Malgré deux bogeys concédés aux trous 14 et 17, deux des endroits les plus inhospitaliers de ce Royal Liverpool relooké, Romain Langasque s’installe solidement au sein du top 20 de ce dernier Majeur de la saison.
Propos recueillis par L.V. à Hoylake
Démarrer sous le par dans un British Open, on imagine que vous auriez signé tout de suite en début de semaine…
Oui, clairement. Cela a été une très bonne journée. 70 (-1) ! J’ai vraiment très bien joué au golf, j’ai pris deux bogeys mais c’est un peu le tarif ici. A côté de cela, j’ai eu beaucoup d’opportunités entre quatre et huit mètres sur les greens. Je n’en ai pas mis forcément beaucoup mais c’était vraiment très solide.
Les conditions de jeu ont été globalement plutôt bonnes dans ce premier tour et paradoxalement, les scores ne sont pas très bas. Comment l’expliquez-vous ?
Tout le début de ma partie, jusqu’au 14 où je concède mon premier bogey, j’ai eu l’impression d’avoir délivré mon meilleur golf. J’étais -2, j’ai eu beaucoup de putts à négocier entre quatre et dix mètres… Mais c’est aussi très dur de faire des birdies. J’étais focalisé sur les bons endroits… C’est vrai que les scores ne sont pas très bas mais ceci s’explique aussi peut-être par les changements apportés au parcours. Cela paye. C’est plus dur. Je trouve que le parcours s’est bien défendu.
C’est ma meilleure période de jeu. Mes mauvaises journées sont moins mauvaises qu’avant. Le fond de jeu a vraiment évolué !
Cela prouve en tout cas que vous confirmez semaine après semaine cette belle dynamique entamée depuis plusieurs mois maintenant. Est-ce que vous vivez en ce moment votre meilleure période en tant que golfeur professionnel depuis votre retour sur le Tour européen en 2019 ?
J’ai envie de dire oui. J’avais fait une très belle année en 2019, justement, mais j’estime que je suis moins fort que maintenant. C’est ma meilleure période de jeu. Mes mauvaises journées sont moins mauvaises qu’avant. Le fond de jeu a vraiment évolué ! Je suis présent dans les grands événements, j’arrive à bien jouer, à produire mon jeu tout en laissant la pression de côté. C’est très agréable.
Vous vous sentez plus mature ?
Oui, sûrement. La maturité puisque je connais un peu mieux ce genre d’événement maintenant. Il y a aussi tout le travail qui a été mis en place. J’ai l’impression d’avoir trouvé mon équilibre depuis un an et demi, deux ans… Dans ma façon de m’entraîner, dans ma façon de jouer au golf. En fait, d’être moi-même en quelque sorte, plus que de faire plaisir aux uns ou aux autres. J’ai envie de faire du Romain, quoi !
Les links, c’est le genre de parcours que vous appréciez ?
Mine de rien, ma victoire au British amateur (en 2015 à Carnoustie) n’est pas un hasard. Sur les links, il faut savoir créer des coups, s’amuser avec la balle. J’aime ça. Mais c’est aussi assez épuisant parce que l’on sait que l’on peut taper un coup parfait et se retrouver à cinq mètres du drapeau. Contrairement au British Masters par exemple où dans le même cas de figure, vous êtes à un mètre, un mètre cinquante de la cible. Il y a un peu cette part d’aléatoire qu’il faut prendre en compte. Ici, le doute peut très vite s’installer, comme la folie dans le bon sens.
Photo : Andrew Redington / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP