Convoqué à 9h00 en conférence de presse, Rory McIlroy a une fois encore été brillant. Dans ses mots et dans ses analyses. En véritable chef de file (six Ryder Cup consécutive depuis 2010) d’une équipe européenne revancharde après la déculottée de Whistling Straits (19-9) !
Propos recueillis par L.V., à Rome
Quel genre d’ambiance règne en ce moment au sein de l’équipe ?
Elle est fantastique. Tout le monde sait que c’est un peu une période de transition pour l’équipe européenne. Il y a des gens qui font partie de l’équipe depuis longtemps et qui ne sont pas là cette semaine. Mais je pense que les gars que nous avons recrutés vont être géniaux. Nicolai (Højgaard), Ludwig (Aberg), Bob (MacIntyre), c’est l’avenir de notre équipe et l’avenir de la Ryder Cup. Nous sommes venus ici à Rome il y a quelques semaines pour un voyage d’entraînement, et ça a été important. Je ne pouvais pas croire que nous ne l’avions jamais fait auparavant. Nous nous sommes familiarisés avec le parcours, mais le genre de temps que nous avons passé en dehors du parcours m’a semblé tout aussi génial. On a partagé des histoires familiales, on a comparé nos parcours professionnels et ce que la Ryder Cup signifie pour nous. Apprendre à se connaître un peu mieux, même avec des gens que je pensais connaître depuis longtemps, c’était merveilleux. Je pense que Luke (Donald) et ses vice-capitaines ont vraiment exploité ce lien émotionnel autour de l’équipe, et nous y avons tous adhéré. Jusqu’à présent c’est une expérience incroyable. Et nous ne sommes que mercredi. Il y a beaucoup de belles choses à venir. Mais je ne pourrais pas être plus excité de faire partie de l’équipe et d’avoir ces 11 autres gars à mes côtés.
Je ne suis pas là pour lancer des cris de ralliement et des discours d’équipe.
Vous avez évoqué les grands absents de l’équipe européenne de Ryder Cup. Sergio (Garcia), Ian (Poulter), Lee (Westwood) vous manquent-ils ?
Ce qui est certain, c’est que c’est un peu étrange de ne pas les avoir là, avec nous. Mais je pense que le fait qu’il ne soient pas là va certainement plus leur manquer à eux qu’à nous. Cette semaine est en quelque sorte une prise de conscience de leur part sur le fait que leur absence est une conséquence de leur décision (celle d’aller sur le LIV Golf). Le paysage du golf est en constante évolution. Je la trouve encore plus dynamique. On verra ce qui se passera dans le futur et ce que, eux, feront dans les prochains mois, les prochaines années…
Compte tenu de votre expérience en Ryder Cup, pensez-vous avoir acquis de plus importantes responsabilités au sein de l’équipe, notamment auprès du capitaine et des plus jeunes joueurs ?
Chaque capitaine a un style de fonctionnement différent. Tous recherchent des choses différentes auprès de différentes personnes. Paul McGinley (capitaine en 2014) a vraiment été le premier à m’utiliser d’une certaine manière ou voulait que je fasse certaines choses. Je ne suis pas là pour lancer des cris de ralliement et des discours d’équipe. Quand nous sommes venus en repérage (avant le BMW PGA Championship), j’ai dit à tous les gars : « Je ne veux pas que quelqu’un m’admire » Je suis l’un des plus âgés, j’ai plus d’expérience, certains d’entre eux m’ont vu jouer à la télévision. Mais je veux qu’on soit d’égal à égal. Il n’y a pas de hiérarchie dans notre équipe. Nous faisons tous partie d’une équipe de 12 hommes et nous avançons tous ensemble. Je suppose que c’est le message que j’ai essayé de transmettre à certains des plus jeunes de l’équipe.
Photo : Paul ELLIS / AFP