramètres », a aussi affirmé Martin Slumbers récemment, rappelle le Telegraph. Alors, comme disent les Anglais, « wait and see »…
Photo : RICH GRAESSLE / Icon Sportswire / DPPI via AFP