Depuis la reprise sur le PGA Tour, les résultats de Rory McIlroy sont décevants compte tenu de son rang. Le Nord-Irlandais est en panne de jeu mais surtout de motivation. Quand retrouvera-t-il la flamme ? Ses déclarations inquiètent autant que ses statistiques…
Vingt-huit coups. Rory McIlroy a terminé 28 coups derrière Dustin Johnson au Northern Trust, la première étape des Playoffs de la FedExCup. Certes, DJ a écrasé la concurrence, mais quand même. On est sur une moyenne de 7 coups par tour de différence ! L’Américain est redevenu n°1 mondial, tandis que le Nord-Irlandais a glissé au quatrième rang. Sans que ça ne l’émeuve particulièrement…
Depuis la reprise du PGA Tour Rory a enchaîné sept tournois, sans manquer un seul cut certes, mais sans obtenir le moindre « top 10 ». En juin il terminait 32e du Charles Schwab et déclarait « mon jeu était merdique« . Seulement 41e du RBC Heritage, il avait ensuite montré du mieux avec une 11e place au Travelers mais il regrettait alors des « choix stratégiques débiles sur le parcours« .
Je ne sais pas, peut-être que je ne suis pas aussi bon que je l’ai été.
Le putting, mais pas que…
La phrase la plus signifiante de son malaise golfique, Rory l’a prononcé après sa 33e au PGA Championship, quand on lui a demandé ce qui clochait en Grand Chelem : « Je ne sais pas, peut-être que je ne suis pas aussi bon que je l’ai été. » Ouch ! Quelle drôle de déclaration pour celui qui n’a plus gagné un tournoi majeur depuis le PGA Championship 2014.
On aurait pu croire que ses parties du week-end à Boston au Northern Trust le boostent un peu puisqu’il a partagé ces deux tours avec Tiger Woods. Rien. Nada. Ses cartes de 75 et 69 l’ont laissé au 65e rang final.
Vainqueur l’an passé de cette FedEx, sacré à Shanghai en novembre dernier dans un WGC, McIlroy était encore un joueur de premier plan en 2019. Mais en 2020…
Ses stats de la saison ? Elles disent tout ou presque. On sait que depuis quelques années, son putting est son talon d’Achille. Il est 139e au classement du stroke gained putting sur le PGA Tour, ça ne s’arrange donc pas. Et 169e sur les « sand saves » (sorties de bunker putt) avec 44,30% de réussite. Beaucoup plus inquiétant, il est 158e du « driving accuracy » avec seulement 57,32% de fairways touchés et 66e des greens en régulation avec 68,48%. Bref il n’est pas au niveau où on l’attend même son point fort, le grand jeu, est en déliquescence.
Une motivation en berne ?
Bien sûr tous les joueurs, mêmes les meilleurs, ont des mauvaises passes. Mais on parle quand même de Rory McIlroy, le joueur dominateur du début des années 2010, un homme au swing magnifique, à la vitesse de hanches unique. L’explication n’est sûrement pas technique. Vous voyez des défauts dans ce swing, vous ?
Non, c’est bien sûr du côté de la tête qu’il faut chercher les raisons de ces mauvais résultats. Comme d’habitude, Rory a répondu le plus honnêtement possible aux questions de la presse. « Je cherche à réanimer le feu, mais je n’y arrive pas. C’est à la fois dû à la mauvaise qualité de mon jeu et au fait que l’on joue sans spectateur. Je ne suis pas inspiré par ce que je fais, et d’habitude, dans ces cas-là, j’essaie de me servir des autres, des éléments extérieurs pour que quelque chose se passe.«
Je cherche à réanimer le feu, mais les tournois sans public ne m’aident pas
L’aveu est saisissant. Rory n’a plus la flamme. Et les tournois à huis clos n’aide pas à la raviver, pas plus que ces Playoffs qu’il a déjà remportés ni même le récent PGA Championship. Etoffer son palmarès ? McIlroy possède quatre titres du Grand Chelem, mais le record de Jack Nicklaus semble trop loin. L’appât du gain ? L’homme d’Holywood a déjà conquis plus de 50 millions de dollars en carrière, alors…
Le Masters à la mi-novembre pourra-t-il le transcender ? Après tout, c’est le seul titre majeur qui manque à son déjà formidable palmarès. Mais ce sera peut-être trop tôt. Marié depuis trois ans, il a peut-être actuellement d’autres envies que de gagner des tournois de golf. Une future paternité, le cyclisme, on ne sait plus trop ce qui anime Rory en ce moment.
Mais il reviendra.
Après tout, il n’a que 31 ans. A cet âge, on ne peut pas parler de déclin. Et puis on a envie d’y croire. Tout le monde aime Rory…