Malgré un passage très difficile entre les trous 10 et 14 avec un double et trois bogeys concédés, Romain Langasque a su réagir pour finalement poster un délicat 74 (+3) qui lui assure tout de même d’être là ce week-end. L’Azuréen pointe à la 60e place à +2 avant les parties de l’après-midi…
Propos recueillis par L.V. à Hoylake
Trois birdies sur vos quatre derniers trous, ce deuxième tour s’achève finalement bien pour vous malgré cette carte de 74 (+3)…
Oui, ça fait du bien en effet. Même si un score total de +3, ça l’aurait fait ce soir à l’issue de la journée (pour passer le cut). Je suis content d’avoir réussi à inverser la tendance. Je fais un très bon aller (neuf pars), je fais un coup approximatif au 10 (bogey), je me trompe sur le vent au 11 (bogey)… Cela m’a fait un peu perdre mes moyens car je tape un coup parfait mais je me retrouve mort dans le bunker. Ce fut dur à accepter. Ensuite (au 12), un petit push me remet là encore mort dans le bunker (bogey) et malheureusement il y a ce mauvais coup de fer au 14 (double bogey). Je savais qu’il restait néanmoins deux pars 5 et qu’il y avait moyen de rétablir les choses. J’ai aussi cassé mon 58 (un wedge) au 11, sans le faire exprès. En m’énervant mais en ne pensant pas le casser… Ici, c’est un club utile. J’appréhendais beaucoup le 17 car on sait qu’un coup moyen finit souvent mort dans un bunker. Heureusement, j’ai mis la balle très proche (birdie). Je me suis battu jusqu’à la fin.
Le vent semble souffler un peu plus qu’hier. Vous confirmez ?
J’ai l’impression que les rafales sont plus fortes. On peut se faire surprendre. Le vent de base semble le même mais les rafales sont plus fortes et quand on prend ces rafales, on peut être très vite surpris. C’est ce qui s’est passé au 11. Je la voyais au drapeau et je me suis retrouvé court mort dans le bunker. C’est censé se durcir dans l’après-midi. Donc, à voir.
Est-ce pour cela que vous imaginez un cut glisser à +3 ce soir ?
Hier, le +2 était à la 63e ou 64e place je crois. J’ai trouvé que le parcours était plus dur que jeudi. On pouvait plus rapidement faire des bogeys, des petites erreurs. Je suis encore plus satisfait de ce que j’ai fait aujourd’hui…
C’est encore un cut de franchi dans un Majeur, après l’US Open il y a un mois…
Oui, c’est je crois mon sixième cut en sept départs dans un Majeur. C’est cool. Je me sentais bien avant le tournoi et j’avais décidé de faire une grosse performance. Le cut, c’est top. Je me suis bien battu pour y parvenir. Mais je sens que je peux faire mieux. C’est sympa d’être là ce week-end. Avec les conditions qu’ils annoncent (beaucoup de pluie, surtout samedi), en faisant deux fois -1 ou deux fois -2, on peut très vite remonter dans le classement. Après, il faut relativiser. +3, ce n’est pas non plus une journée incroyable.
J’ai joué ces deux dernières semaines avec des mecs qui sont dans le top 50 de la FedEx Cup. Je n’ai rien à leur envier. Ils sont peut-être meilleurs mais ils ne jouent pas mieux que moi au golf.
C’est votre onzième cut consécutif, ça aussi c’est une très belle satisfaction, non ?
Même depuis le mois d’août de l’an dernier, depuis la reprise, il y a eu énormément de bonnes choses. La semaine dernière (en Ecosse), cette semaine… J’ai joué avec des bons joueurs, des gars du PGA Tour. Je vois qu’ils sont surpris par mon jeu, surpris par ma qualité de balle. Je le vois, je le sens. Ils viennent me voir, me parler, les caddies aussi… Cela donne de la confiance. J’ai joué ces deux dernières semaines avec des mecs qui sont dans le top 50 de la FedEx Cup. Je n’ai rien à leur envier. Ils sont peut-être meilleurs mais ils ne jouent pas mieux que moi au golf. C’est sur ce genre de tournoi qu’on s’en rend compte et pas forcément sur les tournois à 2 millions sur le Tour européen où tu as tout le temps les mêmes joueurs. Au final, tu as l’impression que faire top 10, ça devient plus simple. Là, je suis dans une super période, j’en suis conscient. Mais je vois aussi la différence. Sur le Tour européen, on voit toujours les mêmes têtes. Là, les deux joueurs avec qui j’ai joués les deux premiers tours, je ne les connaissais pas du tout. Et pourtant, ce sont de très bons joueurs (Travis Smyth et Brendon Todd). La différence, elle se situe vraiment là. Mon attitude m’aide énormément. A aucun moment, je me suis dit aujourd’hui : « bon allez, ce n’est pas grave, cela fait trois mois que tu joues bien, si tu rates un cut, tu rentres à la maison et tu pars en vacances ! » Non, non… Dans ma tête, c’était impossible de rater le cut. Il fallait que je me batte jusqu’au bout.
Il y a désormais cette importance du samedi. A Los Angeles, pour le dernier US Open, vous aviez peut-être vécu ce relâchement post-cut passé. Comment envisagez-vous d’attaquer ce Moving Day ?
Pour l’instant, je joue le parcours plutôt offensivement. Demain, il va pleuvoir toute la journée apparemment. Il va peut-être falloir revoir ma stratégie mais je vais essayer d’être le meilleur possible. A Los Angeles, je ne jouais pas très bien. Le fait d’avoir passé le cut fut une grosse satisfaction pour moi. Là, c’est un peu le contraire. Je pense que je vais me remettre à zéro et de repartir comme si tout le monde s’élançait du même endroit. Pas pour que cela soit seulement un Moving Day mais plutôt une nouvelle journée. Et que je sois dans l’instant présent !
Photo : Andrew Redington / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP