Du clubhouse où il attendait que Wyndham Clark termine son 72e trou de l’US Open, Rory McIlroy a avoué souhaiter un trois putts de son adversaire pour aller en play-off.
N.C.
Il est dans la nature humaine de souhaiter secrètement l’échec de son adversaire, que ce soit dans le sport ou dans d’autres domaines de la vie. Mais pour une raison ou pour une autre, c’est tout à fait interdit au golf, un sport de gentleman.
Si la plupart des règles de l’Augusta National sont considérées comme archaïques, le fait de ne pas encourager les malheurs d’un joueur sur le parcours semble être une règle sur laquelle nous sommes tous d’accord. « De telles occurrences ont été rares au Masters, a écrit le fondateur de l’Augusta National Golf Club, Bobby Jones. Mais nous devons les éliminer complètement. »
L’espoir d’un trois putts
Et pourtant, dimanche en fin d’après-midi au Los Angeles Country Club, Rory McIlroy n’a pas pu s’en empêcher. Et qui pourrait le blâmer ? Pour la énième fois, le quadruple vainqueur en Majeur avait une occasion en or d’ajouter un cinquième trophée de cette ampleur à son palmarès. Mais comme à St Andrews en juillet dernier, le Nord-Irlandais n’a tout simplement pas été en réussite putter en main.
Alors qu’il avait conclu son tournoi en -9, il devait attendre que le leader Wyndham Clark termine son tournoi avec sa marque de -10. Malgré quelques coups malheureux en fin de parcours, ce dernier a trouvé en deux le 72e green du LACC, n’ayant besoin que de deux putts pour remporter l’US Open, chose qu’il ne manqua pas. Alors qu’il observait la scène depuis le clubhouse, McIlroy a laissé une pensée sombre s’insinuer dans son esprit.
« Vous ne voulez pas souhaiter du mal à qui que ce soit, mais vous espérez vraiment un trois putts, a admis McIlroy. Vous espérez d’une manière ou d’une autre participer à un play-off pour continuer à vous donner une chance. »
Un sentiment normal
Il y a beaucoup de choses à dire sur McIlroy au lendemain d’un nouvel échec cuisant, mais il y a une chose que l’on ne pourra jamais lui enlever, c’est son honnêteté. Peu de joueurs admettraient avoir une telle pensée, surtout à notre époque où tout le monde félicite le gars qui vient de leur arracher le cœur derrière le 72e green.
Mais c’est la pensée la plus naturelle que l’on puisse avoir en tant que joueur à un coup du leader. McIlroy n’aurait pas atteint les sommets qu’il a atteints dans ce sport s’il n’avait pas été un peu égoïste. Et d’ailleurs, il n’était certainement pas le seul.
« Il n’y a qu’un seul homme que vous encouragez, et cet homme, c’est vous-même à ce moment-là, a-t-il ajouté. Oui, je pense qu’on espère juste que l’autre gars fasse une erreur ou vous donne une lueur d’espoir dans cette situation… »
©Tom Pennington/Getty Images/AFP