A deux jours du coup d’envoi de l’US Open, Rory McIlroy, qui vient de s’imposer au Canada et qui sera l’un des favoris à Brookline, est passé sous le feu des questions. Sa forme, sa confiance, son avis sur le LIV et les « dissidents », le Nord-Irlandais a répondu à toutes les questions sans détour.
Comment avez-vous trouvé le parcours après cette reconnaissance ?
J’ai aimé. Le parcours est très accessible, « fair ». On peut même atteindre les greens en régulation si l’on s’égare dans le gros rough. Mais je n’ai joué que les 9 trous de l’aller. Cela me semble toutefois moins difficile que Winged Foot.
Quel bien cela vous fait-il d’avoir gagné dimanche avant d’aborder ce Majeur ?
C’est évidemment un bon coup de « boost ». C’est bon pour le moral. Je savais que mon jeu était là, même si je n’avais pas bien joué juste avant au Memorial. Je crois que c’est la manière dont j’ai gagné à Toronto qui me rend le plus fier. Tout ça va dans la bonne direction…
Je déteste voir ce circuit menacé aujourd’hui et des joueurs le quitter pour des raisons financières
Après votre victoire, vous avez envoyé une petite pique à Greg Norman et vous êtes devenu le principal porte-parole pour défendre le PGA Tour. Pourquoi ?
Parce que je pense que c’est la bonne chose à faire. Le PGA Tour a été créé par des joueurs pour des joueurs, des légendes comme Jack Nicklaus, Arnold Palmer. Ils ont travaillé dur pour ça, et je déteste voir ce circuit menacé aujourd’hui et des joueurs le quitter pour des raisons financières. J’ai beaucoup bénéficié du PGA Tour. Mon père m’a dit un jour “comme on fait son lit on se couche”. C’est avec cette idée que je veux continuer ma carrière.
J’ai un immense respect pour la carrière de Mickelson, je suis juste déçu par ses choix
Que signifie votre héritage personnel pour vous ?
Je le construis encore. En terme golf, je suis encore jeune. Même si j’ai presque passé la moitié de ma vie à jouer des tournois de golf. L’héritage, c’est très important pour moi. L’histoire, la tradition, inscrire votre nom sur des trophées où figurent les noms de légendes de notre sport, ça n’a pas de prix. C’est quelque chose que l’argent ne peut pas acheter.
Que pensez-vous du choix de Phil Mickelson ? Avez-vous perdu du respect pour lui avec son départ pour le LIV et ses déclarations ?
Non, pas en tant que joueur. Il a gagné un Majeur il y a un an, à plus de 50 ans. C’est un immense joueur. C’est très bien qu’il joue cet US Open. J’ai été déçu par ses choix, ses déclarations, mais il a semblé exprimé des remords. Je suis déçu par le chemin qu’il a choisi. Mais j’ai un immense respect pour sa carrière.
Vous aviez des joueurs engagés avec le PGA Tour, et c’est ce qu’ils disaient. J’ai cru à leur parole, je les ai pris pour argent comptant. J’avais tort.
Il y a quelques mois, vous disiez que le projet de Saudi Golf league était mort-né. Qu’est-ce qu’il s’est passé selon vous ?
Je suppose que j’ai pris beaucoup des déclarations de joueurs au pied de la lettre. Je suppose que c’est là que je me suis trompé. Vous aviez des joueurs engagés avec le PGA Tour, et c’est ce qu’ils disaient. J’ai cru à leurs paroles, je les ai prises pour argent comptant. J’avais tort.
Parlons de votre jeu, et notamment de vos performances au putting. Vous travaillez depuis quelque temps avec Brad Faxon (8 fois vainqueur sur le PGA Tour, réputé pour son putting), pouvez-vous nous en dire plus ?
Oui, nous travaillons ensemble depuis mars 2018. Je me souviens qu’après notre première séance ensemble, j’avais connu ensuite la meilleure semaine de ma vie sur les greens. Il m’a aidé à simplifier les choses. A comprendre que pour bien putter, il ne faut pas chercher la perfection. Je suis devenu plus naturel sur les greens au fil de notre travail. La disparition des carnets de parcours (où figuraient les pentes des greens) ne m’a pas gêné, bien au contraire. Brad m’apporte beaucoup, c’est aussi un ami.
©Jeff Haynes/USGA